L’Asal – l’Agence spatiale algérienne- ambitionne de lancer plusieurs satellites dans le cadre de son programme spatial 2020-2040 qui « est actuellement en cours d’étude », a déclaré, lundi à Alger, son directeur général Azzedine Oussedik.

Le programme spatial national 2020-2040 «en cours d’étude », prévoit le lancement de plusieurs satellites a indiqué Azzedine Oussedik, lors d’une conférence de presse consacrée au lancement réussi du premier satellite algérien de télécommunications spatiales Alcomsat-1, effectué le 11 décembre dernier à travers le lanceur LM-3B –Long Marche 3B- depuis la station chinoise Xichang, la 258e mission de vol pour la famille des fusées Longue Marche.. Le LM-3B est le lanceur le plus puissant de la flotte de Longue Marche, basé sur le LM-3A et sa capacité GTO est de 5 100 kg.
Revenant sur le programme spatial 2006-2020, il dira que l’Asal a enregistré le lancement avec succès de 5 satellites y compris Alcomsat-1 dont le coût avoisine les «250 millions de dollars». Il ajoute que ce programme a permis la formation de 323 cadres -167 ingénieurs et 156 doctorants- tout en soulignant que la ressource humaine est très importante pour la réussite d’un tel projet car elle constitue l’élément clé pour la pérennité du programme spatial algérien.
Concernant le lancement d’Alcomsat, Azzedine Oussedik indique que ce dernier vise « le renforcement de la souveraineté nationale en matière de télécommunications, à travers la mise en place d’un réseau de transmissions approprié, performant et sécurisé ». De plus, ajoute-t-il, qu’Alcomsat la continuité de fonctionnement des services de télécommunications en cas de catastrophes naturelles majeures, l’augmentation de la capacité du réseau national de télécommunications, la délocalisation des activités et services concentrés au nord du pays grâce à un réseau de télécommunications optimisé, la réduction des coûts d’exploitation actuels liée à l’utilisation de la capacité spatiale fournie par des systèmes de télécommunications internationaux, le transfert technologique et le savoir-faire. Il aura une durée au minimum de 15 ans.
Le DG de l’ASAL a indiqué, en outre, que le satellite Alcomsat1 a atteint, comme prévu, son orbite géostationnaire de 36.000 km à 24,8 degrés ouest, les panneaux et les antennes sont déployés et les transpondeurs ont été mis en marche. « Suite à ces séquences, les ingénieurs algériens des opérations vont activer, surveiller et contrôler les différents sous-systèmes du satellite pour la poursuite du maintien en condition opérationnelle. Après cela suivra la phase de test en orbite où les fonctionnalités du système seront vérifiées avec précision, afin de s’assurer les performances du satellite durant une période de 6 mois pour rentrer dans la phase exploitation du satellite », a-t-il ajouté.
Fruit d’un partenariat avec la Chine, Alcomsat dispose de 33 transpondeurs en bande Ku, bande Ka, bande X, UHF et EHHF et dont 9 transpondeurs en bande Ku sont dédiés à la distribution de chaînes TV et radio numériques, ainsi que la fourniture de services de télé-enseignement, de télémédecine et de visioconférence. Le reste de la bande Ku sera utilisé pour des communications à moyenne vitesse (2 Mb / s) en Afrique du Nord couvrant la Tunisie, le nord du Tchad et le nord du Soudan. La capacité en bande Ka sera utilisée pour l’internet à haut débit (20 Mb / s) couvrant l’ensemble du territoire algérien. Le satellite Alcomsat 1 qui émet aussi sur la Bande L et couvre une bonne moitié de l’hémisphère Nord de la terre, va permettre d’optimiser la qualité du signal des satellites de géolocalisation (GPS, GLONASS, Galileo).
Concernant l’utilisation d’Alcomsat1, le DG de l’ASAL a indiqué que ce satellite devra permettre, en partenariat avec Algérie Télécom Satellite (ATS) et Télédiffusion algérienne (TDA), d’offrir des prestations de services à des « prix attractifs » notamment dans le domaine de la télédiffusion et de la radiodiffusion pour « se positionner » dans ce marché concurrentiel. « Nous allons rentabiliser le maximum des capacités de ce satellite ».
Présent lors de cette conférence de presse, Sahnine Chawki, Directeur de TDA, a indiqué que grâce à ce satellite, « nous n’allons plus dépendre d’opérateurs satellitaires étrangers pour le réseau terrestre qui est considéré comme un réseau de souveraineté nationale comme la TNT (télévision numérique terrestre), la radio FM et AM ». Il ajoutera qu’avec ce satellite, l’Algérie pourra économiser quelque 20 millions de dollars par an dans la diffusion des chaines TV et radio en faisant appel à des opérateurs satellitaires étrangers.