24 octobre 2025

Un bond de géant pour les communications spatiales <BR> La Chine bat des records de transmission de données par laser

Cette réalisation, qui évoque la science-fiction, a été rendue possible grâce à une méthode novatrice qui a permis de surmonter le défi majeur de la turbulence atmosphérique.

La lumière au service de la vitesse
La réussite de l’équipe de recherche chinoise repose sur un concept à la fois audacieux et ingénieux c’est à dire l’utilisation d’un faisceau laser pour la transmission de données. Contrairement aux ondes radio traditionnelles, la lumière laser permet de transporter une quantité d’information beaucoup plus importante. La technologie a permis d’atteindre une vitesse de transmission de l’ordre du gigabit par seconde (Gbps), une performance impressionnante qui surpasse de cinq fois celle des réseaux satellitaires de référence comme Starlink, qui fonctionnent à des altitudes bien inférieures.

La véritable prouesse réside dans l’utilisation d’un laser d’une puissance remarquablement faible – seulement 2 watts, comparable à une bougie – pour traverser plus de 36 000 kilomètres jusqu’à la surface de la Terre, une distance qui correspond à la hauteur d’un satellite géostationnaire. Un tel satellite, en orbite à cette altitude, se déplace à la même vitesse de rotation que la Terre, lui permettant de rester au-dessus d’un point géographique fixe, ce qui est crucial pour une communication stable.

Un double-pari pour contrer les turbulences
La transmission de données par laser est un domaine de recherche qui se heurte à un obstacle de taille : la turbulence atmosphérique. Le faisceau lumineux, en traversant les différentes couches de l’atmosphère, est perturbé et déformé par les variations de température et les mouvements de l’air, ce qui rend la réception des données chaotique. Jusqu’à présent, les solutions proposées ne parvenaient pas à résoudre efficacement ce problème.

Les chercheurs chinois ont eu l’idée de combiner deux techniques pour obtenir un résultat sans précédent à savoir l’optique adaptative. Cette méthode consiste à utiliser des miroirs déformables et des capteurs pour corriger en temps réel les déformations du faisceau laser causées par l’atmosphère. Et la seconde est la réception par diversité de modes qui permet de récupérer les signaux lumineux dispersés par la turbulence en utilisant plusieurs récepteurs, ce qui garantit une meilleure capture de l’information.

L’équipe, dirigée par les professeurs Wu Jian de l’Université des Postes et Télécommunications de Pékin et Liu Chao de l’Académie chinoise des sciences, est parvenue à intégrer ces deux technologies. Cette synergie a permis de stabiliser le faisceau et d’assurer une réception des données d’une clarté et d’une précision exceptionnelles, même dans des conditions atmosphériques difficiles.

Vers une nouvelle ère de la communication mondiale
Cette avancée n’est pas seulement une victoire technique pour la Chine, c’est une étape majeure pour l’ensemble de l’humanité. En démontrant la viabilité de la transmission de données par laser sur de très longues distances, cette recherche ouvre la voie à des connexions spatiales beaucoup plus rapides et plus fiables.

Les implications pour les secteurs des télécommunications et de l’information sont immenses. Cela pourrait permettre des communications plus rapides avec des zones reculées, une meilleure gestion des satellites et une connectivité internet plus performante à l’échelle mondiale.

En s’affirmant comme un leader incontesté dans le domaine des communications spatiales, la Chine ne fait pas qu’améliorer ses propres systèmes, elle invite aussi la communauté scientifique internationale à repousser les limites technologiques pour construire un avenir où l’information circule à la vitesse de la lumière.

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