Saisissant l’opportunité de la tenue du Salon national de l’emploi qui a eu lieu du 19 au 25 février à la Safex (Alger), dont ils sont sponsors, Azouaou Mehmel, président-directeur général d’Algérie Télécom et Saad Dama, P-dg de Mobilis, se sont exprimés sur le secteur et les projets à concrétiser. Pour le P-dg d’Algérie Télécom, «on ne parle plus de télécoms mais de technologies de l’information et de la communication. Il y a tout un bouleversement dans les concepts et les usages, et à ce niveau, on doit s’adapter à cette nouvelle réalité au même titre que nous faisons un grand effort à travers un ambitieux plan de rattrapage sur le plan de l’infrastructure pour permettre de s’adapter à ces TIC et offrir les services les plus innovants à nos clients». Il regrette cependant «le réflexe administratif qui revient toujours dans nos relations avec nos clients», divulguant dans le même contexte l’existence «d’un plan pour le rajeunissement de la ressource humaine». Algérie Télécom possède un réseau qui couvre pratiquement toute l‘étendue du territoire national. Il cite pour preuve le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales qui a lancé l’opération de l’état civil où le citoyen peut retirer n’importe quel document administratif dans n’importe quelle APC. «Ce service repose entièrement sur le réseau d’Algérie Télécom».
Pourquoi le téléphone fixe a stagné ? Le premier responsable évoque deux facteurs : le réseau physique (capillaire) et l’éparpillement des clients qui constituent une contrainte supplémentaire. La téléphonie fixe a connu en effet une baisse d’engouement avec l’avènement de la téléphonie mobile, mais dira-t-il «on constate un revirement de la situation dans la mesure où ce qui intéresse les clients c’est l’accès à Internet haut débit». L’objectif de l’opérateur public est un accès physique par espace (foyer) ou espace de travail. Il y aura une augmentation automatique des débits Internet pour toutes les offres, c’est considéré par notre interlocuteur comme une forme de réduction des tarifs. Durant l’année, «il y aura beaucoup de surprises dans le fixe que ce soit pour la téléphonie ou ADSL, il y aura de nouvelles offres et de nouveaux services», conclut-il.
Pour Saad Dama, «notre façon de vivre est impactée par les TIC alors que notre pays vit une nouvelle ère de mobilité». La 3G est une «technologie qui va au-delà des services basiques d’utilisation des services sociaux et des mails instantanés. Le secteur économique peut en tirer beaucoup d’avantages ainsi que les institutions et administrations, en améliorant la relation avec le citoyen». En utilisant la 3G, l’Algérien va s’informer sans être obligé de se déplacer et avoir une information au niveau d’une daïra ou de commander quelque chose. Sur le plan économique, les avantages sont énormes : le tissu industriel en Algérie se base beaucoup sur les PME qui ciblent un marché de proximité. Je suis à Sétif, je cible Sétif et Béjaïa mais le haut débit mobile et la création de sites web vont valoriser les produits et permettre une nouvelle façon de commander. Ils peuvent cibler des marchés plus loin, par exemple Oran, ça impacte directement le chiffre d’affaire. Parmi les annonces faites, on retiendra l’ouverture de 16 nouvelles wilayas (début de la deuxième année) le 16 décembre prochain et l’ouverture d’autres agences propres à l’opérateur. Et l’avenir ? «Ce qui s’est passé de par le monde va se passer en Algérie. L’accès qu’on est en train de facturer aujourd’hui dans peu de temps il sera gratuit mais il faut savoir que l’investissement est lourd, il faut qu’il y ait des services qui nous permettent d’offrir l’accès au client. Il ne faut pas que ça reste un effet de mode. On est censé faire le parapluie technique (couverture avec qualité exigée dans le cahier des charges). Cependant, quant aux administrations, institutions et entreprises du secteur économique, il leur appartient de créer du contenu à haute valeur ajoutée et de le valoriser et nous serons le canal qui va leur permettre de consulter».