Le fait d’être en situation de quémandeur me gène énormément. Ma génération n’avait pas ce que l’on appelle aujourd’hui un visa. Actuellement, pour avoir un visa, même si vous travaillez, on vous demande une invitation et un «tuteur» comme si vous étiez un mineur. Et alors là, on vous fait attendre dans la rue pendant des heures et des heures sous la pluie devant une porte blindée. Et une fois que l’on vous appelle, on vous demande presque de vous déshabillez et l’on vous pousse dans une salle fortement éclairée et devant des vitres noires où vous ne voyez pas du tout votre interlocuteur avec lequel vous parlez par l’intermédiaire d’un micro et où trône sur votre tête une caméra de surveillance.
Vous allez me dire ; mais ils ont le droit de nous demander des visas ? Je vous réponds oui ils ont tous les droits mais ils ne doivent pas nous empêcher de nous instruire, de nous documenter, d’assister à des conférences ou des symposiums qui se tiennent chez eux, autrement, c’est de la discrimination et rien d’autre ! Un Soweto qui ne dit pas son nom.
Alors que tous les équipementiers, qu’ils soient informatiques ou télécoms, parlent de marché des pays émergents, de millions de mobiles ou d’ordinateurs qu’ils vont vendre dans nos pays sans contrepartie aucune. Un marché, de plus, sans qu’une usine soit construite et sans que, malheureusement, nous puissions contrôler avec des normes claires les terminaux ou les ordinateurs qui rentrent… Les effets pervers des BTS et autres terminaux seront bien visibles dans quelques années mais ce sera la sécurité sociale algérienne qui en paiera les pots cassés.
Cela arrive pourtant à une époque où l’Algérie cherche, par ailleurs, à devenir un acteur influent dans la recherche et en particulier dans le secteur des TIC, où elle a quelques atouts, et à une époque où Monsieur George Bush ne s’interdit pas de dire, à qui veut bien l’entendre, que la prochaine guerre mondiale sera celle des systèmes d’information !