28 mars 2024

Le degroupage, pierre d’achoppement de la CAT

La Compagnie algérienne des télécommunications, plus connue sous le générique de CAT, commence à se dévoiler notamment au cours d’un dîner informel tenu en la présence d’Aymed El Azhari, directeur général, et de Hamid Reza Nazeman, directeur commercial, en présence d’un panel de journalistes. Pour mieux comprendre, alors que signifie dégroupage, qui n’existe pas dans la loi 2000-03?
Si l’on se réfère à ce qui ce fait dans le monde, on peut dire qu’une ligne téléphonique est «dégroupée» lorsqu’elle est raccordée par un opérateur différent de l’opérateur historique Algérie Télécom. Dans ce cas, celui-ci loue la ligne à Algérie Télécom et la connecte à son réseau propre, au niveau du central téléphonique local.
Le dégroupage se décline en deux options : le dégroupage partiel permet à un opérateur télécoms de proposer un service haut débit xDSL sur la bande de fréquences haute de votre ligne, tandis qu’Algérie Télécom continue de fournir le service de téléphonie sur la bande basse : vous conservez donc l’abonnement téléphonique de votre opérateur historique en cas de dégroupage partiel ; le dégroupage total permet à l’opérateur alternatif de raccorder l’intégralité de votre ligne à ses propres équipements, et donc de vous fournir à la fois la téléphonie et le haut débit : vous n’êtes donc plus abonné à Algérie Télécom en cas de dégroupage total. On n’en est pas encore là. En Algérie, il n’existe pas encore d’opérateur alternatif.
Si l’on se réfère non seulement à ce que disait le patron de la CAT et au cahier des charges de cette dernière, M. Al Azhari demande un dégroupage partiel, permettant à sa compagnie de mettre sur le marché une offre ADSL et une offre triple-play.
Cet état de fait, même s’il n’est pas appelé «dégroupage» par l’ARPT, existe déjà chez nous puisque l’EEPAD offre une solution ADSL pour les clients de l’opérateur historique. Cela n’a pas empêché Algérie Télécom d’offrir une autre alternative, «Fawri», pour ses abonnés.
La CAT, selon le cahier des charges qu’elle a signé, devait être opérationnelle en novembre 2005, M. Al Azhari parle de convention non signée avec Algérie Télécom et le point d’achoppement étant le prix de la minute. Selon M. Ahmed Gaceb, directeur général de l’ARPT, «comme ils ne sont pas tombés d’accord sur le prix de la minute d’interconnexion, l’ARPT a demandé à Algérie Télécom de mettre en place les structures d’interconnexion avec la CAT en attendant de définir le prix de la minute». Pour M. Bouchenak, membre du conseil de l’ARPT, «les choses ne sont pas encore mûres en ce qui concerne le dégroupage. Il va falloir étudier tous les impacts avant de prendre une décision». D’ailleurs, une session du conseil est prévue pour cela et nous attendions les résolutions qui devaient être insérées dans ce numéro. Malheureusement, le conseil n’a pas eu lieu. A suivre?

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