Avec l’ouverture d’un laboratoire dédié à la conception de puces électroniques utilisant la technologie 65 nanomètres, l’Algérie franchit une étape majeure dans le domaine des semi-conducteurs. Ce projet, qui marque une première nationale, vise à garantir une numérisation sécurisée et à renforcer la souveraineté technologique du pays, tout en ouvrant la voie à des innovations prometteuses technologie et positionne le pays comme un acteur de premier plan dans la course à l’innovation.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a inauguré hier, au Centre de Développement des Technologies Avancées (CDTA) situé à Baba Hassen, Alger, le tout premier en Algérie dédié à la conception de puces électroniques utilisant la technologie avancée de 65 nanomètres. Bien que le CDTA ait une expérience significative dans le développement des circuits intégrés spécifiques aux applications (ASIC), ce projet représente une avancée déterminante pour l’Algérie dans le domaine des semi-conducteurs, renforçant ainsi ses capacités en matière de souveraineté technologique.
Vers une première puce électronique algérienne
Dans une déclaration à la presse, le ministre a annoncé que la première puce électronique algérienne sera réceptionnée en mars prochain. Ce jalon permettra de poser les bases pour une future production locale de ces puces stratégiques. Il a souligné que cette réalisation, une première en Algérie, constitue une étape décisive vers la maîtrise de la conception des circuits intégrés, un pilier pour assurer une numérisation efficace, rapide et sécurisée.
Une puce électronique est un composant miniature capable de traiter des informations sous forme numérique. Ces circuits intégrés, essentiels dans de nombreux appareils (ordinateurs, smartphones, cartes électroniques), jouent un rôle central dans le fonctionnement des systèmes modernes. Leur fabrication repose sur des technologies de pointe permettant de miniaturiser et d’optimiser leur performance. Pour concevoir ces puces, le laboratoire du CDTA utilise la technologie dite 65 nm.
Que signifie 65 nm ?
Ce chiffre fait référence à la taille des composants d’un circuit intégré, mesurée en nanomètres, soit un milliardième de mètre. Plus les composants sont petits, plus on peut en intégrer dans un espace réduit, ce qui augmente les performances et réduit la consommation énergétique.
Une des premières applications prévues de ces puces sera leur intégration dans les cartes électroniques des cartes d’identité nationales (CIN). Grâce à cette innovation, les données des citoyens seront protégées localement, éliminant ainsi la dépendance aux fabricants étrangers pour leur stockage et leur traitement.
Un incubateur technologique pour stimuler l’innovation
Lors de sa visite au CDTA, le ministre a également inspecté l’incubateur technologique du centre. Cet espace accompagnera, dès l’année prochaine, la création de 25 startups spécialisées dans les technologies avancées. Parmi les projets phares envisagés un robot aquatique, destiné à mesurer l’envasement des barrages, un enjeu crucial pour la gestion des ressources hydriques mais aussi un détecteur de feux de forêts, visant à prévenir les incendies et à renforcer la gestion des crises environnementales.
Ces startups contribueront non seulement à renforcer l’innovation et la créativité en Algérie, mais également à développer un écosystème de sous-traitance autour du CDTA, stimulant ainsi l’économie locale et nationale.
Des innovations prêtes à être commercialisées
Au cours de cette visite, Kamel Baddari a également supervisé la transformation de 10 projets labellisés en produits prêts à être commercialisés et industrialisés. Ces initiatives mettent en avant le rôle de l’université algérienne comme levier clé de développement économique, conformément aux orientations stratégiques fixées par le président de la République. À ce sujet, le ministre a précisé que «ces avancées font de l’université algérienne un levier central de développement économique, tout en améliorant sa position, conformément aux directives du président de la République».
Ce laboratoire de conception de puces électroniques et ces avancées technologiques témoignent de la volonté de l’Algérie de réduire sa dépendance aux technologies étrangères. En maîtrisant la conception et, à terme, la production locale, le pays aspire à renforcer sa souveraineté numérique et à se positionner comme un acteur compétitif dans le domaine des hautes technologies.