23 mars 2025

Rencontre avec un algérien, CEO d’opérateur Télécom Mobile Ces algériens qui brillent à l’étranger

« Jeune, je voulais faire de l’électronique » nous dit il et «aujourd’hui, je fais des télécoms et j’en suis ravi ». Sourire au lèvre, tête légèrement incliné vers le bas, Abdellatif Bouziani est CEO de trois opérateurs mobile en Afrique. Ingénieur télécom sorti de l’ITO à Oran, il travaille un peu en Algérie avant d’avoir «une ouverture» pour aller montrer son art ailleurs. Comme CTO, dans un premier temps. Il lance, en 2000, un opérateur au Kenya avec le groupe millicom et l’aventure commence. C’est un hasard de trouver un algérien, de surcroit CEO d’un opérateur mobile, au MWC.

IT Mag: Pourriez vous nous raconter un peu comment êtes vous devenu CEO d’un opérateur mobile. abdellatif

Abdellatif Bouziani : Aujourd’hui, je suis le groupe CEO de trois opérateurs mobile au Burundi, Ouganda et  la Tanzanie. Tous ces trois pays se trouvent en Afrique de l’Est. Mais pour en arriver là, il a fallu travailler et avoir un peu de chance. Toute ma carrière je l’ai débuté en Afghanistan en tant que CTO. J’ai monté le premier réseau mobile afghan from scratch en 2003. Dans un premier temps à Kaboul et ensuite les autres régions. Après cette expérience réussie, j’ai entamé des études de gestion en Angleterre. C’est ma double casquette de technicien et de diplôme en gestion d’entreprise qui m’a permis de postuler à des postes de CEO. Et c’est en RDC – République démocratique du Congo- où j’ai eu à gérer pour la première fois un opérateur mobile pendant 5 années. Avant cela, j’étais dans la partie technique dans plusieurs pays.

Quel a été votre stratégie pour avoir réussi en RDC?
Après plusieurs déploiement de réseau dans plusieurs pays pour plusieurs opérateurs, la société Aga Khan qui venait d’acheter des licences opérateur m’a proposé un opérateur en RDC. J’adore les chalenges. C’est pour moi des appels. J’ai presque immédiatement accepté. Et j’ai commencé immédiatement le boulot. Au moment où j’arrivais, le téléphone n’était pas à la portée de tout le monde et mon but était d’avoir le maximum d’abonnement. Après avoir vu le marché, j’ai opté pour une solution voix et  internet et nous avons proposé une offre complète. Ca a décollé. Et Tigo, l’opérateur que je gérais en ce temps là est devenu le premier opérateur de la RDC. Et pour se maintenir, il faut constamment innover et rendre simple nos offres.

Vous avez innover,  créer des besoins mais ce n’est pas tout
Oui. C’est vrai vous avez raison. En Afrique, les prix sont un élément critiques aussi nous nous devions de réduire les coûts. Et en même temps, quand un réseau marche, il consomme même s’il n’y a personne. Quand on a un réseau, il faut des abonnés et pour cela il fallait trouver des idées. Nous en avons trouvé. Et les gens les ont accepté et se sont abonnés chez nous.

Ce qui m’intrigue c’est comment vous trouve-t-on?
Vous savez il y a des chercheurs de tête qui vous trouvent ce que vous cherchez. Moi j’ai eu de la chance de faire des réseaux télécoms from scratch et de faire partie d’un grand groupe financier [NDLR : AKDN – Aga Khan developpemt Network]. Dans le monde il n’y a presque plus de nouveau réseau sauf peut être en Afrique. Comme les trois réseaux que je développe qui sont des nouvelles licences d’opérateurs pour la 3G, 4G et une licence pour le epaiement. Et je peux vous affirmer qu’il y a des talents algériens partout dans le monde et dans toutes les professions.

Smart est votre dernier bébé. Ou en êtes vous avec
Smart possède, aujourd’hui, 3 licences opérateurs télécoms dans le Burundi, l’Ouganda et la Tanzanie. Et nous venons de commencer. Nous sommes entrain de prendre des parts de marché. Il faut aussi savoir que tous les gains que nous faisons sont réinvestis dans le pays. Dans ces pays, Smart n’est pas le premier opérateur mobile en termes d’abonnés mais notre objectif est d’y être très rapidement et nous faisons tout pour y arriver.

Ma dernière question concerne l’Algérie. Est-ce que vous y aller?
Mais bien sur. Chaque année, je passe au moins 3 semaines en Algérie. De plus, j’y ai même construit une maison. L’Algérie reste mon pays. C’est là que j’y suis né et c’est aussi en Algérie où j’ai fait mes études.  Aujourd’hui, certes je travaille ailleurs, c’est la vie, mais mon cœur reste algérien. De plus, vous savez le Monde appartient à tout le monde.

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