22 mars 2025

Lancement de l’unité photovoltaïque de Condor à Bordj Bou-Arréridj: Un éco-système solaire se met en place

«Nous sommes prêts à investir lourdement si nous avons un plan de charges», nous dit Abderrahmane Benhamadi, PDG de Condor Groupe en aparté lors du séminaire international sur «Les Technologies du solaire photovoltaïque» à Bordj Bou-Arréridj. Il ajoute que «nous sommes conscients que ce domaine est stratégique et pour le long terme, nous investissons». Selon Abderrahmane Benhamadi, les produits Condor solaires sont certifiés par TUV (Technischer Uberwachungsverein), un organisme de contrôle allemand travaillant à la validation des produits notamment les installations énergétiques, pour protéger l’environnement et la santé humaine. De plus, les modules photovoltaïques de Condor Electronics, nous dit son PDG, répondent aux standards et normes internationaux.
Il ajoute que l’usine est dotée d’un laboratoire de contrôle à la réception de matières premières et composants ainsi que des équipements d’inspection et de contrôle au niveau de la chaîne de production .
«Notre choix est dicté par le fait que l’Algérie dispose d’un gisement solaire parmi les plus importants au monde . En outre, la stratégie de Condor s’inscrit dans le cadre de la politique nationale énergétique qui prévoit 40% de la production d’électricité d’origine renouvelable d’ici 2030», nous explique Abderrahmane Benhamadi. A la question de savoir s’il y a un marché, le patron de Condor sourit et nous dit «bien sûr qu’il y a un marché» haussant les épaules tout en disant «mais que les pouvoirs publics nous fassent confiance.Qu’ils nous laissent des parts des marchés publics qu’ils octroient aux opérateurs étrangers» tout en ajoutant que «nous sommes pour des fermes solaires et pour cela la Sonelgaz doit nous indiquer «les points de jonction» pour que les investisseurs puissent investir dans ces fermes». Parlant du marché, il dira «c’est un marché difficile car la concurrence chinoise est féroce. Il faut savoir que leur gouvernement les aide à exporter et les clients peuvent même avoir du financement» tout en ajoutant «Nous voulons avoir les mêmes chances que les entreprises étrangères». A la question de savoir si Condor veut investir dans les fermes solaires, le CEO de Condor nous dit que «non. Nous fabriquons les cellules photovoltaïques et nous pouvons aider un investisseur à mettre en place sa ferme solaire», marquant un temps d’arrêt, il ajoutera que «nous allons réaliser, en partenariat avec le CDER – Centre de recherches dans le domaine des énergies renouvelables – une centrale solaire photovoltaïque d’un mégawatt dans la ville de Boughezoul à Médéa» tout en ajoutant que «ce sera une ferme solaire pilote qui pourra servir d’exemple et de modèle».
Une nouvelle unité flambant neuf et qui a couté «10 millions de dollars» doit produire pour avoir un retour d’investissement. Nous lui posâmes la question de savoir le pourcentage de vente de panneaux solaires, il nous regarde et nous dit «nous faisons fonctionner l’usine à 20-30% et pour qu’elle soit rentable, il faut que l’on fasse au moins 200 000 panneaux par an» L’acheteur de l’électricité produite n’est autre que Sonelgaz qui, grâce à l’arrêté ministériel publié dans le journal officiel du 23 avril 2014, permet au producteur de l’électricité utilisant la filière photovoltaïque d’avoir des tarifs d’achat garantis pour l’électricité produite. Le contrat d’achat est conclu pour une durée de vingt (20) ans à compter de la date de mise en service du raccordement.
Pendant cette durée, le producteur bénéficie, dans une première phase, qui correspond aux cinq premières années de cette période, du tarif d’achat unique fixé et calculé sur la base d’un potentiel de référence estimé à 1 500 heures de fonctionnement à pleine charge.
Dans une deuxième phase, et pour la durée restante du contrat, ce tarif unique peut être réajusté, en fonction du potentiel réel du site. Cela permet donc d’investir dans la production d’électricité. Avec un ensoleillement de plus de 2 500 heures sur la quasi-totalité du territoire national on peut atteindre les 3 900 heures (Hauts-Plateaux et Sahara).
On estime à 5 Kwh l’énergie reçue quotidiennement sur une surface horizontale de 1m2 sur la majeure partie du territoire national, soit près de 1700KWh/m2/an au Nord et 2 263 kWh/m2/an au sud du pays. Enfin, le séminaire international sur les énergies du Soleil a été un forum pour rapprocher les chercheurs et managers locaux et leurs homologues étrangers mais a aussi permis à favoriser le partage d’informations et d’expériences sur les dispositifs solaires photovoltaïques.
Ce séminaire a permis, en outre, le développement d’idée et de nouvelles applications compatibles avec la réalité socioéconomique nationale.
 
A savoir
Kilowattheure (kWh) : Unité de mesure de travail et d’énergie. Un kilowattheure correspond à la consommation d’un appareil électrique de 1 000 W fonctionnant pendant une heure.
1 MWh (mégawattheure) = 1 000 kWh,
1 TWh (térawattheure) = 1 milliard de kWh.
Mégawatt (MW) : Le mégawatt est une unité de mesure de puissance ; cette unité décrit habituellement la capacité de production d’énergie d’une génératrice (1 mégawatt = 1 million de watts). Module solaire photovoltaïque : Regroupement en série de cellules photovoltaïques, recouvertes d’un revêtement de protection et reliées entre elles électriquement. Cet assemblage permet de générer un courant électrique continu avec des installations personnelles ou dans des centrales solaires photovoltaïques. Les paramètres du rendement de ce type de générateur sont les suivants : surface du panneau et niveau d’ensoleillement (qui varie selon les régions, les saisons, l’heure de la journée, le temps, etc.) L’intérêt des modules solaires photovoltaïques est de ne produire aucun déchet en fonctionnement et d’être faciles à démonter lorsqu’ils arrivent en fin de vie – qui est actuellement d’environ 20 ans.
 
A Savoir 02
Selon la Sonelgaz, il y aurait en cours de réalisation plusieurs centrales solaires d’une capacité totale de 343 MW dans les régions des Hauts Plateaux et du Sud du pays. Ce projet consiste en la réalisation de 23 centrales solaires photovoltaïques, dans la région des hauts plateaux : Ain Azel (Sétif), Ras el oued (B.B Arreridj), Oued El Ma (Batna), Chelghoum El Aïd (Mila), Oued El Kebrit (Souk Ahras), Ain El Melh (M’sila), Ain El Ibil (Djelfa), El Khoung (Laghouat), Hdjiret (Ouargla), Ain Skhouna (Saïda), Sedrat Leghzel (Naâma), Labiodh Sid Cheikh (El Bayadh) et Telagh (Sidi Belabbes) ; et dans la région du sud ouest : Aoulef, Zaouyet Kounta, Timimoun, Kabertene, Reggan, Adrar et Ain Salah pour une puissance globale de 318MW ; ainsi que dans la région du grand sud (Djanet, Tindouf et Tamanrasset) pour une puissance de 25MW soit un total de 343 MW. Selon un document de la Sonelgaz, d’ici 2030, environ 40% de la production d’électricité destinée à la consommation nationale sera d’origine renouvelable.

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