par Alors que l’année 2025 a débuté, l’industrie mondiale de la fabrication de semi-conducteurs — ces composants électroniques essentiels qui alimentent tout, des smartphones aux serveurs informatiques — suit ses tendances saisonnières habituelles. En Algérie, comme partout ailleurs, le début d’année est souvent marqué par une certaine accalmie avant la montée en puissance des demandes pour les fêtes de fin d’année ou les lancements de nouveaux produits.
Cependant, le paysage est loin d’être serein. Des menaces de droits de douane imminentes, c’est-à-dire des taxes imposées sur les produits importés, planent et pourraient sérieusement perturber ces cycles traditionnels. De plus, les stratégies de la chaîne d’approvisionnement — la manière dont les entreprises gèrent le flux de leurs produits, de la matière première au consommateur final — sont en pleine mutation. Ces facteurs pourraient bien modifier la « saisonnalité typique » pour plusieurs segments de l’industrie tout au long de l’année.
Résilience face aux tempêtes commerciales et au poids croissant de l’IA
Malgré ces risques accrus liés aux politiques commerciales, qui sont une préoccupation majeure pour les entreprises algériennes fortement dépendantes des importations technologiques et des chaînes d’approvisionnement mondiales, les données actuelles pour le premier trimestre 2025 montrent une résilience inattendue. Les ventes de produits électroniques (comme les téléphones ou les ordinateurs) et de circuits intégrés (CI) — ces petites puces électroniques qui sont le cœur de nos appareils — n’ont, pour l’instant, pas été directement affectées par les nouveaux droits de douane.
Dans le monde, et plus en détail, les ventes de produits électroniques ont diminué de 16 % en glissement trimestriel (par rapport au trimestre précédent), ce qui est en ligne avec les ajustements post-fêtes de fin d’année. Néanmoins, elles sont restées stables en glissement annuel (par rapport à la même période l’année dernière), ce qui confirme une tendance saisonnière normale. Pour les CI, le recul est de 2 % par rapport au trimestre précédent. Toutefois, la hausse annuelle est spectaculaire, atteignant 23 %. Cette croissance impressionnante est un reflet direct des investissements massifs et continus dans l’intelligence artificielle (IA) et les infrastructures de calcul haute performance (HPC).
L’IA, qui permet aux machines d’imiter l’intelligence humaine, et le HPC, qui désigne des systèmes capables de réaliser des calculs complexes à des vitesses très élevées, sont des domaines cruciaux pour le développement numérique et économique de l’Algérie, cherchant à moderniser ses infrastructures et à diversifier son économie.
Un horizon macroéconomique incertain, mais un moteur de croissance nommé innovation
L’environnement macroéconomique mondial est actuellement empreint d’une grande incertitude. Les politiques commerciales fluctuent, l’inflation — la hausse générale des prix — persiste, et les tensions géopolitiques mondiales continuent de peser sur les marchés. Ces facteurs, dont les répercussions peuvent se faire sentir même en Algérie via les coûts d’importation et la confiance des investisseurs, devraient influencer les décisions d’investissement des entreprises et la stabilité globale du marché.
Cependant, au milieu de cette volatilité, les avancées fulgurantes de l’IA et des technologies des semi-conducteurs sont clairement perçues comme les principaux moteurs de croissance à long terme. Lors du Computex 2025, l’un des plus grands salons mondiaux dédiés à l’informatique qui s’est tenu au Taipei Nangang Exhibition Center du 20 au 23 mai dernier, Jensen Huang, le PDG de Nvidia (un leader mondial des processeurs graphiques et des puces d’IA), a d’ailleurs souligné que le marché de l’IA n’en est encore qu’à ses « débuts », malgré les défis commerciaux persistants. Cette déclaration est porteuse d’un potentiel immense pour les années à venir, offrant des perspectives encourageantes pour les économies, y compris l’Algérie, qui cherchent à diversifier leur base industrielle, à intégrer les technologies de pointe et à se positionner dans l’économie numérique de demain.
