L’utilisation d’Internet est loin d’être généralisée dans les entreprises algériennes. C’est là le résultat d’une étude sur «la veille stratégique et système d’intelligence économique en Algérie : évaluation et perspectives».
Le travail est effectué par le Pr. Benadiabelleh Abdeslam de la Faculté des sciences économiques de l’université de Tlemcen.
L’étude qui porte sur l’intelligence économique, ses composantes et ses types, et ce, dans une perspective aussi bien théorique que pratique qui est réalisée à partir d’un échantillon de 350 entreprises algériennes œuvrant dans les différents secteurs d’activités.
En effet, environ 60% des répondants déclarent ne jamais utiliser Internet, pour 15% d’utilisateurs réguliers et 25 % des entreprises qui ont une faible utilisation. L’auteur, dont l’étude est présentée lors du symposium sur l’évaluation des projets de recherche piloté par le centre de recherche en économie appliquée de développement, indique que ce projet est réalisé dans le but de sensibiliser les entreprises (en particulier les PME algériennes) à prendre conscience de l’importance de l’utilisation de l’information dans la prise de décision. Il insiste sur la maîtrise de l’information stratégique. L’étude a pour ambition d’évaluer les comportements des entreprises algériennes sur la base de l’information stratégique et des éléments qui agissent comme levier dans la maîtrise de cette information. En outre, elle cherche à déterminer l’impact de la maîtrise de l’information stratégique dans le développement du système d’intelligence économique du pays. Il est ajouté qu’il y a aussi une volonté de sensibiliser les entreprises à la maîtrise de l’information stratégique qui s’inscrit dans un vaste mouvement national et international de promotion de l’intelligence économique. D’autres développements sont explicités par le chercheur selon lequel les grands groupes internationaux, les multinationales, ont été les premiers à utiliser ces méthodes, notamment dans les secteurs de l’industrie touchant aux domaines sensibles liés aux commandes d’Etat (l’industrie de l’armement, l’énergie et le spatial). Progressivement, des domaines comme les biotechnologies, l’informatique, les télécommunications, l’industrie des matériels de transports, où les enjeux de domination technologique restent importants, les ont adoptées. Aujourd’hui, les PMI sont de plus en plus concernées par ce phénomène. Généralement plus innovantes, plus réactives et créatrices d’emplois nouveaux, elles sont aussi plus vulnérables et moins armées pour se défendre dans ce contexte de guerre économique ou plus généralement de mondialisation de l’économie, a-t-il nuancé.
«Nous avons essayé de montrer que le niveau d’innovation dans les produits et les services proposés, l’utilisation d’Internet pour mieux agir sur ses clients et les priorités du chef d’entreprise, influencent particulièrement la gestion du système d’information stratégique», ajoute-t-il.
Par ailleurs, 6% des entreprises déposent des brevets et 5% en déposent régulièrement. 89% déclarent ne jamais déposer de brevets, donc, en principe, de ne jamais innover. Par contre, elles sont plus nombreuses à lancer de nouveaux produits ou services (qui ne donnent pas forcément lieu à une innovation technologique). En effet, 19% lancent régulièrement de nouveaux services et 56% en lancent moins fréquemment, est-il ajouté.En ce qui concerne les méthodes de recueil de l’information, elles rejoignent les domaines d’intérêt des veilles sur l’environnement de l’entreprise. En effet, la méthode la plus utilisée est en lien étroit avec les clients (les salons et la presse professionnels ainsi que les informations par les commerciaux). L’auteur note que la plupart des méthodes utilisées par les professionnels de l’information, sont assez peu utilisées ou cotées par les chefs d’entreprises.
