Confronté à des défis croissants, Intel explore diverses solutions pour se redresser, tandis que Qualcomm exprime un intérêt pour une acquisition qui pourrait bouleverser l’industrie des semi-conducteurs. Fusion ou non, une telle opération entre deux géants soulèverait de nombreuses interrogations et pourrait devenir un véritable casse-tête administratif pendant plusieurs années.
Dans le domaine des semi-conducteurs, Qualcomm, acteur majeur fabless, a récemment approché Intel pour manifester son intérêt à acquérir certaines de ses activités, rapporte le Wall Street Journal. Cette initiative intervient alors qu’Intel explore diverses options pour redresser ses divisions de conception et de fabrication de puces, en difficulté depuis plusieurs années.
Historiquement, Intel a raté le virage du marché mobile et a progressivement perdu du terrain face à ses concurrents, notamment dans le secteur de l’intelligence artificielle. Ses actions ont chuté de près de 50 % au cours des six derniers mois, réduisant sa capitalisation boursière à environ 90 milliards de dollars, soit la moitié de celle de Qualcomm.
Selon des informations de Reuters publiées il y a quelques mois, Qualcomm envisageait déjà d’acquérir certaines parties de la division de conception de puces d’Intel, qui génère principalement des revenus à travers les PC et les serveurs de centres de données. Toutefois, tout accord potentiel pourrait faire l’objet d’un examen rigoureux par les régulateurs antitrust, bien que le gouvernement américain ait montré un intérêt à soutenir Intel, ayant investi plus de 10 milliards de dollars en subventions dans l’entreprise cette année.
Si Qualcomm venait à acheter l’intégralité d’Intel, il serait probablement contraint de diviser l’entreprise en plusieurs entités pour éviter les conflits avec les autorités de la concurrence. Qualcomm, spécialisé dans la conception et la licence de puces mobiles, pourrait ainsi devoir repenser son modèle d’intégration.
Par ailleurs, Intel tente de revitaliser ses activités via sa branche de fonderie, Intel Foundry Services. Récemment, son PDG, Pat Gelsinger, a évoqué dans un mémo interne des projets de scission de cette unité déficitaire en une filiale autonome capable de lever des capitaux externes, s’inspirant ainsi de la structure d’Alphabet, la maison mère de Google.