Si la majorité des participants au Salon Med-IT, véritable comptoir commercial dans un palais de la Culture qui semble avoir changé de vocation, ont sorti le grand jeu pour décrocher des contrats, ils n’ont pas réussi à donner l’image d’un secteur qui avance réellement. Comme d’habitude, le ministre des PTIC est venu inaugurer cette manifestation mais en réalité, il s’est préparé plus à répondre aux questions parfois embarrassantes des journalistes qu’à assurer une présence gouvernementale. Et comme d’habitude, les représentants de la presse nationale n’ont pas raté l’occasion pour le mitrailler de questions sur le sujet de l’heure : la 3G. Le ministre y répond avec un intérêt non dissimulé. Et pour être plus à l’aise, une conférence de presse est improvisée mais en termes de scoop, il n’y avait pas vraiment de quoi se mettre sous la dent. Circulez, il n’y à rien à entendre… Le ministre s’adonne à cet exercice presque par automatisme. Depuis qu’il est en poste au ministère, il s’est rodé à ce genre de pratique. Il esquive les sujets qui fâchent, essayant de les contourner ou d’omettre des éléments de réponse. Les trois opérateurs de téléphonie mobile sont-ils égaux devant l’appel d’offres ? Les déclarations sont contradictoires et selon des informations non confirmées par les officiels, Djezzy pourrait être out car, nous dit-on, dans le dossier préliminaire et selon le cahier des charges du dossier d’appel à la concurrence, un opérateur candidat à la 3G doit assainir sa situation avec la Banque d’Algérie, le fisc, la sécurité sociale et l’ARPT. Djezzy a en effet payé la totalité de son redressement fiscal (près d’un milliard de dollars) et la sécurité sociale mais la situation avec la Banque d’Algérie, paraît-il, reste bloquée. La 3G a été un processus qui a été normalement déployé sous d’autres cieux même dans des pays plus modestes que le nôtre et chez nous, cela ressemble à un feuilleton à rebondissements : c’est sûr que cela fait un peu désordre… Une chose de positif, le cahier des charges a été élaboré et réalisé, non pas par un bureau d’études étranger mais par des cadres algériens du MPTIC, une expérience à partager. Autre grain de sable dans la machine : il y a quelques jours, le réseau CCP d’Algérie Poste est tombé en panne. L’interruption est inédite puisqu’elle a paralysé l’ensemble du territoire national (excusez du peu !). Ce sont des choses qui arrivent disent certains mais le hic, c’est que peu d’informations ont circulé sur la nature de la panne comme si les Algériens n’avaient pas droit à une information complète. Attaque informatique ? Mauvaise maintenance ? Allez savoir. Ceux qui devaient retirer leur paie ou la pension de retraire ce jour là sont retournés bredouille. Portes closes. Après le manque de liquidités, voici venu le temps des pannes des CCP. Allez parler au citoyen de facilitation et il vous répondra : facilitation ! Oui bien sûr ! « Faciliter en rendant plus complexe. » Comment voulez-vous dans ce cas que d’aucuns ne cachent pas leur argent sous un matelas ou dans des sachets noirs aux marchés noirs de « Doubaï » et « El Hamiz ». Au moins, ils en disposent au moment voulu et n’attendent aucune explication sur la rupture d’un réseau. Cela s’appelle « avancer en arrière », expression déjà entendue du côté des bus de l’ETUSA. A l’ombre de ces problèmes, des opérateurs saisissent des opportunités : les Chinois lance leurs smartphones low-cost sur le marché algérien. Le canadien RIM tente une percée et Canon zoome et espère faire davantage de business. Tous les trois n’ont fait qu’une lecture rapide du document e-Algérie et se sont affichés lors du Med-IT pour la photo de famille. Eux, comme l’Olympique de Marseille (OM), ils vont droit au but. Les tirs dans le décor et les dégagements à l’emporte-pièce, ils les laissent à d’autres…