Si nous essayons de scruter l’avenir nous allons remarquer l’explosion des capteurs et circuits, l’entrée de l’impression 3D, de plateforme de développement open source et du Cloud. Sommes-nous au début d’une nouvelle ère ? Décryptage d’une tendance qui prend du poids, et pourrait bien bouleverser un partie de l’industrie avec Mohamed Cherif Areour, ingénieur en maintenance industrielle et membre fondateur de Open Hardware Algérie.
« Oui » nous dit Mohamed Cherif Areour, « oui sans hésiter. Nous sommes au début d’une nouvelle révolution industrielle » affirme-t-il tout en soulignant, à la fois, le dynamisme des projets et l’explosion du «Maker Movement» par notamment la multiplication des FabLabs où des outils de production sont mis à la disposition de tous librement. « Ce mouvement se nomme Open Hardware. L’Open Hardware est un terme qui désigne les matériels dont la conception peut être reproduite, car toutes les informations nécessaires à leur construction sont en libre accès. Un peu comme l’Open source mais appliqué aux plans de conception des objets. Ce matériel «open» peut être électronique, électrique, informatique » explique-t-il avant d’ajouter que « par définition, le «matériel libre», autre nom de l’Open Hardware, est donc théoriquement reproductible par n’importe qui, pour peu d’être correctement équipé ». Quantifier l’ampleur que va prendre cette opportunité est difficile, un marché que les estimations de Gartner mettent à 19 milliards de dollars la valeur de l’économie mondiale en 2020. Ce marché est rendue possible par la baisse rapide des prix, des outils accessibles et les services du Cloud.
Notre interlocuteur ouvre son cartable et sort non seulement une carte Arduino mais aussi une Raspberry Pi pour nous les montrer et par la même nous monter une application. « Vous savez moi je suis mécanicien, comme mon grand père mais aussi mon père et mon hobby est l’informatique ». Il nous dit qu’il a été « initié par Arduino » même si ajoute-t-il « j’ai été toujours attiré par les machines, la mécanique et comment mettre les deux ensemble grâce à l’électronique ».
Le mouvement Arduino et Raspberry Pi , nous dit-il, ont contribué a ouvrir un nouveau marché même « l’exploitation commerciale de l’Open Hardware diffère aussi de celle possible avec les solutions Open Source. » tout en ajoutant que « les informations de conception de tous les microcomposants d’un matériel libre ne sont pas toujours tous publiques, et ces composants ne peuvent pas, par conséquence, être toujours reproduits ». C’est pour cela que le fondateur de Open Hardware Algérie milite pour un FabLabs en Algérie. Un Fab Lab (abréviation de Fabrication laboratory) est une plate-forme ouverte de création et de prototypage d’objets physiques, «intelligents» ou non. Il s’adresse aux entrepreneurs qui veulent passer plus vite du concept au prototype ; aux designers et aux artistes ; aux étudiants désireux d’expérimenter et d’enrichir leurs connaissances pratiques en électronique, en CFAO, en design ; aux bricoleurs du XXIe siècle…
Un FabLab est un lieu ouvert au public où il est mis à sa disposition toutes sortes d’outils, notamment des machines-outils pilotées par ordinateur, pour la conception et la réalisation d’objets.
Le concept de Fab Lab a été défini en 2004 par Neil Gershenfeld , directeur du Center for Bits and Atoms, au sein du MIT (Massachussets Institute of Technology) aux Etats-Unis. Un Fab Lab «type» regroupe un ensemble de machines à commande numérique de niveau professionnel, mais standards et peu coûteuses : une machine à découpe laser capable de produire des structure en 2D et 3D, une machine à sérigraphie qui fabrique des antennes et des circuits flexibles, une fraiseuse à haute résolution pour fabriquer des circuits imprimés et des moules, une autre plus importante pour créer des pièces volumineuses.
On y trouve également des composants électroniques standards, ainsi que des outils de programmation associés à des microcontrôleurs ouverts, peu coûteux et performants. L’ensemble de ces dispositifs est contrôlé à l’aide de logiciels communs de conception et fabrication assistés par ordinateur. D’autres équipements plus avancés, tels que des imprimantes 3D, peuvent également équiper certains Fab Labs. Le seul point sur lequel il faut être un peu plus prudent quand on parle de matériel libre est que, contrairement au logiciel, il est plus difficile de tracer la frontière entre la source et l’objet.
« le FabLab » nous dit-il « est l’étape que nous sommes entrain de maturer. Par contre, aujourd’hui nous sommes dans l’etape de vulgarisation. D’ailleurs, la semaine dernière nous avons fait avec OpenMinds, une association d’étudiant à l’USTHB, une journée installation de logiciels libres ». Dans le monde, Tesla, le fabricant de la voiture éléctrique a compris la chose et ouvre son patrimoine de brevet pour d’autres puisse créer, innover et mettre sur le marché de nouvelles offres.
Allant plus loin dans les explications d’un besoin d’Open Hardware et d’un Fablabs, il avoue que « La philosophie derrière l’Open Hardware est sans doute aussi vielle que le reverse engineering » tout en ajoutant que « presque tout les produits utilisés pour fabriquer quelques chose sont ‘ouvert’ à tout le monde ». Lieux d’expérimentation ouverte, ils sont le terrain d’élaboration de nombreuses pratiques qui mettent en jeu de nouvelles typologies de production. Le développement des ateliers ouverts est révélateur d’une transformation profonde qui affecte le champ du design, de la conception et de la production. Il ajoute que « Vous optez pour une licence open source (CERN,TAPR, CC-by-SA, GPL, BSD…), qui autorise la copie, les transformations et la commercialisation de votre produit sous réserve de vous identifier clairement comme l’auteur original du design initial et de placer toutes les versions sous la même licence. »
Concernant sa vision, il dira « aujourd’hui, nous avons les trois ingrédients, un nombre important d’ingénieurs formé, des idées, oui beaucoup d’idées et des demandes qui commencent à se manifester. Ces trois ingrédient convergent tous vers un mouvement Open Hardware en pleine structuration. ». La stratégie générale étant pour l’instant de faire et voir ce qui se passe. L’Open Hardware est dans une phase d’expérimentation. Et pour rester dans l’expérimentation, notre interlocuteur nous dit que « un de notre but depuis le début est de faire une imprimante 3D pour tout le monde, aussi facile à utiliser que possible ».
L’Open Source Hardware en est encore à une phase de définition. Pas encore d’organisation, pas de porte-voix officielle, pas encore de licences spécifiques à l’hardware, pas encore de cadre législatif ni de formalisation des pratiques.
Le terrain est en pleine construction.
Et l’enthousiasme et les débats qui vont avec.

bj je vous demande liste des caractéristique et prix des imprimante 3d