En plein ramadhan, Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, a cru bon de semer quelques promesses à tout vent comme le bon vieux dictionnaire Larousse. Des actions engagées pour améliorer le service Internet en Algérie commenceront à donner de «bons résultats avant la fin de l’année», a-t-il annoncé, sans préciser toutefois la nature de ses actions, ni donner une date exacte. La notion du temps chez nous est extensible.
Mais force est de reconnaître que le temps joue régulièrement contre nous depuis des décennies vu que nous n’en profitons pas des technologies alors que les autres nations avancent à grands pas et nous distancent de plus en plus à tous les niveaux. «Tout est virtuel dans nos TIC, même les annonces qui étaient les seules choses palpables dans ce secteur le sont aussi. Souvenez vous des épisodes de la 3G. Début de l’année puis à l’occasion du 5 juillet et puis…le silence», ironise un professionnel. Les acteurs ne s’attendent plus à grand-chose et la majorité est blasée. Le ministre finit par passer aux aveux : « Nous sommes confrontés à deux défis. Le premier consiste à développer le réseau Internet qui devient insuffisant et le second à améliorer la qualité de l’ADSL». Le ministre a mis du temps pour s’en apercevoir ou la situation est devenue si intenable qu’il ne pouvait plus cacher le soleil sous le tamis comme le stipule un dicton bien de chez nous ? Maintenir l’Algérie au niveau du 1 méga comme le plus haut débit Internet que peut offrir comme bon choix Algérie Télécom, c’est enchaîner notre pays au sous développement et le réduire à jouer dans la cour des petits. Les connectés à l’ADSL sont estimés à 1,6 million, soit un taux de pénétration de 10% ! Allez parler dans ce cas de promotion touristique par exemple et encore mois d’encouragement du tourisme interne. En feuilletant le guide le Petit Futé, dans la rubrique l’Algérie sur Internet, on lit une phrase qui nous a scié les jambes : «nombre de sites pourtant intéressants disparaissent ou ne sont pas mis à jour».
Le site de l’ONAT est assez généraliste. Le Schéma Directeur d’Aménagement Touristique (SDAT) constate avec justesse que les TIC ne sont pas encore exploitées en Algérie et le ministère du tourisme et de l’artisanat exhorte les professionnels du tourisme à «consacrer une partie des budgets au basculement sur Internet et de développer leurs publicités sur les sites web algériens». Le message s’adresse particulièrement aux hôtels et les agences de tourisme et des voyages.
Plus qu’un site et des publicités, ces technologies mettent, sans limite d’espace et de temps, les utilisateurs (individus, organisations, institutions) et leur travail collaboratif et interactif au centre des processus de communication et de création. Parmi les agences mondiales, certaines sont exclusivement sur Internet les «pure players» comme opodo et lastminute. Ainsi, les agences de voyages traditionnelles sont concurrencées directement par l’ensemble des prestataires (hôteliers, restaurateurs, compagnies aériennes surtout les low-cost) qui commercialisent en ligne leurs prestations. L’Algérie observe ce dynamisme de loin sans prendre des mesures pour rattraper le temps perdu.
En attendant un sursaut d’orgueil, les agences de presse nous ont appris que le géant américain des réseaux sociaux Facebook a annoncé avoir franchi le cap des 100 millions d’utilisateurs par mois pour son application allégée, adaptée aux téléphones portables qui ne sont pas des smartphones, «Facebook for every phone». Lancée il y a deux ans, cette application permet de se connecter à la plateforme dans le monde entier quelque soit le type de téléphone mobile utilisé. Alors que les usages en matière d’Internet mobile ne cessent de se développer, le téléphone n’est plus qu’une application mobile parmi tant d’autres. Qui aurait pu imaginer qu’un appareil, ayant été conçu à l’origine comme un téléphone, évoluerait pour devenir un compagnon de vie ?