7 février 2025

Facilitations administratives: Aller au-delà des bonnes intentions

Le dossier relatif à la délivrance de la carte d’identité biométrique est prêt sur tous les plans et l’opération sera entamée en février 2015. C’est l’annonce faite par Tayeb Belaïz, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. Il a mis l’accent sur l’importance de finaliser l’opération de délivrance des passeports biométriques conformément aux conventions internationales qui fixent la date du 17 décembre 2015. Des instructions fermes ont été données pour finaliser l’opération de délivrance des passeports biométriques au 31 décembre prochain mais le délai sera repoussé au début de l’année 2015 en raison d’éventuelles pannes des appareils. Après cette date, il sera procédé à la délivrance de la carte d’identité biométrique. Par ailleurs, le ministre a souligné que l’objectif tracé par ses services consistait à «établir un numéro d’identification nationale qui remplacera tous les autres documents», ajoutant que la carte d’identité biométrique «permettra de mettre fin à la bureaucratie dans tous les domaines» car le dossier, selon lui, «a été préparé en coordination avec l’ensemble des départements ministériels».
L’introduction de la Carte nationale d’identité biométrique, permettra à l’administré d’obtenir tout document administratif sans avoir, pour cela, à présenter une série de pièces justificatives. C’est par ce projet qu’aurait dû à l’origine commencer l’administration mais suite aux exigences de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), qui a recommandé à tous les pays de se doter du passeport biométrique à l’horizon 2015, son introduction a été différée.
Il est à signaler aussi les facilitations administratives et la centralisation des services de délivrance des cartes grises et des permis de conduire, décidées par les pouvoirs publics. Dorénavant, il est possible de se faire délivrer ces documents au niveau de n’importe quelle daïra du pays. L’administration électronique, c’est l’utilisation de la puissance des technologies de l’information et de la communication (TIC), en particulier les technologies Web, par les administrations publiques afin de rendre les services publics plus faciles d’accès, aux citoyens et aux entreprises, plus efficaces et moins coûteux. Il faut garder en mémoire dans ce contexte que les pays les plus avancés en matière d’ouverture et d’efficacité du secteur public et de déploiement de l’administration en ligne sont aussi parmi les premiers en termes de performances économiques et de compétitivité. Mais il faut faire attention : greffer les technologies de l’information et de la communication en Algérie sans assainir le terrain, c’est aller vers un échec.
Des changements révolutionnaires
La culture des TIC n’est pas encore suffisamment installée et il y a une pauvreté au niveau de l’information. Une grande partie des institutions de l’Etat ne disposent pas de sites web, et ceux qui existent souffrent d’un manque parfois total de mises à jour. A tout cela s’ajoute une insuffisance très prononcée de sensibilisation et de formation pour améliorer la culture générale des citoyens afin de susciter leur curiosité et préparer leur adhésion aux changements qui ne manqueront pas de bouleverser leur mode de vie : e-administration, e-banking, e-learning, e-business, etc. Force est de constater que notre environnement est mal adapté à ces changements pourtant majeurs. On est loin de la dimension où les citoyens effectuent des démarches sans bouger de chez eux ou mieux encore, en toute mobilité. L’Etat devra engager trois actions fondamentales : simplifier et promouvoir l’accès aux équipements et aux services en ligne, disposer d’une régulation au service du citoyen et dont la priorité serait le bien-être et le confort technologique de l’utilisateur, et surtout disposer d’une meilleure connectivité donnant pour tous les citoyens, sans exclusivité, un accès au haut et très haut débit qu’il soit filaire ou mobile.
Les pouvoirs publics, en plus d’étudier des mesures de facilitation à l’accès aux TIC en général, devraient en priorité favoriser et promouvoir les créateurs de logiciels et les développeurs d’applications pour produire et faire proliférer du contenu national et in fini créer un écosystème durable.
De plus en plus le citoyen est assimilé à un client avec des besoins, des attentes et des exigences. Dans les concepts nouveaux de modernisation d’une administration, le citoyen est placé au centre des préoccupations et le développement d’une administration de services s’avère inéluctable à partir de cette vision stratégique. Cette facette a été absente dans l’organisation classique de nos institutions où les méthodes de travail au sein de l’administration ont été orientées vers la satisfaction des besoins internes de gestion. Le nombre et le niveau des services en ligne par pays deviennent des indicateurs et paramètres de mesure dans la mise en place de la société de l’information. Le rôle d’exemplarité de l’administration, vis à vis des différentes composantes de la société (citoyen, associations, entreprises) est l’élément principal moteur de toute stratégie en la matière.

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