Il y avait polémique à l’annonce de la 3G. Et il y a polémique à son avènement.
Et cette polémique risque de s’installer dans la durée si l’organisme d’arbitrage n’intervient pas dans les prochains jours.
Guerre larvée entre opérateurs de téléphonie mobile autour de la 3G. Et la presse nationale s’en fait l’écho. Mobilis se voit très «inquiet» de la situation «inédite» et «très critique » que connait le tournant technologique important que connait notre pays, causée par un opérateur sur le marché en violant des dispositions réglementaires régissant la commercialisation de la technologie de 3ème génération en Algérie. Mobilis exprime son « étonnement », soulignant que malgré « nos diverses dénonciations et le constat avéré sur le terrain, ces pratiques perdurent encore ». Mobilis parle même de « lignes rouges » qui viennent d’être franchies. Sans citer nommément l’opérateur impliqué, l’opérateur public explique dans un communiqué rendu public que : dès le premier jour, cet opérateur « à court d’innovation, dans l’incapacité de fournir une solution technique fiable, moyennant un investissement qui aurai dû être consenti, a bafoué la réglementation régissant la commercialisation des offres 3G, en transgressant au vu et au su de tout le monde, le dispositif réglementaire, instauré par les autorités publiques devant garantir la transparence et une concurrence loyale et saine, et ce en s’octroyant des avantages illégaux ».
Cet opérateur commercialise ses offres 3G à travers le web, ce qui représente, selon Mobilis, une « infraction flagrante » aux dispositions de l’article 02 de la décision N°91/PC/ARPT du 11/12/2013, qui conditionne la souscription à une ligne téléphonique mobile 3G, par la présence personnelle et physique du souscripteur au niveau des agences et points de vente agrées.
Les termes du communiqué ont fait réagir le PDG de l’opérateur mobile Ooredoo, M. Joseph Ged qui considère dans un communiqué diffusé hier ( lundi 23 décembre) que la polémique suscitée par son initiative de basculer électroniquement ses clients 2G vers la 3G, vise à détourner l’attention sur « la question centrale » de la double numérotation imposée aux clients par l’ARPT et « utilisée comme un verrou pour freiner et contrôler le lancement de la 3G par une limitation du nombre de numéros attribué».
Il y explique également : Au lancement commercial de la 3G, Ooredoo avait proposé à ses clients de remplir un contrat sur le web et le valider dans un délai de quinze jours, en se présentant à un des ses points de vente agrées, afin d’éviter le rush et les files d’attente dans ses points de vente. Mais l’ARPT voulait les choses autrement et a remis l’opérateur Ooredoo à l’ordre en lui rappelant les obligations du cahier des charges, qui stipule que le client doit se présenter « physiquement » au point de vente pour signer son contrat. Au sujet de l’injonction de l’ARPT, Ooredoo estime qu’«interdire à un opérateur de proposer des services à ses propres clients est une « démarche inédite». Ooredoo interpelle l’ARPT pour un traitement «non discriminatoire » des plaintes et réclamations déposées auprès de ses services contre l’opérateur public Mobilis pour « non respect continu du cahier des charges 3G » et « des pratiques de concurrence déloyale et de dénigrements ».
Cette polémique entre opérateurs n’a cependant pas fait réagir l’ARPT, le gendarme des télécom et une institution d’arbitrage. Ainsi, il y avait polémique à l’annonce de la 3G. Et il y a polémique à son avènement. Et cette polémique risque de s’installer dans la durée si l’organisme d’arbitrage n’intervient pas dans les prochains jours.