9 décembre 2024

GeekWeek Les TIC dans une boule de cristal

Le secteur des TIC en Algérie commence cette année très lentement à l’image du débit d’Internet. On a l’impression que dans la tête de nos décideurs, « rien ne presse ! ». Il y a apparemment d’autres urgences. Certains tentent quand même de sortir de cette situation. Le Salon international de l’informatique, de la bureautique et de la communication (Sicom), organisé à la Safex, cherche une identité. Durant des années, il a été organisé régulièrement mais n’a attiré en fin de compte que par la vente de matériels informatiques. Les exposants veulent une meilleure visibilité et rêvent d’un salon professionnel qui pose les véritables problématiques de l’heure. Et cette année, ce n’est pas les thèmes qui manquent : la 3G est-elle réalisable en 2012 ? Algérie Télécom est-elle réellement l’opérateur des opérateurs ? Le haut débit est-il une réalité ou un simple discours ministériel ? En réunissant récemment ses partenaires, la société Mira, organisatrice du salon avec la Safex, a promis de donner à cet événement une autre dimension, de lui ajouter un supplément d’âme. Au-delà de ces louables intentions, il faut lancer un débat de fond sur les foires et salons IT en Algérie. Yen a-t-il suffisamment ? Tous se valent-ils ? Alger mérite au moins un grand événement fédérateur. Les partenaires du Sicom ont voulu plus de communication autour du salon mais dans ce cas, il faut qu’ils soient prêts à casser la tirelire. Selon eux, la baisse de fréquentation enregistrée l’année dernière par exemple est due au manque de publicité dans les journaux et presse spécialisée. Ils considèrent les salons comme « de véritables accélérateurs d’échanges » et non comme une exhibition dans des stands. Ils estiment que le retour sur investissement doit être suffisant et que ce média répond davantage aux besoins des professionnels du secteur. Dans un autre registre et prenant tout le monde à contre-pied, Nouar Harzallah, président-directeur général de l’Eepad, a annoncé dans une conférence de presse le retour de la société après 27 mois d’absence. On la croyait reléguée aux calendes grecques, engloutie par le «litige commercial avec Algérie Télécom ». Or, elle refait surface avec des produits que chacun appréciera à sa manière. Harzallah veut apparemment tourner la page mais non la déchirer. La zone de turbulences qu’il a traversée l’a profondément marqué mais au lieu de toucher le fond, il a préféré surfer sur la vague comme un sportif de haut niveau. Le retour de l’Eepad est-il une bonne nouvelle ? Chacun se retranche dans son camp. Pour les uns, il n’est pas bon qu’Algérie Télécom reste seul sur le marché. Il lui faut de la concurrence pour la bousculer et l’inciter à améliorer ses prestations. Pour d’autres, l’Eepad ne fera pas le poids et va tenter juste de s’assurer une petite part de marché. Dans un entretien à un quotidien électronique, Moussa Benhamadi, ministre des PTIC, nous fait rêver. Il nous parle de paiement électronique, de services de réseau mobile virtuel (MVNO) et de dégroupage de la boucle locale d’Algérie Télécom mais il faudra attendre la promulgation d’une nouvelle loi pour en bénéficier. La loi 2000-03 est ainsi dépassée. Et la 3G dans tout ça ? Tant de fois annoncée, elle risque de ne pas voir le jour cette année sauf miracle ! L’Algérie sera gagnée par la fièvre de la campagne électorale des législatives dans un premier temps. Ensuite, il y aura le scrutin au printemps. Le gouvernement risque de changer au regard des résultats. Ce sera le temps des consultations en coulisses et des remaniements…La saison estivale va vite planter son décor et le ramadhan annoncera son hilal. Après l’Aïd, c’est la grande rentrée (des classes, politique, sociale) et nous voici proche de la fin de 2012. Signalons quand même le silence des opérateurs de téléphonie mobile sur ce sujet. Si Djezzy a des circonstances atténuantes car elle attend son propriétaire définitif, Mobilis semble attendre les instructions d’en haut et Nedjma consulte sa boule de cristal pour voir si les étoiles sont de son côté. Donc, chacun attend son heure pour abattre ses cartes tout en espérant tirer profit de ces contretemps…

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