Le géant taïwanais des semi-conducteurs, TSMC, se prépare à une performance financière record en 2025, tirée par une demande exceptionnelle pour les puces dédiées à l’intelligence artificielle. Malgré un contexte géopolitique tendu et des pressions commerciales, l’entreprise intensifie ses investissements à l’international pour sécuriser et diversifier sa production mondiale, affirmant sa position de leader incontournable.
Le géant taïwanais des semi-conducteurs, TSMC, s’apprête à réaliser une performance financière historique en 2025. Cette projection optimiste est principalement alimentée par une demande sans précédent pour les puces dédiées à l’intelligence artificielle (IA). Malgré les tensions commerciales persistantes avec les États-Unis et une pression géopolitique grandissante, l’entreprise intensifie ses investissements à l’international afin de sécuriser et diversifier sa production mondiale.
L’IA, moteur d’une croissance exceptionnelle
L’intelligence artificielle, qui désigne la capacité des machines à imiter des fonctions cognitives humaines comme l’apprentissage ou la résolution de problèmes, est au cœur de cette croissance. TSMC, en tant que plus grand fabricant mondial de puces, est un fournisseur crucial pour des entreprises majeures comme Nvidia et Apple, dont les produits dépendent fortement de ces composants avancés. Le PDG de TSMC, C.C. Wei, a confirmé que, même si les droits de douane américains ont un impact indirect, la demande en puces IA demeurera « très forte ». Les chiffres parlent d’eux-même, en avril, les ventes de TSMC ont bondi de près de 50 % sur un an, atteignant 10,3 milliards d’euros, une preuve tangible de cette forte demande.
Pression géopolitique et stratégie d’expansion mondiale
TSMC fait face à des pressions considérables pour délocaliser une partie de sa production hors de Taïwan, où se trouve la majorité de ses usines, en raison des tensions accrues avec la Chine. En réponse, l’entreprise a déjà entrepris des investissements massifs, notamment la construction d’usines de pointe aux États-Unis, en Europe et au Japon.
Des rumeurs, notamment de notre confrère ‘Bloomberg‘, ont évoqué un possible projet aux Émirats arabes unis, bien que TSMC ait qualifié ces informations de « rumeurs » à ce stade, tout en niant formellement un projet de nouvelle usine au Moyen-Orient. Cette stratégie de diversification vise à réduire la dépendance géographique et à atténuer les risques liés aux fluctuations géopolitiques.
Les droits de douane : Un défi constant
Le spectre des droits de douane plane toujours sur l’industrie. Donald Trump avait menacé d’imposer des taxes pouvant atteindre 100 % sur les puces taïwanaises, accusant Taïwan de « voler » l’industrie américaine. Pour contrer ces menaces et éviter de telles pénalités, TSMC a d’ores et déjà prévu des investissements colossaux aux États-Unis, une démarche visant à réduire sa dépendance aux importations et à se prémunir contre d’éventuelles sanctions commerciales.
Malgré cette prudence face aux risques de hausses de prix qui pourraient freiner la demande, C.C. Wei reste « confiant dans la solidité de l’entreprise ». La dépendance mondiale aux semi-conducteurs, un secteur jugé essentiel pour la sécurité nationale, est d’ailleurs sous étroite surveillance du gouvernement américain, qui mène des enquêtes sur les risques liés à la forte dépendance aux importations dans ce domaine crucial.