En à peine cinq ans et en dépit d’une bureaucratie réputée tatillonne, la startup algérienne Yassir, créée par deux ingénieurs algériens Noureddine Tayebi et Mehdi Yettou, qui fournit des services de location de voiture et de livraison alimentaire, s’est imposée en Algérie. Ses fondateurs, qui viennent de faire une levée de fonds de 150 millions de dollars après celle de 30 millions de dollars en 2021, et il visent désormais le marché mondial et le secteur financier.

C’est avec une vidéo de Noureddine Tayebi, un des deux fondateurs de Yassir que la conférence de presse de Yassir commence. Noureddine Tayebi dira, entre autres, qu’il est très content qu’il y ait eu des investisseurs pour croire en leur projet qui est de « faciliter la vie au citoyen ». De plus, il dira que la plateforme est « 100 % locale » et qu’il est « l’un des plus grands employeurs ».
El Mahdi Yettou, le deuxième fondateur et directeur général de Yassir Algérie, prendra la parole pour narrer l’histoire de la startup Yassir, qui fournit des services de location de voiture et de livraison alimentaire et « prochainement des services financiers » et qui a marqué l’écosystème IT en Algérie tout en évoquant la stratégie de son entreprise face aux enjeux et défis à venir.
« Nous nous sommes donné pour mission de créer un modèle de réussite véritablement 100 % algérien, de développer les talents locaux et de montrer qu’il est possible de créer de la valeur ajoutée en Algérie », a déclaré El Mahdi Yettou, fondateur et Directeur général de Yassir Algérie en préambule, tout en affichant les chiffres de son entreprise, 6 millions d’utilisateurs, 8 applications, 600 employés, 40 000 emplois indirects (chauffeurs et livreurs), 6 pays et 30 wilayas servies en Algérie. Il souligne que « nous voulions créer une startup qui peut réussir ». Allant plus loin, il affiche ses ambitions en mettant en avant le fait que Yassir va déployer prochainement une SuperApp, qui regroupera plusieurs applications. à la fin de l’année 2021, Yassir s’est fait remarquer en levant 30 millions de dollars auprès d’investisseurs américains. Moins d’une année après, ce sera une levée de fonds de 150 millions de dollars pour passer de la série A vers la série B. « Cela montre la confiance qu’ont les investisseurs sur les chiffres de notre startup » soulignera le DG de Yassir Algérie.
« Nous sommes 100 % légaux »
À une question sur ce qui s’est passé dernièrement, le DG dira que « nous sommes à 100 % légaux même si c’est une nouvelle activité » tout en ajoutant qu’« il y a eu incompréhension. Nous sommes une société de location de voiture qui est une activité commerciale libre ».
D’ailleurs, il dira que « nous sommes toujours en train de rechercher des solutions pour les chauffeurs et les livreurs. La loi de finances de 2010 (article 10) règle une partie des problèmes » et il ajoutera que « le futur statut de l’autoentrepreneur comblera les lacunes ». Il annonce que Yassir est « toujours en contact le ministère des Finances, de l’Intérieur, des startups et du Transport pour expliquer notre activité ». La patience est essentielle pour naviguer dans la bureaucratie du pays, la bête noire des investisseurs. Elle crée un terrain particulièrement difficile pour les nouveaux entrants et les nouvelles activités. « La bureaucratie fait partie des obstacles qu’il faut surmonter. Je ne dis pas que c’est facile, mais il faut faire avec et aller de l’avant » souligne-t-il.
« Faire du bénéfice sans prendre ses responsabilités ».
À une question sur la concurrence, il dira que « des plateformes viennent et s’installe en Algérie pour faire du bénéfice sans prendre leur responsabilité » tout en ajoutant que « ces derniers n’ont ni bureaux, ni structures alors que nous nous sommes près de 400 employés, dont 120 ingénieurs-développeurs qui maintiennent et développent nos produits en Algérie ainsi une équipe de 120 personnes pour la qualité de service ». De plus ajoute-t-il « nous payons nos impôts en Algérie et c’est des sommes assez conséquentes »
Data et sécurisation.
À une question sur les data et sa protection, El Mahdi Yettou signale que « c’est un élément très critique et sensible, mais toutes nos data sont non seulement sécurisées, mais aussi stockées en Algérie ». Il ajoute que « l’analyse des données se fait en Algérie et que les data sont l’un des atouts les plus critiques de notre entreprise. Il est donc primordial de les protéger de tout accès non autorisé ». De plus dira-t-il « Les bonnes pratiques en matière de sécurité des données sont utilisées sur toutes nos plateformes afin de réduire les risques de violation de données et d’assurer la conformité réglementaire ». En effet, les violations de données, les échecs d’audit et le non-respect des exigences réglementaires peuvent nuire à la réputation et à l’image de marque, mais aussi porter atteinte à la propriété intellectuelle.
Les projets.
À une question sur les projets après la levée de fonds de 150 millions de dollars, El Mahdi Yettou dira que « nous allons améliorer nos services et plateformes dans le domaine technique, mais aussi financier. De plus, nous allons faire de nouveaux recrutements et aller vers de l’expansion à l’international ». En effet, l’expansion à l’international est un palier à franchir pour toute entreprise et elle est un moyen important d’accroître sa présence sur le marché. Les récompenses d’une telle initiative sont nombreuses, mais le chemin est parsemé d’obstacles à surmonter. L’expansion à l’international est une recette avérée pour la croissance, mais elle s’accompagne également de ses propres défis. Yassir montre le chemin même s’il est ardu.