12 février 2025

«200 à 300 ingénieurs algériens travaillent à la Silicon Valley»

{{ {IT Mag} : Parlez-nous du jeu que vous venez d’inventer…}}
{{ {M. Dahmane Dahmani} }} : L’idée du jeu m’est venue lorsque je jouais avec mon fils aux dominos. Au bout de plusieurs parties, nous nous sommes interrogés si les dominos ne seraient pas plus amusants si nous les disposions en forme de cercle. Nous avons ensuite pensé à fabriquer des dominos en couleurs et qui étaient censés être disposés autour de quatre cercles en fonction des couleurs de ceux-ci. C’est ainsi que le «ZingaMino» a vu le jour. Deux à huit personnes peuvent jouer à ce jeu qui permet aux membres de la famille de se réunir et de communiquer davantage. Le nom du jeu vient de la composition du mot swahili (langue africaine) «zinga», qui signifie tourner, et du mot domino. C’est en 2004 que le jeu a été inventé. Au début, je l’ai proposé à certains de mes voisins et amis algériens installés aux Etats-Unis pour le tester et ils l’ont beaucoup apprécié, ce qui m’a encouragé à le commercialiser. J’ai tout de suite après fait fabriquer 2 000 exemplaires avant d’en faire la promotion sur Internet. Là aussi, j’ai été agréablement surpris par l’intérêt suscité par le ZingaMino. J’ai ensuite signé un contrat avec une grande entreprise américaine spécialisée dans le domaine des jeux et jouets. Le contrat, valable pour six ans, prévoit la distribution du jeu aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique. Je suis par ailleurs en contact avec deux sociétés françaises en vue de parvenir à un accord relatif à la distribution du jeu en Europe et au Moyen-Orient.
{{Avez-vous pensé au marché algérien ?}}
Effectivement, j’ai pensé à commercialiser le ZingaMino au niveau du marché algérien. Je suis justement à la recherche d’un partenaire local susceptible de commercialiser ce produit sur le marché local. J’attire également l’attention sur le fait de créer une version électronique du ZingaMino. Une version qui, je l’espère, sera disponible avant la fin de l’année en cours. Je pense également à une version plus petite de ce jeu très adapté aux voyages.
{{Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?}}
J’ai travaillé chez Intel pendant 25 ans. J’ai occupé le poste de directeur spécialisé dans la conception et le contrôle des puces et microprocesseurs. Entre autres, j’ai fait partie de l’équipe ayant testé le Centrino. J’ai également occupé le poste de directeur chargé de la validation des cartes mémoires. J’ai en outre inventé un certain nombre de circuits pour le compte d’Intel.
{{De nombreux chercheurs algériens sont établis aux Etats-Unis. Que pouvez-vous nous dire à leur sujet ?}}
En effet, beaucoup d’Algériens sont installés aux Etats-Unis. Certains d’entre eux ont leurs propres entreprises au moment où d’autres occupent des postes très importants dans des firmes telles que Microsoft, Sun Microsystem ou encore l’entreprise pharmaceutique Pfizer. Je tiens à vous informer, à ce propos, qu’entre 200 et 300 Algériens travaillent à la Silicon Valley, soit comme chercheur soit comme chefs d’entreprise. Par ailleurs, les Algériens de Californie ont créé l’Association algérienne du nord de la Californie. Cette association à caractère culturel, dont je suis l’un des fondateurs, permet aux Algériens de se rencontrer et d’être plus proches les uns des autres.
{{Est-ce que les chercheurs et autres chefs d’entreprise algériens installés aux Etats-Unis parlent d’un éventuel rôle à jouer dans le développement de leur pays d’origine et dans le transfert de savoir et de technologies de manière générale ?}}
Absolument. Tous les Algériens que je connais veulent aider leur pays, d’une façon ou d’une autre. Nous avons bien observé le comportement des Chinois et des Indiens établis aux Etats-Unis et qui font beaucoup de choses pour leurs pays respectifs. Vous savez, l’Inde s’est développé dans le domaine des technologies grâce à l’apport de ses compétences installées à l’étranger. Beaucoup d’Algériens veulent aider leurs compatriotes en animant, par exemple, des conférences en Algérie. Certains d’entre eux sont même prêts à le faire sans contrepartie. Ce qu’ils attendent aussi, c’est que les autorités algériennes soient animées de la même volonté en préparant au mieux leur venue en Algérie à travers l’organisation de séminaires ou de conférences grâce auxquels ils pourront transmettre leurs connaissances.
{{Quels sont vos projets ?}}
Je voudrais lancer d’autres jeux à l’avenir. Je pense aussi à introduire des jeux éducatifs en Algérie. Je pense également à me lancer dans certains projets high-tech à l’avenir.

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