17 février 2025

Rachat de Djezzy L’option du « 51/49 » se précise

Du nouveau dans le dossier Djezzy : l’acquisition par l’Algérie d’Orascom Télécom Algérie (OTA), une filiale d’OTH, qui a été rachetée par le groupe russe Vimpelcom dans le package Wind, semble réglée. A moins d’un retournement de situation, cette affaire sera conclue, après la signature, avant fin 2011,  d’un accord de confidentialité entre Russes et Algériens
Cet accord sera suivi d’un protocole d’intention qui sera signé plus tard. Mais pourquoi est-il question d’un accord de confidentialité ? La question fait débat dans les milieux financiers. L’accord permettrait l’accès aux informations, y compris les plus secrètes, sur les indicateurs de gestion d’OTA. Et parce qu’il est confidentiel, l’accord dont il s’agit  fait que les deux parties contractantes (l’Etat  algérien et le groupe Vimpelcom) s’engagent à tenir confidentielles certaines informations. L’Etat algérien et Vimplecom devront, par la suite, entrer dans le vif du sujet en signant un protocole d’entente (un mémorandum)  sur les modalités et les conditions de vente de Djezzy, une étape cruciale, car il n’est pas évident que le groupe russe accepte que l’Etat algérien contrôle la majorité dans OTA.
OTH, c’est une affaire qui marche pour Vimpelcom et celui-ci veut la garder dans son giron. C’est de bonne guerre. La partie algérienne va-t-elle faire des concessions aux Russes et piétiner la règle du 51/49 ? Peu probable, estiment certains, même si la filiale Djezzy s’est installée en Algérie dans un environnement législatif radicalement différent de celui d’aujourd’hui. A l’époque, le droit de préemption, que l’Algérie veut exercer aujourd’hui pour racheter Djezzy, n’existait pas. Si l’on s’en tient aux déclarations récentes faites par les chargés de ce dossier, l’Etat algérien tient toujours au rachat de Djezzy. Il est intraitable sur cette question ? Cette attitude ne changera pas au fil des mois ? Aux dires de beaucoup, dans le monde des affaires, tout se négocie et l’Algérie pourrait se passer de certains dogmes, et conclure à l’amiable une transaction fructueuse avec les Russes. Aller à l’arbitrage international, cela ne l’intéresserait pas. Il faut dire que l’attitude du gouvernent algérien a beaucoup évolué sur ce dossier. On s’en souvient, il  y a une année de cela, l’Algérie excluait toute négociation avec les Russes autour de la vente de Djezzy. Le ton était ferme : elle affirmait ne négocier qu’avec les Egyptiens, c’est-à-dire Orascom Telecom Holding. C’est avec elle que l’Algérie avait négocié et avec elle qu’elle avait conclu un accord, au départ, à l’installation de Djezzy en Algérie. Le gouvernement considérait OTH comme leur seul interlocuteur du moment que c’est lui le détenteur de la licence de la téléphonie mobile et c’est avec lui qu’il devait entamer, en principe, début 2011, des négociations pour racheter la filiale algérienne Djezzy. Et c’est toujours le cas même si aujourd’hui OTH appartient à Vimpelcom.
A la mi-octobre, Jo Lunder, le patron de Vimpelcom, avait été reçu en audience par le ministre des Finances, une rencontre qui était inimaginable quelques mois auparavant. Djoudi a non seulement accepté de le recevoir mais également de discuter avec lui du dossier OTA. Tout a commencé en fait en 2009, date à laquelle l’Algérie avait affirmé qu’elle allait exercer son droit de préemption pour le rachat de Djezzy après qu’OTH eut annoncé l’intention de céder Djezzy à un opérateur sud-africain (et les  fameux 7 milliards de dollars, la valeur marchande de Djezzy avancée). Le sud-africain se rétractera et le groupe Wind sera vendu à Vimpelcom.
La loi de finances complémentaire pour 2009 avait consacré le droit de préemption pour l’Etat algérien sur toutes les cessions de participation des actionnaires étrangers ou au profit d’actionnaires étrangers.

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