Le géant du commerce en ligne et du cloud, Amazon, a publié ses résultats pour le premier trimestre 2025, affichant une croissance notable de son chiffre d’affaires global. Si les chiffres montrent une activité robuste, l’entreprise a néanmoins ajouté une mise en garde dans ses prévisions futures, pointant du doigt les « politiques tarifaires et commerciales » qui pourraient peser sur ses performances, dans un contexte de tensions liées aux taxes d’importation.
Le géant américain du commerce en ligne et des services numériques, Amazon, a présenté des résultats considérés comme globalement solides pour le premier trimestre 2025 (qui couvre les mois de janvier à mars). Le groupe a annoncé un chiffre d’affaires (ses ventes totales) en croissance de 9 % par rapport à la même période l’an dernier, atteignant l’impressionnante somme de 155,7 milliards de dollars. Ces chiffres montrent que malgré sa taille colossale, l’entreprise continue de se développer de manière significative.
Ventes en ligne et services cloud : le détail par segment
Du côté des segments clés, les ventes en Amérique du Nord (incluant son activité historique d’e-commerce, c’est-à-dire le commerce en ligne sur ses plateformes aux États-Unis et Canada, mais excluant ses services cloud) ont progressé de 8 % sur le trimestre. À l’international, les ventes ont augmenté de 5 %. Le moteur de croissance le plus surveillé et le plus rentable, AWS (Amazon Web Services), sa division de cloud computing (qui consiste à louer de la puissance de calcul, du stockage de données et d’autres services informatiques via internet à d’autres entreprises et gouvernements), a vu ses revenus grimper de 17 %. C’est un chiffre très solide, mais cela représente un léger ralentissement par rapport aux 19 % de croissance enregistrés au cours des trois trimestres précédents – un indicateur souvent regardé de près par les analystes pour évaluer la santé des dépenses technologiques des entreprises à l’échelle mondiale.
Prévisions pour le T2 : L’ombre des tarifs douaniers plane
Pour le deuxième trimestre en cours (avril à juin), Amazon prévoit et projette une croissance de ses ventes située entre 7 % et 11 %. Cependant, une nouvelle formulation est apparue dans la section des prévisions financières de son communiqué – là où l’entreprise donne ses estimations pour l’avenir. Amazon y indique désormais clairement que les « politiques tarifaires et commerciales » pourraient affecter sa performance de manière significative au cours de ce trimestre. Pour comprendre, les politiques tarifaires, ce sont les taxes imposées sur les produits importés ou exportés par les gouvernements. Pour Amazon, qui vend des millions de produits venant du monde entier via sa plateforme et dont les vendeurs tiers dépendent massivement de chaînes d’approvisionnement globales, ces taxes peuvent entraîner une hausse des coûts (qui peuvent être répercutés ou non sur le consommateur), une complexité accrue dans la logistique, voire une baisse de la demande si les prix augmentent trop.
Cette mise en garde intervient dans un contexte particulier. Les politiques tarifaires initiées notamment par le Président Donald Trump ont déjà bouleversé de nombreux aspects de l’industrie de l’e-commerce, créant de l’incertitude et des ajustements nécessaires pour les entreprises important ou exportant des biens. De plus, la Maison Blanche a critiqué publiquement Amazon mardi dernier (le 29 avril). Cette critique faisait suite à un rapport suggérant qu’Amazon envisageait d’afficher directement pour les consommateurs certains coûts liés à ces tarifs douaniers sur son site web – une initiative qui aurait pu être perçue comme une manière de rendre l’impact de ces taxes visible pour le client final, potentiellement en attribuant la responsabilité aux politiques gouvernementales.
Enfin, si Amazon continue d’afficher une santé financière robuste tirée notamment par sa division cloud AWS, l’entreprise regarde avec prudence le trimestre à venir, craignant que les tensions commerciales et les taxes d’importation ne viennent assombrir quelque peu ses perspectives, dans un climat où la relation avec l’administration américaine reste également sous surveillance.