Quelle est cette ressource numérique essentielle que nous consommons sans penser qu’elle est en réalité limitée ? Il ne s’agit ni de l’eau ni de l’électricité, mais bien du spectre hertzien, ces ondes indispensables pour le fonctionnement des services mobiles comme la 4G en Algérie ou la 5G dans d’autres régions du monde. Ce service, dont nous ne réalisons l’importance qu’en cas de panne.
Pour comprendre l’ampleur du phénomène, les chiffres sont parlants. Selon un rapport récent de l’organisme international CTIA, le volume de données échangées via les réseaux mobiles (hors Wi-Fi) aux États-Unis a atteint 100 000 milliards de mégaoctets l’an dernier. C’est le double de 2021, et une augmentation vertigineuse par rapport aux 3 milliards de 2013.
Cette explosion des données s’explique par l’usage croissant des smartphones, montres connectées, tablettes et autres appareils compatibles 4G et 5G. Que ce soit pour partager des vidéos TikTok, des photos Instagram ou envoyer des messages quotidiens comme « Quand rentres-tu pour le dîner ? » ou « Où es-tu ? », la consommation ne cesse d’augmenter.
Avec l’arrivée imminente de la 5G et la future 6G, les opérateurs de téléphonie mobile offriront également des services Internet résidentiels concurrençant les offres filaires. Mais la discussion sur ce sujet sera abordée une autre fois.
Concentrons-nous sur la téléphonie mobile. Si la croissance des données continue à ce rythme, les opérateurs auront besoin de beaucoup plus de spectre d’ici 2027, selon une étude de la CTIA. Sans nouvelles fréquences, les réseaux risquent d’être surchargés, rendant difficile l’envoi de photos ou la diffusion de vidéos. Cependant, obtenir plus de spectre est loin d’être simple. Les désaccords au sein du gouvernement sur les fréquences à attribuer compliquent la situation.
Un autre facteur à prendre en compte est l’impact des nouveaux chatbots d’intelligence artificielle. Les modèles de croissance des données actuels se basent sur des tendances passées et ne tiennent pas compte de la demande croissante que ces outils pourraient générer, aggravant encore plus la pénurie de spectre.
Quelle solution envisager ?
Une solution pourrait être d’augmenter considérablement les prix des services sans fil, forçant ainsi les utilisateurs à limiter leur consommation pour des usages futiles. Bien que la consommation de données ait explosé, les prix sont restés stables. Le revenu moyen par utilisateur n’a pas augmenté depuis plusieurs années.
La concurrence a maintenu les tarifs des services mobiles à des niveaux bas, avec des offres de données illimitées devenant la norme. Cela a créé l’illusion que l’utilisation des données est sans coût, alors que le spectre hertzien, lui, est une ressource précieuse et limitée.