16 novembre 2025

Un plan ambitieux pour relancer l’industrie des semi-conducteurs
Le Japon investit massivement dans Rapidus pour produire des puces de pointe

Avec 200 milliards de yens supplémentaires et une stratégie nationale de soutien, le gouvernement japonais mise sur les semi-conducteurs pour retrouver sa compétitivité technologique face aux leaders mondiaux. Des investissements massifs et une collaboration public-privé pour faire du Japon un acteur clé de la technologie de pointe.

Le gouvernement japonais a annoncé son intention d’investir 200 milliards de yens (1,29 milliard de dollars) dans Rapidus, une entreprise japonaise spécialisée dans les semi-conducteurs avancés. Cet investissement, prévu pour 2025, vient s’ajouter aux 920 milliards de yens déjà octroyés sous forme de subventions. Ces fonds visent à soutenir le développement et la production de puces de pointe, essentielles à des secteurs comme l’intelligence artificielle, l’automobile connectée et la 5G.

Les semi-conducteurs et leur importance
Les semi-conducteurs sont des matériaux, comme le silicium, qui possèdent des propriétés conductrices modulables. Ils sont au cœur des composants électroniques, notamment les processeurs, les mémoires et les circuits intégrés. Les puces de 2 nanomètres (nm) que Rapidus prévoit de produire représentent une technologie de pointe, caractérisée par une densité très élevée de transistors sur une surface réduite, offrant ainsi des performances accrues tout en consommant moins d’énergie. Cela les rend idéales pour des applications exigeantes, comme l’intelligence artificielle et les dispositifs portables.

Les ambitions de Rapidus et les défis financiers
Rapidus prévoit de commencer les tests de production de puces 2 nm en avril prochain, avec un objectif de production de masse d’ici 2027. Cependant, la réalisation de ce projet ambitieux nécessite un financement total estimé à 5 000 milliards de yens (environ 32 milliards de dollars). Le gouvernement japonais a pour objectif de compléter ce montant grâce à des investissements privés et institutionnels, renforçant ainsi la collaboration entre le secteur public et le secteur privé.
Depuis sa fondation en 2022, Rapidus a déjà levé 7,3 milliards de yens auprès d’investisseurs majeurs comme Toyota Motor, SoftBank, et MUFG Bank. SoftBank a récemment exprimé son souhait d’augmenter sa participation, tandis que Fujitsu, bien que ne faisant pas encore partie des investisseurs actuels, a également manifesté son intention d’investir dans l’entreprise.

Un rôle accru du gouvernement dans la gouvernance de Rapidus
Le projet inclut une participation directe du gouvernement dans le capital de Rapidus. Cette implication permettra à l’État de jouer un rôle dans la gouvernance de l’entreprise, c’est-à-dire la prise de décisions stratégiques, en échange d’une contribution sous forme d’infrastructures publiques. Parmi ces infrastructures figure une usine en construction à Chitose, sur l’île d’Hokkaido, financée par des fonds publics. Cette usine, actuellement supervisée par l’Organisation de développement des nouvelles énergies et des technologies industrielles (NEDO), sera transférée à Rapidus pour la production de masse.

Un partenariat public-privé pour l’innovation
Des entreprises privées comme Toyota, SoftBank, et Fujitsu, ainsi que des institutions bancaires majeures, notamment Sumitomo Mitsui, MUFG, et la Banque de développement du Japon, s’engagent à fournir une partie des fonds nécessaires. Le gouvernement espère que cette synergie entre le secteur public et le secteur privé permettra de rétablir la compétitivité mondiale du Japon dans le domaine des semi-conducteurs, après avoir perdu du terrain face à des acteurs majeurs comme Taïwan, la Corée du Sud, et les États-Unis.

Stratégie japonaise pour renforcer l’industrie des semi-conducteurs
Au-delà de Rapidus, le gouvernement japonais a mis en place une stratégie plus large visant à revitaliser l’industrie des semi-conducteurs, indispensable à la compétitivité technologique du pays.
Le plan prévoit 6 000 milliards de yens en subventions, qui seront utilisées pour soutenir la recherche et le développement ainsi que l’investissement dans des infrastructures de production. Il inclut également 4 000 milliards de yens supplémentaires, sous forme de garanties de dette, d’investissements publics réalisés par des agences étatiques et de fonds levés grâce à des obligations vertes. Ces obligations vertes sont des instruments financiers destinés à financer des projets respectueux de l’environnement, illustrant une approche durable du développement industriel.

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