Dans la fonction publique, on vient de décréter (décret n° 10-315 du 13 décembre 2010) qu’il n’y a plus d’ingénieur dans la grille de niveau de qualification. Si l’on regarde de plus près la grille, on ne voit pas du tout comment peut être rémunéré un ingénieur, de surcroît en informatique. Par contre, si vous avez une licence ou un diplôme de l’Ecole nationale d’administration dans le nouveau régime; alors vous êtes bien classé et reconnu.
Si l’on essaie de définir un ingénieur, Wikipédia en donne une bonne définition. Un ingénieur est un professionnel exerçant des activités de conception et de direction de projets, de réalisation et de mise en œuvre de produits, de systèmes ou de services impliquant des problèmes techniques complexes. Ces responsabilités supposent alors un ensemble de connaissances techniques, d’une part, économiques, sociales, environnementales et humaines, d’autre part, reposant sur une solide culture scientifique. Rien de plus. Si. Un ingénieur, c’est bac + 5 années.
Autrement dit, notre administration n’a pas besoin d’ingénieurs, elle n’en voit pas l’utilité et donc elle ne les classe pas dans la Fonction publique. D’autres vous diront, il s’agit plus simplement de subjectivité que de sociologie. Et ce n’est pas par hasard : depuis quelques années, c’est à Oued Smar que s’agitent les idées qui font bouger la société. C’est à Oued Smar que se « fabrique » l’élite informatique de demain. Et à Oued Smar, on fait sortir des ingénieurs qui ne pourront pas exercer leur talent dans nos administrations. La question qui se pose avec acuité : Avec le développement prochain du eGov, eAdministration, eCommerce, qui va faire tourner, maintenir et développer les applications dans les administrations ? Après les Chinois pour les routes et autoroutes, doit-on faire appel à des Indiens cette fois-ci ?