20 janvier 2025

Moussa Benhamadi, ministre de la Pose et des TIC, déclare : « Il faut, aujourd’hui, aller vers le roaming national »

De notre envoyé spécial à Sétif et Béjaïa


Afin de lutter contre les zones blanches en Algérie et d’assurer 100% de couverture, le « roaming national » ne concernera pas uniquement les régions du sud du pays mais sera même étendu dans les régions du Nord
.
Sorties marathoniennes, multiples et foisonnement de « réaffirmations » reflètent le rythme effréné imprimé au secteur des télécommunications par le ministre Moussa Benhamadi. A commencer par la ville de Sétif en ce dimanche 6 mars, à partir de laquelle le ministre est revenu sur le « roaming national ». « Le citoyen doit pouvoir appeler où qu’il soit sans avoir à se tracasser de ce qu’il y a derrière. » Objectif : atteindre une couverture de 100% dans toutes les régions, même les plus reculées, donc les moins desservies ou jugées les moins rentables par les opérateurs télécoms. Le « roaming national », ou ce qui est plus communément appelé l’« itinérance », repose sur le fait que l’utilisateur continue d’être couvert par le réseau mobile indépendamment de l’opérateur qui en est à l’origine ; l’essentiel étant de pouvoir continuer à utiliser son téléphone au-delà du propre réseau de l’opérateur télécoms auquel il est abonné.
De plus, rien ne changera pour l’abonné au niveau de sa facturation. A ce propos, le ministre Benhamadi a été catégorique : « Aux opérateurs télécoms de s’entendre. » Ces derniers doivent en effet discuter des termes de l’itinérance sous la supervision de l’ARPT –Autorité de Régulation des Postes et Télécoms- qui, préalablement, doit finaliser un cahier des charges qui détaillera les obligations et les droits de chacun des opérateurs. Et ce afin de lutter contre les zones blanches en Algérie et d’assurer 100% de couverture pour l’abonné Pour le ministre, « le roaming national ne concernera pas uniquement les régions du sud du pays mais sera même étendu dans les régions du nord ». D’ailleurs, pratiquement partout dans le monde, les opérateurs télécoms offrent cette alternative à travers des accords passés entre eux définissant les conditions de raccordement et de rémunération applicables à l’itinérance. Poursuivant sa tournée d’inspection des installations postales et télécoms de la région, le ministre en a également profité pour réitérer ce qu’il avait déjà annoncé à partir de Chlef : « Tous ceux qui ont rejoint Algérie Télécom ou Algérie Poste dans le cadre du filet social ou de l’emploi de jeunes seront recrutés d’office. » Une réaffirmation de taille pour rassurer certaines catégories d’employés qui cumulent pour certaines plusieurs années de travail sans statut définitif. Revenant sur les principaux chantiers qui attendent le secteur, le ministre a annoncé la construction prochaine d’un cyberparc, à l’image de celui d’Alger ou encore de celui qu’abriteront prochainement les villes d’Annaba et de Ouargla. Sans préciser d’échéance, le ministre avait déclaré, au cours d’une réunion de bilan au siège de la wilaya de Sétif, qu’«une fois l’assiette de terrain identifiée, nous lancerons très vite sa construction ». Au cours de la discussion, le wali de Sétif a mis en place une commission entre les directeurs de BTP et ceux des télécoms pour mettre en place un cahier des charges pour les nouveaux promoteurs afin qu’ils prévoient un câblage et une prise de connexion à Internet en amont de la construction.
Le jour suivant, c’est Béjaïa qui reçoit le ministre. Visite de plusieurs postes et Actel d’Algérie Télécom, ce qui a permis au ministre de revenir sur la « boucle interwilayas », où les liaisons par fibre optique ne seront plus toutes canalisées vers Alger mais seront réparties entre wilayas et ce, pour assurer la redondance et donc la continuité de services. A ce propos, « une ligne redondante d’une capacité de 10 Gb relie déjà Béjaïa à Sétif », affirme-t-il. Il s’agit d’une liaison hybride capable de transporter de la voix et des données et dans laquelle le trafic transite afin de l’utiliser et d’alléger ainsi le réseau initial.
Dans la réunion de bilan sur sa tournée dans la wilaya de Béjaïa, le ministre a insisté « pour que toutes les communes soient reliées par fibre optique » et que « toutes les écoles primaires doivent être reliées avant la rentée prochaine ». D’après l’exposé des directeurs des télécoms, actuellement, les communes de Sétif sont reliées à 80% et celles de Béjaïa à 100%. Cette opération va être généralisée à toutes les communes de toutes les wilayas du pays.
De même, insiste Moussa Benhamadi, «  la connexion à Internet doit être étendue à toutes les universités et même les bibliothèques » afin d’imprimer une nouvelle dynamique à l’apprentissage à distance et aux travaux de documentation. L’autre fait saillant de cette visite dans cette wilaya a été la signature d’une convention-cadre entre l’ANPT – Agence Nationale des Parcs Technologiques- et l’Université de Béjaïa ayant pour objet l’assistance de cette dernière dans l’incubation d’entreprises spécialisées dans les IT. Cet incubateur concernera aussi bien les jeunes diplômés que ceux qui y poursuivent leur cursus dans cette université qui a mis en place la première école doctorale dans le domaine des technologies.
Des affirmations qui reviennent à chaque sortie du ministre tel un leitmotiv et ce, pour au moins les prochains mois.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *