L’élargissement du payement électronique aux commerçants et acteurs économiques peine toujours à émerger. L’Algérien a toujours du mal à retirer son salaire à la poste ; à cela s’ajoutent les tracasseries administratives, le manque de liquidités et les pannes intempestives qui surviennent au niveau des guichets automatiques qui existent par endroits. Force est de constater que les guichets automatiques de billets (GAB), en plus du problème récurent du manque de liquidités, sont également sujets à des pannes techniques répétitives qui pénalisent lourdement les usagers.
« Le ministère a fait son travail. A vous, en tant qu’entités commerciales, d’avoir une action offensive vis-à-vis des instruments de paiement et des clients.» Cette recommandation émane du premier argentier du pays, Karim Djoudi, lors d’un séminaire organisé récemment par son département consacré aux instruments de paiement modernes. Sur une pointe de reproches aux établissements financiers, le ministre des Finances avait souligné à ce moment qu’« il appartient maintenant aux banques et aux relations de promouvoir les instruments de paiement actuellement opérationnels, voire d’envisager le développement de nouveaux produits qui bénéficieront du socle mis en place par le secteur bancaire ». En Algérie, les systèmes de paiement et de règlement modernes (ne pas entendre le payement en ligne), censés assurer la célérité des transactions financières et commerciales, sont loin de répondre convenablement à l’attente des clients des différents établissements bancaires et financiers.
Cette réforme s’inscrit dans la perspective d’allègement et d’assainissement du système financier, de l’approfondissement de la pénétration du secteur financier, de l’amélioration du cadre de la politique monétaire.
Par définition, la monétique répond à la nécessité de relever le défi majeur de la globalisation financière, dans un contexte marqué par l’internationalisation des normes régissant les systèmes de paiement et de règlement. Force est de constater que notre pays n’est pas près de faire sa révolution numérique dans ce domaine.
Du côté des banques, Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), est convaincu que la modernisation des systèmes de paiement ne peut se faire sans une implication volontaire du secteur du commerce, utilisant actuellement le payement en espèces. « Si on veut sortir du cash pour aller vers les systèmes modernes de paiement, si on ne le fait pas avec le secteur commercial, on le fera difficilement avec les autres secteurs », a-t-il affirmé. Selon lui, les commerçants, alliés objectifs des banques pour réussir une modernisation des transactions, doivent être rassurés quant à la garantie de la confidentialité de leurs chiffres d’affaires lorsqu’ils utilisent les terminaux de paiement électronique (TPE) par exemple. « Les banques sont en train de proposer les TPE à leurs clients commerçants, mais ces derniers semblent désintéressés en pensant que leur chiffre d’affaires sera systématiquement dévoilé », fait-il remarquer. Voulant rassurer les acteurs économiques et les commerçants, le responsable de l’ABEF a promis que leurs comptes seront protégés et que les informations sur les comptes ne seront divulguées que sur décision de justice. « Les commerçants ont plus d’une raison pour aller vers le paiement électronique, qui les soulage du coût de stockage de l’argent, du contrôle d’empilement, d’empaquetage et du coût de vérification du billet », a-t-il l insisté.