
Il aura fallu pas moins de trois décennies pour que le téléphone portable soit mondialisé. La première étape a été la standardisation. Les grands groupes se sont entendus au sein d’organismes de standardisation pour que leurs technologies soient utilisables d’un bout à l’autre de la planète. La deuxième étape a été la fabrication à grande échelle : la Chine et l’Inde avec leur immense usine ont permis cela. La troisième étape a été l’innovation. Nous sommes passés d’un simple téléphone portable au smartphone qui est un véritable ordinateur de poche. La quatrième étape consistait en une installation massive de brevet qui aurait pu mettre en place une suprématie du Nord sur le Sud. Un grain de sable a fait dévier la trajectoire. La Chine avec sa puissance est entrée dans le jeu et a commencé à placer des brevets dans la 5 G, la nouvelle norme de transmission qui permet l’apparition d’applications à très haute plus-value. Le rideau de fer technologique s’abat sur la Chine sous forme de guerre de brevet et commerciale. La guerre commerciale que se livrent les États-Unis et la Chine prend des allures de guerre froide, avec la Tech comme nouveau terrain d’affrontement.
Et nous dans tout cela ? Devrions-nous âtre toujours le « bon consommateur » ou alors passer au « producteur ». Ces dernières années ont vu la prolifération de fabricants de smartphones grâce au SKD/CKD. Il est un, fait certain que ces entreprises ont pu toucher du doigt le monde de l’industrie et quelles s’y sont imprégnés. Doit-on arrêter cela ? Non trois fois non. Il faut continuer et évoluer et surtout évaluer la situation pour trouver des correctifs. L’activité industrielle consiste aujourd’hui à concevoir des produits, à en assurer ou en transférer la production tout en en conservant la propriété intellectuelle, à organiser la chaîne de valeur, à contrôler les marques et l’accès au consommateur, enfin à s’approprier les retours sur investissement. Le monde a changé. L’industrie vend du service et le service c’est de l’industrie.