Dans les faits, la politique nationale de généralisation et de massification des usages liés aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, compte déjà sur le terrain de nombreuses réalisations tant à un niveau structurel qu’à un niveau pratique
Maintes fois réitérée; la mise en place de services en ligne par les administrations publiques à destination des usagers suit son cours. D’ailleurs, la dernière annonce en date a été faite en décembre 2010 par M. Hatem Hocini, conseiller auprès du ministre de la Poste et des TIC et directeur de la société de l’information, lors d’une journée scientifique où il avait fait part du lancement imminent de différents services par 10 ministères exactement, sans donner de plus amples détails. Qu’en est-il plus précisément ?
Dans les faits, la politique nationale de généralisation et de massification des usages liés aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, compte déjà sur le terrain de nombreuses réalisations tant à un niveau structurel qu’à un niveau pratique, bien que l’effet direct sur l’utilisateur final qu’est le citoyen reste « modeste ». Santé, justice, éducation nationale, etc., tous ces secteurs ont apporté leur pierre à l’édifice, chacun dans son rayon d’action propre.
Pour en revenir aux 10 ministères qui ont adhéré à une action commune chapeautée par le ministère de la Poste et des TIC afin de développer et de rendre disponibles des services en ligne à destination des usagers; commençons par le ministère du Commerce. Ce dernier dispose déjà d’un site Web le plus riche qui soit en informations liées à diverses opérations de commerce, compilées en documents téléchargeables relatifs aux textes réglementaires. Parmi les services qu’il compte ajouter et mettre en place, le développement et la mise en ligne d’une base de données quant aux « informations sur les prix des produits de large consommation au niveau local et national et des informations sur les modalités d’importation et d’exportation ». Plus récemment encore, le Centre national du registre du commerce, dépendant du ministère du même nom, a pressé le pas et signé une convention avec le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication pour la réalisation d’une étude de faisabilité sur le registre du commerce électronique et le paiement par téléphonie mobile. Il s’agit d’un portail qui offrira en ligne tous les services habituellement dispensés au niveau des antennes du CNRC.
Autre ministère de la partie, celui de l’Education nationale. En plus de toutes ses réalisations dans le domaine, il compte lui aussi développer « une base de données des examens et des concours » et mettre en place « un service d’inscription en ligne des élèves ». Dans notre précédente édition, nous revenions sur le plan de déploiement des TIC dans l’éducation nationale avec pour échéance butoir 2014. Nous rapportions que le ministère de l’Education nationale, qui a entamé la réforme de son système et de l’ensemble de ses structures depuis quelques années déjà, a mis l’accent sur l’introduction des technologies de l’information et de la communication dans l’éducation TICE […] Elle commencera en ce début d’année 2011 et s’étalera jusqu’en 2014, voire plus si nécessaire. La numérisation de l’ensemble du système éducatif prendra forme dans un premier temps par la dotation du ministère de l’Education et de l’ensemble de ses directions et établissements scolaires d’un système d’information pour la gestion administrative et pédagogique. Ce système étant centralisé, il permettra la « gestion unique de toute la chaîne éducative, d’accéder en temps réel à toutes les données et permettra le suivi du cursus de l’élève du primaire jusqu’à l’université ».
Pour sa part, le ministère de l’Habitat, qui a déjà mis à disposition sur son site Internet une section dédiée aux requêtes à travers un formulaire, mettra en ligne des informations de procédure liées aux « agréments des ingénieurs, aux agréments des architectes et des agents immobiliers ». Encore une fois, il sera question de développer des bases de données et les conditions optimales de son utilisation par des tiers et ce, dans un environnement sécurisé. Le ministère des Affaires religieuses s’y met aussi. En effet, ce ministère commencera par lancer des services en lignes dédiés au « calcul automatique de la zakat » en plus d’un volet informationnel pour « la fatwa : l’orientation religieuse ».
De son côté, le ministère de la Formation professionnelle, l’un des rares ministères à avoir implémenté un système d’information géographique complet pour localiser les centres et autres établissements de formation par ville, compte, lui aussi, mettre en pratique l’ «inscription en ligne des stagiaires pour une formation » et publier, chaque fois que nécessaire, le « guide des offres de formation pour chaque rentrée ».
Le ministère de la Jeunesse et des Sports, lui, n’est pas en reste. Il développera des contenus informationnels à travers la « mise en ligne et la mise en service d’une base de données liée aux sports de proximité et la mise en place et la mise en service de l’annuaire électronique du secteur ». De son côté, le secteur de la poste et des TIC, lancera l’«inscription des étudiants en ligne à l’école INTTIC et INPTIC » et les « demandes de procuration de retrait de sommes d’argent d’un CCP ». Autres services développés par un autre ministère ; celui des Transports. Ce dernier prépare la mise en ligne des « procédures relatives à l’obtention de l’autorisation de l’exercice de l’activité de transport public routier de marchandises ; les informations sur les horaires de bus dans les gares routières de wilaya et des informations sur les horaires d’avions dans les aéroports ». Enfin, le ministère des Affaires étrangères rendra possible pour les usagers, notamment ceux établis à l’étranger, la « transmission en ligne des demandes d’actes civils pour tout événement [naissance, mariage, décès] au service d’état civil du ministère ou d’un poste extérieur » et d’autres services destinés aux étudiants algériens qui désireraient poursuivre les études à l’étranger. Voici donc sommairement les services pour lesquels des consultations nationales seront lancés incessamment. L’opportunité sera ainsi offerte aux entreprises locales du secteur de pouvoir « tourner » et éprouver leurs compétences. D’ailleurs, dans un récent entretien avec IT Mag, M. Cherif Benmehrez, directeur général de la société de l’information et chargé de piloter le programme « e-Algérie », avait justement affirmé que ce programme « […] doit être pris en charge majoritairement par les entreprises nationales. Il est vrai que nous avons lancé quelques d’avis d’appel d’offres où les entreprises locales n’ont pas été retenues car la nature du projet en lui-même faisait qu’il n’était pas possible de les sélectionner. C’était le cas par exemple pour le schéma directeur de l‘administration électronique où il n’y avait aucune entreprise algérienne qualifiée pour répondre à la consultation et seules des entreprises étrangères avaient la capacité de prendre en charge ce projet. Néanmoins, nous allons lancer des consultations pour développer des services en ligne où nous allons privilégier les entreprises algériennes. D’ailleurs, nous avons essayé de mettre en place un partenariat ‘‘ public – privé ’’. Nous sommes vraiment conscients que le programme ‘‘ e-Algérie ’’ doit absolument faire appel aux entreprises algériennes […] Le projet ‘‘ e-Algérie ’’ fonde beaucoup d’espoir justement sur ce partenariat. De même, il existe beaucoup de mesures qu’on essaie d’introduire pour favoriser les entreprises nationales, notamment pour l’industrie du contenu ».
Ceci représente en tout cas l’axe majeur de la stratégie « e-Algérie ». « L’introduction des TIC et le renforcement de leur usage au sein de l’administration publique engendreront une transformation importante de ses modes d’organisation et de travail. Ceci amènera l’administration publique à repenser son mode de fonctionnement et d’organisation et à servir le citoyen de manière plus appropriée, notamment à travers la mise en ligne de ses différents services. Les TIC, et en particulier l’Internet, permettent d’établir un espace de communication indépendant de la localisation physique qui affirme la disponibilité de l’information n’importe où et n’importe quand. C’est pour cela que la gestion de l’information doit être décentralisée là où c’est possible, là où les connaissances sont les meilleures, afin d’améliorer la qualité des processus de prise de décision », est-il écrit dans le document de référence.
Un autre axe non moins important auquel il est fait référence dans la stratégie « e-Algérie », c’est la possibilité d’évaluer constamment ce qui a été fait afin d’être capable de réajuster toute opération ou de la remodeler dans le but de répondre aux effets voulus. A ce propos, on peut lire dans le document que « la fiabilité et l’efficacité de l’évaluation du processus d’édification de la société de l’information et de l’économie fondée sur le savoir constituent les garants de la pertinence et de l’efficience du plan stratégique. Cette évaluation accompagne en effet toutes les étapes du processus d’élaboration, de mise en oeuvre et de réalisation des actions permettant d’atteindre les objectifs de la stratégie e-Algérie. L’objectif majeur de cet axe consiste à définir un système d’indicateurs de suivi et d’évaluation permettant de mesurer l’impact des TIC sur le développement économique et social d’une part, et d’évaluer périodiquement la mise en œuvre du plan stratégique e-Algérie. Cet objectif majeur se décompose en deux objectifs spécifiques : l’élaboration du cadre conceptuel pour un système d’indicateurs de qualité et l’élaboration d’une liste d’indicateurs pertinents ».
Bonjour M. Zaki Meddour,
Très bon article et je ne peux que vous en féliciter pour le professionnalisme, vous avez en trois page résumer l’essence même du projet e-Algérie.
Cependant, il serait judicieux de faire l’état des lieux un an après la publication de votre article, car tout récemment j’ai appris qu’on ne parlera plus de e-Algérie 2013, mais tout simplement de e-Algérie.
Cordialement,