Les visiteurs de l’IFA ont découvert de nouveaux smartphones et des télévisions dernières générations qui flattent la rétine. La réalité virtuelle et les objets connectés ont impressionné tout le monde. L’Internet des objets entre petit à petit dans notre univers. La technologie a progressé au point qu’il est question du désir de créer un mode de vie meilleur pour les consommateurs. L’empreinte des TIC est visible dans la manière dont l’internet fusionne les personnes, les processus, les données et dans la démocratisation de l’information. L’ère numérique est un nouvel âge de l’humanité. L’accélération fulgurante du progrès technologique a permis à chacun de nous d’avoir maintenant une place sur Internet. Avec l’avènement de l’Internet des objets, nous sommes entrée dans l’ère du Big Data, une mine d’or qu’il ne tient qu’à nous d’exploiter, tant ses applications sont innombrables et créatrices de valeur dans tous les domaines. Toutes les natures d’organisation humaines sont impactées : la famille, le commerce, l’entreprise et l’administration. Mais au-delà de la vie familiale et professionnelle, le numérique transforme profondément notre vie sociale en particulier en matière de culture, d’éducation et de santé en produisant «une culture de la participation et du partage».
A l’IFA de Berlin, il y a eu des téléviseurs toujours plus grands, plus courbés, plus fins, des montres connectées qui traquent les pulsations cardiaques et des casques qui plongent dans la réalité virtuelle. Pas d’innovation sans recherches, et les multinationales le savent bien. C’est pour cela qu’elles investissent des milliards de dollars chaque année afin de trouver (ou d’améliorer) de nouvelles technologies.
C’est dans ce climat motivant que Condor a choisi de dévoiler son tout dernier Smartphone de la gamme Allure, le Condor A8, alliant finesse et puissance, équipé des innovations technologiques les plus récentes. Le fabricant algérien a aussi lancé son nouveau téléviseur de dernière génération OLED incurvé. «Très bonne initiative qui permettra aux Algériens d’aller se frotter aux plus grands et en prendre de la graine», me lance mon voisin. Il est vrai qu’en ces temps de sinistrose, nous avons besoin de croire que nous pouvons nous en sortir malgré la chute des prix du pétrole. L’Algérie peine à tirer pleinement profit de potentialités pourtant reconnues. Au fil des années, bien que des dizaines de milliers de kilomètres de fibre optique aient été déployés à travers le territoire national, rares sont les entreprises ou les institutions qui peuvent se targuer de liens numériques capable de servir leurs clientèles, leurs usagers ou leurs agents à l’échelle nationale, et ce malgré les investissements colossaux réalisés. La manière dont nous nous organisons et nous réglementons continuent de refléter une certaine rigidité dans nos processus de gestion, dans nos formes d’organisation et nous empêche de réagir rapidement aux défis du moment.
Une infrastructure numérique nationale est la manifestation de la convergence d’une vision ancrée dans une réalité globale, d’une volonté politique forte, d’un savoir-faire multidisciplinaire, et d’une capacité de gouvernance, à un instant donné. «Mais dans notre pays, il y a plus d’effets d’annonces que de réalités. Figurez-vous que pour débiter un chèque de compte à compte, on peut attendre au minimum 12 jours, alors dans ce cas, quelle est la place de la monétique et du e-commerce, voire du m-commerce ?», s’interroge un ami. Et en matière de contradictions, on est sur le podium. Alors que les opérateurs de téléphonie mobile inondent les rues avec des pancartes publicitaires annonçant un déploiement rapide de la 4G, le décret exécutif portant approbation de licences d’établissement et d’exploitation d’un réseau public de télécommunications de quatrième génération (4G) et de fourniture de services de télécommunications au public n’a pas encore été publié au Journal officiel ! Pire, il n’a même pas été paraphé. Et Houda-Imane Feraoun, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, affirme que les trois opérateurs ont jusqu’à octobre pour commercialiser leurs offres selon leur programme de lancement. De quoi rester sans voix !