Les TIC représentent un outil privilégié pour moderniser la gestion administrative et supprimer les lourdeurs bureaucratiques. La plupart des réformes engagées en faveur d’une administration ouverte ont pour objectif de renforcer la confiance du public. C’est le message envoyé par Abderrazak Henni, directeur général de la modernisation de la documentation et des archives au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, dans une récente déclaration à l’APS. Il a laissé entendre que le gouvernement est de plus en plus conscient qu’il ne parviendra pas à mettre en œuvre efficacement sa politique, aussi bonne soit-elle, si celle-ci n’est pas comprise et soutenue par les citoyens et les entreprises. «Parvenir à la création d›une administration publique électronique, contribuant à l›amélioration d›une partie du quotidien du citoyen, et d›un gouvernement électronique, est l›affaire de tous. Cela nécessite la conjugaison des efforts de l›ensemble des institutions de l’Etat», a-t-il expliqué lors d’une table ronde qu’il a animée à l’Institution national d’études et de stratégie globale, en présence de représentants de différents secteurs ministériels. A ses yeux, le numéro d’identification national (NIN), qui sera attribué à chaque citoyen et la généralisation de l’utilisation des Technologies de l’information et de la communication (TIC) à travers le pays, contribueront à l’émergence d’une administration électronique en Algérie. Par ailleurs, la carte d’identité nationale biométrique électronique (Cnibe) contribuera elle aussi à la création de cette administration.
Un décret exécutif, du 16 septembre 2010, a institué le numéro d’identification national unique qui «est porté sur les documents officiels d’identité, de circulation et de voyage des citoyens algériens».
Le gouvernement Sellal aurait fixé comme échéance le mois de janvier prochain pour lancer la carte nationale didentité biométrique et électronique, pour remplacer l’actuelle carte dépassée par les évènements et la conjoncture technologique.
Cette carte à puce, pouvant contenir de multiples applications –on rêverait d’un porte-monnaie électronique-, servira à authentifier rapidement l’identité de son détenteur, mais aussi à payer certains transports publics et à fournir une signature électronique ou des informations sur la santé de la personne.
Concernant le passeport biométrique, M. Abderrezak Henni a indiqué que 6,8 millions d’unités ont été fabriquées depuis le lancement de l’opération en 2012, faisant savoir qu’actuellement, le temps écoulé entre le dépôt du dossier et le retrait du document ne dépassait pas la semaine. Fini les déplacements inutiles pour les demandeurs de passeports biométriques. Désormais, il est possible de se renseigner avec un simple clic sur le cheminement de son dossier grâce au service intégré dans le site internet du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. L’espace dédié à ce service, permet aux demandeurs de ce document de s’enquérir sur l’état d’avancement de leurs dossiers en temps réel, depuis le dépôt jusqu’à sa délivrance. Il suffit juste de remplir un petit formulaire en fournissant le numéro de la demande, le nom, le prénom et date de naissance du demandeur.
M. Henni a déclaré aussi que l’opération de la numérisation des documents de l’état civil lancée au cours des dernières années, se poursuit dans de bonnes conditions et où «93 millions de documents d’état civil ont été numérisés». Ainsi, la délivrance, depuis quelque temps, par les communes des cartes grises, des cartes d’identité nationales et des passeports biométriques, a permis un gain de temps important et un allégement considérable des procédures pour le citoyen.
Le scepticisme est toujours grand quand il y a de telles annonces. Pourquoi ? Parce que cela fait des années, voire des décennies même qu’il est dit qu’il va y avoir enfin des guichets uniques, des procédures simplifiées, des méthodes plus modernes. Et puis finalement, malgré toutes les bonnes volontés, les décisions finissent par se perdre, ou quelques fois même, compliquent ce qui avait été simplifié à l’origine.
La simplification répond à une triple exigence. Le numérique va prendre une place considérable dans les rapports sociaux, dans les relations économiques, dans la vie tout simplement. L’Etat se transforme à travers l’utilisation de nouvelles technologies, la formation de ses agents, la relation qui, maintenant, se crée entre les citoyens, les usagers et les agents publics. Les citoyens sont plus à l’aise avec leur Etat ou les collectivités locales.