Alors que le déploiement des réseaux mobiles 3G par les 3 opérateurs s’accélère, plusieurs dossiers «chauds» attendent encore d’être traités autour de la question du double numéro ou pas. Mobilis et Ooredoo s’affrontent durement, alors que l’industrie des télécoms peine à sortir de la voix. La guerre du mobile ne concerne pas seulement les smartphones, les systèmes d’exploitation ou les applications en ligne, elle s’étend, désormais, sur le terrain du juridique et de la vente des SIM 3G. Fin d’année électrique pour les opérateurs mobiles alors que la téléphonie mobile est le marché le plus dynamique de ces dernières années. La guerre des Sim a commencé entre les deux opérateurs mobiles qui opèrent dans la 3G. Le troisième opérateur Djezzy, quant à lui, mettra commercialement son réseau 3G au cours du premier trimestre de 2014. Deux camps s’affrontent pour obtenir une part non négligeable du marché de la data. D’un côté, Mobilis qui écrit dans son communiqué qu’IT Mag a recu que «dès le premier jour, cet opérateur à court d’innovation, dans l’incapacité de fournir une solution technique fiable, moyennant un investissement qui aurai dû être consenti, a bafoué la réglementation régissant la commercialisation des offres 3G, en transgressant au vu et au su de tout le monde, le dispositif réglementaire, instauré par les autorités publiques devant garantir la transparence et une concurrence loyale et saine, et ce en s’octroyant des avantages illégaux. […] cet opérateur commercialise ses offres 3G à travers le web, ce qui représente une infraction flagrante aux dispositions […] qui conditionne la souscription à une ligne téléphonique mobile 3G, par la présence personnelle et physique du souscripteur au niveau des agences et points de vente agrées. […il] transgresse également l’article 03 de cette même décision ainsi que les textes réglementaires édictés par l’ARPT et les dispositions réglementaires du décret portant attribution de la licence 3G, en utilisant des numéros 2G, pour la commercialisation des services 3G.» De l’autre côté, Ooredoo écrit dans un communiqué de presse qu’IT Mag a recu que «la suspension dont il est fait état concerne uniquement les mécanismes temporaires accordant aux clients dûment identifiés un délai de 15 jours pour signer un nouveau contrat et ainsi réduire les risques de débordement dans nos boutiques et protéger l’intégrité de nos clients, partenaires et employés. Toutes les informations sont disponibles sans délai pour permettre aux autorités compétentes de confirmer que la double numérotation sur une seule SIM constitue la solution optimale pour les abonnés tout en respectant le principe de séparation des licences 2G et 3G. Tard dans l’aprés midi de lundi, IT MAg a recu un communiqué de presse où il est écrit que « Wataniya Telecom Algérie a déposé une réclamation auprès de ARPT ayant pour objet «Des violations graves des conditions de l’octroi de la Licence 3G et traduisant le non-respect continu du Cahier des Charges 3G par ATM-Mobilis «tout en confirmant que son initiative qui «permettait de faciliter et simplifier l’accès de ses propres abonnés parfaitement identifiés aux services 3G […] est totalement conforme au Cahier des charges» tout en ajoutant que «Sa suspension temporaire intervient malheureusement suite à une demande de l’ARPT dont le bien-fondé a été remis en cause à la fois sur le plan réglementaire et sur le plan opérationnel» car écrit-il « Interdire à un opérateur de proposer des services à ses propres clients est une démarche inédite. Il ajoute plus loin que «la question centrale de la double numérotation de la 3G utilisée comme verrou pour freiner et contrôler le lancement de la 3G par une limitation du nombre de numéros attribués.». Ooredoo considère que la polémique suscitée par son initiative vise à détourner l’attention sur « la question centrale de la double numérotation» imposée aux clients par l’ARPT et « utilisée comme un verrou pour freiner et contrôler le lancement de la 3G par une limitation du nombre de numéros attribués ». Les blocs attribués par l’Arpt compte deux millions de numéros. Cette passe d’armes, rapide mais intense, n’a guère semblé inquiéter l’Arpt qui n’a pas réagit. Entre opérateurs, le vocabulaire militaire est de rigueur. On ne se fait pas de cadeaux. Les prochains mois, les attaques vont pleuvoir et certainement les tribunaux risquent de plus en plus d’être appelés à intervenir. Ce ne sera ni la première ni la dernière, car les opérateurs développent de multiples stratégies pour gagner des clients et freiner la concurrence. D’autres fronts seront ouverts qui influeront sur le déploiement du haut débit mobile dans notre pays et de nouveaux modèles d’investissement sont nécessaires pour connecter de nouveaux abonnés et stimuler l’expansion de la capacité pour gérer l’explosion prévue du trafic de la data sur les années à venir. Qui finira par manger tous ses concurrents ? On ne le sait pas. Mais c’est toujours l’Arpt et le client qui ont la manette entre leurs mains.