La mise en place de contrats adaptés à l’assurance contre les nouveaux risques, notamment ceux liés aux crimes cybernétiques a été mise en avant lors d’un séminaire tenu en novembre 2019 à Alger au profit des dirigeants d’entreprises sur le thème : «L’Assurance entre innovation et accompagnement», organisé par la Compagnie d’assurances des hydrocarbures «CASH».
Des experts en assurance ont, à cette occasion, plaidé en faveur d’un partenariat entre les compagnies d’assurance nationales et internationales spécialisées pour la mise en place de ce type de contrats adaptés à l’assurance contre les nouveaux risques, notamment ceux liés à la numérisation qu’ils mettent en avant. Ils ont, dans ce sens, proposé d’opter pour des partenaires internationaux classés qui prennent en charge le remboursement de la valeur des dégâts liés aux nouveaux risques en matière de numérisation et de nouvelles technologies, à l’instar des crimes cybernétiques.
En Algérie, la cybercriminalité est une menace «pour 50% des entreprises, dont 27% pour des défaillances internes», déclare le représentant de l‘entreprise publique CASH assurance, Mehdi Chelouche, lors de son speech notant qu’»au niveau international, des pertes financières estimées à 166 milliards de dollars ont été enregistrées en 2018, dont 77 milliards de dollars de pertes liées à des biens assurés».
A ce propos, le représentant du réassureur «Kuwait Re» (Kuwait Réinsurance compagny), Abdellah Bidaoui, a expliqué que les compagnies nationales sont obligées, au vu des nouveaux risques qui requièrent des contrats adaptés, «de recourir à la coopération avec des compagnies mondiales spécialisées». Si les réassureurs s’engagent moins en imposant des limites à leurs couvertures, c’est en raison de la grande incertitude qui persiste sur ce risque complexe à modéliser. Les réassureurs considèrent les cyberattaques comme le nouveau risque majeur, dont le potentiel est aussi dévastateur que les catastrophes naturelles.
Pour sa part, l’expert en assurance, Sofiane Boudjigha, a indiqué que ce procédé passe par la conclusion de contrats de réassurance avec les partenaires, qui permettent au client de reprendre rapidement son activité. Les assurances en cyber-risques sont un phénomène très nouveau. La technologie a tellement avancé, les assurances sont devenues essentielles de nos jours. Par contre, c’est aussi un risque intangible. C’est difficile de leur faire comprendre le danger. Ce n’est pas comme un dégât d’eau ou un incendie et ça ne saute pas aux yeux.
D’un autre côté, le représentant de l‘entreprise publique CASH assurance, Mehdi Chelouche, a relevé, de son côté, que la compétence d’une compagnie d’assurance est évaluée par sa capacité à répondre lorsque le client est exposé à un sinistre quelconque, ajoutant qu’avec l’émergence des risques en relation avec la numérisation et les nouvelles technologies, «il est l’impératif d’élargir les produits d’assurance et d’agrandir le cercle des partenaires nationaux et internationaux». La création d’un fonds de garantie ou d’un mécanisme de réassurance par l’Etat n’est pas encore à jour, la multiplicité des attaques et leurs intensités pourraient bien changer la donne.
De nouvelles offres liées aux dangers de la numérisation
L’innovation et la technologie peuvent contribuer à revenir aux sources de l’assurance et à en retrouver le sens. Des professionnels de la gestion des risques contribuent, même modestement, à réinventer d’autres formes de protection répondant à de nouveaux besoins.
La P-dg de CASH assurance, Widad Belhouchet, a indiqué que sa compagnie envisage de mettre sur le marché national de nouvelles offres comme l’assurance sur les dangers de la numérisation, faisant savoir que son entreprise est en train d’examiner ce nouveau produit pour définir le type de couverture à offrir au client.
Elle a, dans ce sens, souligné l’impératif de tenir le client informé des nouveautés du marché des assurances, tout en mettant en avant l’importance des prestations de la réassurance qui peuvent permettre aux usines et compagnies de reprendre rapidement leurs activités après s’être exposés à des risques.
Classée à la quatrième place au niveau national, la Cash assurance «détient 16 % des parts du marché (dont 8% pour les assurances des véhicules) et oeuvre à la présentation de solutions aux problèmes des assurés et à la promotion des nouveaux produits qui répondent essentiellement aux préoccupations des clients».
Concernant les résultats de la Compagnie, Mme Belhouchet a souligné que Cash assurance a réalisé un chiffre d’affaires de l’ordre de 10,3 milliards de dinars durant les six premiers mois de l’année en cours, un chiffre qui devrait augmenter à la fin de l’année 2019, ajoutant que la moyenne de croissance de la Compagnie a atteint 11% en 2018, ce qui prouve, a-t-elle dit, «l’adaptation de la Compagnie avec les nouvelles conditions du marché».