Les participants au 7e Forum algérien de la finance islamique (FAFI), organisé mercredi à Alger, ont souligné les progrès réalisés par cette activité bancaire depuis 2020.
Intervenant lors de la tenue de la 7e édition du Forum de la finance islamique, le responsable de Al Salam Bank, Haider Nacer dira « aujourd’hui, le citoyen a un choix » en parlant de la finance islamique tout en ajoutant que cela favorise « l’inclusion financière » qui elle même crée de l’emploi. L’histoire de la Finance islamique remonte à 1991 avec la création de la Banque Al Baraka Algérie (full Islamic Bank) dans le cadre d’un partenariat public/privé (PPP) entre le groupe saoudien Al Baraka et l’État algérien représenté par la Banque de l’Agriculture du Développement Rural (BADR). En 2008, ouverture de la Banque Al Salam (full Islamic Bank), filiale de la banque émiratie Al Salam Bank. En bon pédagogue, Nacer Haider déroule l’ensemble des produits qu’il propose à ses clients.
Et pour ce « process réussisse, il faut de la signature électronique, car dit-il « la digitalisation peut contribuer à renforcer les services financiers » tout en ajoutant qu’ » il faut non seulement digitaliser le front-office, qui est fait, mais aussi le back-office ». Concernant la collecte, il dira que ce sont pas moins de « 500 milliards de dinars, dont 10 % par les banques publiques qui ont été collectées ». Par contre, pour Sofiane Mazari, chef de la Division finance islamique du CPA « le réseau CPA possède 91 guichets et le 92e prochainement ». Il ajoute que « ces guichets nous permettent de sonder le marché et qu’il va falloir aller vers des agences totalement dédiées ». L’introduction de la finance islamique au sein de cette banque publique a permis aussi d’enregistrer un nombre de plus de 26 000 clients ayant ouvert des comptes selon les principes de la Charia, a précisé M. Mazari, assurant que cette activité est en « forte croissance et à deux chiffres » en soulignant que depuis son lancement en octobre 2020 au 31 octobre dernier, un montant de 16 milliards Da a été collecté. D’ailleurs, dans ce cadre, il dira que « notre banque prévoit la création de 10 à 12 agences dédiées pour l’année prochaine »
Tahar Malaoui, responsable de Intevalle Technologies et partenaire de Infosys, parlera de la digitalisation et des risques en soulignant que « les risques ne peuvent pas être éliminé, mais peuvent être non seulement diminué, mais aussi d’être audité ». Un risque bancaire est un risque auquel s’expose un établissement bancaire lors d’une activité bancaire. Il dira qu’il y a des risques financiers, stratégiques et opérationnels. Et pour cela, il propose une plateforme développée par son entreprise et qui permet de gérer cela selon les desirata de ses clients.
La gestion des risques est au cœur de l’actualité financière et bancaire.
Il rappellera que « toutes les institutions financières doivent augmenter leur surveillance, leur contrôle et leur gestion des risques, mesures qui n’échappent pas aux banques islamiques » tout en ajoutant qu’« elles ne sont pas seulement sujettes aux mêmes catégories de risques que les banques conventionnelles, mais de surcroit, elles font face à une série de risques spécifiques à leur nature. La mise en application des mécanismes de gestion des risques par les banques islamiques devra être effectuée en conformité avec la Charia et dans le respect du cadre juridique. »
Les chiffres à retenir
La finance islamique dans le monde est estimée aujourd’hui à près de 4 000 milliards de dollars à travers le monde alors qu’elle tournait autour de 700 milliards de dollars en 2006. Son taux de croissance est d’environ 15 % par an. Enfin, malgré son encours estimé à plus de 4 000 milliards de dollars, la finance islamique ne représente qu’un peu plus de 1 % de la finance classique.
En conclusion, selon les orateurs présents, la finance islamique ne peut pas prospérer en l’absence d’un marché financier qui encourage les produits innovants de la Finance islamique et où un règlement sur les Sukuk et les fonds d’investissement Islamiques est fortement souhaité pour permettre la mobilisation des ressources stables dont a besoin l’économie du pays. De plus, elle contribuera à favoriser l’inclusion financière, le développement de la microfinance et la lutte contre la thésaurisation et le marché parallèle.
À savoir
Qu’est-ce que la finance islamique ?
La finance islamique partage les visées et les fondements de la « finance conventionnelle » avec, en plus, le souci de respecter la Charia, c’est-à-dire l’ensemble des préceptes de la religion musulmane. L’essence de la finance islamique peut donc être formulée de façon très simple : les opérations de finance islamique sont basées sur les principes islamiques définis par le Fiqh ou jurisprudence islamique.
l’année 2018 que les autorités algériennes ont commencé à aborder sérieusement le domaine de la finance islamique en promulguant le Règlement 18-02 du 04 novembre 2018. Ce règlement qui fut abrogé par celui du 15 mars 2020 apparu sous le n° 20-02 et qui constitue un nouveau tournant pour l’activité de banque Islamique.
L’obligation aux banques d’obtenir l’autorisation de la Banque d’Algérie avant toute introduction de produit de Finance islamique. Lequel produit doit obtenir au préalable la certification de conformité aux préceptes de la Charia, délivrée par l’Autorité Charaïque Nationale de la Fatwa pour l’Industrie de la Finance islamique.