21 mai 2025

Nouvelle vision économique <br> L’Algérie parie sur l’innovation pour bâtir une économie diversifiée et résiliente

Au cœur de cette stratégie : l’investissement dans les talents, la confiance dans l’innovation locale et la volonté de faire émerger une nouvelle génération d’entrepreneurs capables de relever les défis économiques du pays. C’est l’un des messages clés transmis par M. Noureddine Ouadah, ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, lors de son intervention au forum El Moudjahid.

Une feuille de route claire pour structurer l’écosystème
Le ministère de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, dirigé par M. Noureddine Ouadah, a mis en place une feuille de route visant à créer un environnement propice à l’éclosion d’un tissu entrepreneurial robuste. Parmi les actions majeures : la révision du Code des marchés publics (2023), la simplification des procédures, la protection de la propriété intellectuelle, et la valorisation de la recherche scientifique.
Le ministre a tenu à rappeler que l’économie de la connaissance ne se résume pas uniquement aux start-up. Elle englobe également les micro-entreprises, les travailleurs indépendants et les chercheurs autonomes. La loi sur l’auto-entrepreneuriat, adoptée en 2023, s’inscrit dans cette logique en visant à intégrer toutes les compétences, sous toutes leurs formes, dans le tissu productif national. Il a également insisté sur un point essentiel : la nécessité de faire confiance aux start-up locales pour consolider cette dynamique.

Il ajoutera qu’une coordination intersectorielle active est en place, avec des rencontres régulières entre ministères pour connecter les start-up aux besoins concrets des différents secteurs économiques. De plus, dira-t-il, l’implication de la diaspora algérienne est également encouragée pour renforcer les compétences disponibles.

Le ministre insiste sur la nécessité de changer les mentalités, en incitant les étudiants et les diplômés de la formation professionnelle à devenir des créateurs d’entreprise plutôt que des demandeurs d’emploi. La formation des gestionnaires d’incubateurs est également renforcée, pour mieux accompagner les projets jusqu’à leur concrétisation.

Financer l’innovation : un enjeu stratégique
Le ministre Noureddine Ouadah a adressé un message clair et mobilisateur aux jeunes porteurs de projets : avant de lancer une idée, il faut d’abord se demander qui va acheter ce produit ou service ? Pour lui, l’innovation doit naître des besoins concrets du marché, et non de concepts abstraits. C’est en répondant à des attentes réelles que les entrepreneurs peuvent construire des projets solides et durables. Il insiste sur une approche pragmatique de l’innovation, tournée vers des solutions utiles, avec une véritable valeur ajoutée pour le consommateur.

Le financement, de son côté, représente un levier fondamental pour permettre aux start-up de se développer. M. Ouadah rappelle que « c’est l’investissement, et non l’endettement, qui soutient l’innovation ». Le Fonds algérien des Start-up (ASF), lancé en 2020 en tant que société de capital-risque, joue un rôle central dans ce dispositif. Désormais, l’objectif est de renforcer cette dynamique à travers la création de plusieurs fonds thématiques, ciblant des secteurs stratégiques comme l’intelligence artificielle, la cybersécurité, l’énergie ou encore l’agriculture.

Outre l’ASF, le ministre plaide pour la diversification des sources de financement, en particulier privées, afin de soutenir les start-up dans leurs phases critiques d’accélération. Le lancement prochain d’un Fonds de placement à risques vise à offrir davantage de souplesse et de réactivité.

Crowdfunding
D’un autre côté, l’introduction du financement participatif (crowdfunding) représente une avancée majeure, donnant aux jeunes entreprises une nouvelle voie pour mobiliser des ressources. Parallèlement, la levée de fonds à l’international devient incontournable pour garantir leur compétitivité.

Dans cette optique, une feuille de route a été définie pour atteindre l’objectif ambitieux de 20 000 start-up d’ici 2029. Cette stratégie repose sur quatre piliers : augmenter le nombre de start-up, renforcer leur maturité, améliorer leur visibilité à l’international et stimuler leur capacité d’innovation.

Une vision portée par la confiance et l’ambition
Pour réussir, les start-up doivent d’abord bénéficier de la confiance des acteurs nationaux. Le ministre souligne l’importance de l’« open innovation » et d’un usage plus intelligent des budgets publics, en favorisant des solutions locales portées par des start-up ou incubateurs algériens. Des mécanismes existent déjà, comme l’article 41 des marchés publics, qui permet aux institutions publiques de collaborer directement avec les start-up labellisées. «A un moment donné, il faudra sortir des anciennes pratiques et innover dans un autre type de management», souligne-t-il.

Enfin, M. Ouadah réaffirme l’ambition du gouvernement de faire émerger d’ici 2029 plusieurs licornes – des start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars. Cette vision optimiste repose sur la qualité des talents algériens, la mobilisation des compétences à l’échelle locale et internationale, et la synergie entre entrepreneurs, universités et investisseurs.

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