11 décembre 2024

Alors que la demande grandi ; la fibre optique tarde à cause d’un manque de qualification Il n’y a pas un eco-systeme

foLe projet national de la mise en place de 20.000 kilomètres de fibre optique semble compromis. En effet, depuis le 30 juin 2013, Algérie Télécom n’a posé que 1 529 Km de fibre optique alors qu’elle devait en poser 20 000 Km, a expliqué Azouaou Mehmel, PDG de Algérie Télécom, en marge de la visite de Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication.
Le PDG d’Algérie Télécom précise que le retard viendrait de la difficulté à trouver des entreprises qualifiées pour effectuer les travaux tout en soulignant que  «C’est un plan de charge biannuel (2013/2014) qui porte sur la pose de 20 000 Km de fibre optique afin d’assainir le réseau existant en se débarrassant des câbles de cuivre ». Il explique que « très peu d’entreprises se manifestent suite à nos appels d’offres». Ne souhaitant pas faire appel aux entreprises étrangères, Algérie Télécom a sollicité l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (ANSEJ) dans l’espoir que des demandeurs d’aide de l’Etat investissent dans ce créneau « dans le cadre de ce dispositif d’aide à la création de micro entreprises ». Il a estimé «qu’il ne s’agit que des travaux de génie civil qui ne justifient pas le recours aux entreprises étrangères» car c’est Algérie Télécom, a-t-il souligné, qui acquiert la fibre optique et sous-traite sa pose aux entreprises nationales. AT a bénéficié, pour rappel, d’un crédit bancaire de 115 milliards de DA avec l’objectif de raccorder un million d’abonnés supplémentaires au haut débit à l’horizon 2015. Cet enorme projet de modernisation du transport par fibre optique peut, s’il est bien mené, à terme créer de nombreuses entreprises et par la même des emplois pérennes. D’un autre côté, si nous regardons de plus prés, et en particulier la préférence nationale à laquelle s’est astreint l’opérateur historique n’a pas bénéficié au seul fabricant algérien de câble en fibre optique à savoir Catel, une joint-venture entre Enicables et le libanais Matelec qui détient 60% des actions.
IT MAG avait déjà posé ce problème lors de la visite de l’usine de fabrication de câble en fibre optique, en 2007, qui est situé dans la zone industrielle à Oued Smar. Nous écrivions en ce temps là.  Aujourd’hui, Catel «croule» sous un stock énorme de câbles à fibre optique et ceux qui l’utilisent continuent à l’importer alors que des entreprises européennes installées en Algérie, à l’image de Siemens, l’achète auprès de Catel avec toutes les garanties nécessaires, en plus «du transport jusqu’au chantier», précise M. Saïd Zekraoui, directeur de la planification et du développement chez Catel. Et d’ajouter : «Notre produit est testé à 100% et nous permettons même à nos clients de procéder à des essais chez nous.» D’un côté un stock énorme et, de l’autre, des demandes d’importation de câbles à fibre optique par bateaux entiers. Il y a quelque chose qui ne va pas. Le dernier appel d’offre international pour la fourniture de fibres optiques a été décroché par des Chinois.
«Nous fournissons nos fibres optiques à Algérie Télécom depuis 2007 à raison de 300 à 500 Km par an. Mais, nous n’avons décroché aucune commande depuis maintenant quatre mois. L’absence d’un marché met notre activité en difficulté. Nous pouvons produire 6.000 à 7.000 Km de fibres optiques par an. Ils sont d’une qualité nettement meilleure que celle fournie par les Chinois. Mais, ils sont toujours les moins disant.», a regretté un responsable de CATEL. Quatre mois et aucune commande à l’horizon pour Catel. Beaucoup de questionnement. Soit il y a dumping du produit chinois soit le produit algérien revient trop cher à produire, ce qui est « impossible » selon le même responsableMalheureusement, cet état de fait est général et ce, quels que soient le produit ou le service.
D’un autre côté, nous pouvons aisément voir des sociétés érigées en «comptoir» prendre de très grosses parts du marché algérien sans réellement s’impliquer ni y investir. Alors comment inverser cette tendance qui risque, à terme, de signer l’arrêt de mort de tout investissement national en Algérie?

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