
« Il y a 5 000 titulaires d’un doctorat en Algérie par an depuis plusieurs années » a déclaré Bouelam Saidani, DG des enseignements et de la formation supérieure au Minsitère de l’enseignement supérieur repris par l’animatrice qui dira qu’« il y a déjà 23 000 titulaires de doctorat qui sont chômeurs ». Le doctorat (du latin doctorem, de doctum, supin de docere, enseigner) est généralement le grade universitaire le plus élevé. Le titulaire de ce grade est le docteur. 5 000 doctorats. Oui, c’est fort possible, mais ils sont invisibles et on ne les voit pas. On ne les voit pas dans les administrations. On ne les voit pas dans les entreprises. Alors où les voit-on ? On les aperçoit dans les universités, car la plupart des titulaires de doctorats s’orientent vers l’enseignement supérieur et la recherche. Mais où sont leurs travaux ? Ont-ils publié des articles de recherche ?
De plus, existe-t-il des dispositifs d’aide à l’employabilité des titulaires du doctorat ? Car empiriquement, on remarque qu’il y a beaucoup de difficultés auxquelles ces diplômés sont confrontés dans leur insertion sur le marché du travail. Différents travaux de recherche sur les doctorants dans le monde montrent que le choix d’un parcours doctoral est souvent motivé par le bon déroulement des études et l’amour de la recherche. Tout semble inciter le doctorant à la spécialisation et entretenir en lui la conviction que la recherche publique ou l’enseignement supérieur est la seule voie pertinente pour lui. Il s’anticipe alors dans l’image qu’il se forme du chercheur, et cette image se focalise souvent sur l’enseignant-chercheur ou le chercheur dans une institution publique. Il est de ce fait moins enclin à s’ouvrir sur d’autres perspectives. Ce « formatage », déterminé par une mono-orientation, pose question quant à la capacité de détermination de ces jeunes. Peut-on imputer ce manque d’ouverture uniquement à l’organisation universitaire ? N’y aurait-il pas chez ces jeunes un refus inconscient d’envisager l’échec d’un projet qui semble être l’idéal de la réussite doctorale : enseignant-chercheur ou chercheur dans un organisme public ? Les questions restent posées en attendant une étude du Cread ou un autre organisme sur ce phénomène.