Et si le «droit à l’oubli» devenait un droit universel ? Très controversé, ce droit à l’oubli. Comme dirait l’autre c’est quoi ce machin ? Quel est ce «droit», si nous pouvons réellement appeler cela comme ça, celui de disposer d’informations disponibles en ligne pour hanter une personne pour le reste de sa vie en utilisant le moteur de recherche Google, tout en nous disant qu’il n’est pas responsable des résultats de ses recherches. Très alambiqué tout cela..
Nous savons tous de cheikh Google stocke toutes les informations se trouvant sur le net grâce à des crawler et autres artifices. Au fil du temps, il va devenir la mémoire de l’humanité. Un peu comme notre Sahara, il appartient à l’Algérie mais si vous ne prospecter pas et si vous ne faites pas de forage, cela m’étonnerai que vous ayez du pétrole, des diamants ou de l’or. C’est la même chose pour Google car ses résultats de recherche ne sortent qu’en fonction des demandes. Trouvant des solutions juridiques et techniques à la demandes de plus en plus forte, Google a comme un grand résisté «légalement» en bloquant le contenu jugé illégal dans un pays et l’autoriser dans un autre. Ça a marché un temps mais cet état de fait a fait enfler encore la demande du droit à l’oubli. Et aujourd’hui, après plusieurs bagarres au sein de l’UE, le concept de droit à l’oubli est entrain de muter en amnésie digitale qui profiterait, nous dit-on, à toute la race humaine. Que nenni !
La réponse à cette question litigieuse et très importante dépend de quel point de vue on considère la nécessité de l’oubli digital qui est, aujourd’hui, une notion inconnue.
Les lawers américains entrent dans la dance et avance qu’aucun pays ne devrait avoir le pouvoir de contrôler un contenu si quelqu’un dans un autre pays veut y accéder.
Cela pose un énorme problème de droit du fait qu’un pays, une personne ou un organisme puisse imposer ses lois et règlements sur le monde. Un exemple. La France peut demander le droit à l’oubli ou l’amnésie digitale pour ses tortionnaires de la guerre d’Algérie et donc de ce fait, si le droit à l’oubli est universel, ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui, Google sera obligé d’effacer tout ce qui a trait à la guerre d’Algérie. Et hop, d’un clic de souris, plus de photos, plus d’analyses, plus de témoignages, plus d’articles de ce temps-là dans le monde numérique. Il restera bien sur les bibliothèques et les versions papiers.
Le droit à l’oubli n’est pas simplement de celui de certaines personnes qui ont du contenu en ligne embarrassant qu’ils aimeraient oublier mais cela peut aller plus loin encore.
C’est exactement la même chose quand un ministre de la République parle de filtrer du contenu. Qui va filtrer ? Comment va-t-il se faire ? En gros, c’est imposé sa vision des choses à tout le monde. Un peu comme Google, qui est une entreprise américaine, qui n’a pas l’autorité mais qui peut envoyer «pratiquement » ce qu’il veut dans la corbeille.