Le Maestro, unique plate-forme algérienne de logiciels d’aide à la gestion, offre de nombreuses possibilités aux chefs d’entreprises algériennes. M. Abdelmalek Chetta, cogérant de MD World, à l’origine de ce produit, nous parle du Maestro mais aussi du domaine du développement de logiciels de façon générale. Cependant, «aujourd’hui, il n’existe aucun avantage inhérent à la création d’une entreprise spécialisée dans le développement de logiciels. Les services du fisc ainsi que les autres organismes étatiques du même genre considèrent ces entreprises comme de simples établissements commerciaux. Paradoxalement, les étrangers qui viennent s’installer en Algérie sont considérés comme des investisseurs et donc des avantages auxquels nous ne pouvons pas accéder leur sont offerts car nous ne sommes pas mis sur le même piédestal», regrette-t-il.
{{IT Mag : Vous dites que le logiciel Maestro que vous avez développé récemment est «unique en son genre» en Algérie. Pouvez-vous nous en donner une idée précise ?}}
{{M. Chetta Abdelmalek :}} Maestro est une plate-forme d’intelligence d’affaires. C’est, en fait, une suite de logiciels d’aide à la décision dans l’entreprise. Le Maestro comporte plusieurs modules tels que le tableau de bord, le «reporting» ou la transmission de l’information de bas en haut, l’outil d’analyse de données et le système d’informations géographiques utile pour le domaine de la distribution de produits. Le Maestro est le seul produit algérien capable d’offrir toutes ces possibilités. Au niveau mondial, il est également rare de trouver une plate-forme aussi complète et comportant autant de modules à la fois. Notre produit a aussi la capacité de faire le lien entre plusieurs données et se distingue par son prix relativement accessible par rapport aux produits concurrents.
{{Justement, quel est son coût d’installation au niveau des entreprises et quel est le profil de vos clients de façon générale ?}}
Pour les PME, le prix de la plate-forme Maestro varie entre 150 000 et 200 000 dinars pour cinq utilisateurs à la fois. Le prix de la version destinée aux grandes entreprises se situe entre 1 et 3 millions de dinars pour une centaine d’utilisateurs à la fois. S’agissant de nos clients, nous travaillons avec des entreprises industrielles et d’autres de distribution à côté d’institutions financières. Nous proposons également notre produit à des organismes étatiques chargés de piloter des actions publiques.
{{Quel est le profil du personnel de MD World et quel regard portez-vous sur la formation dans votre domaine ?}}
La société MD World emploie douze ingénieurs. Deux d’entre eux sont chargés de l’aspect commercial au moment où les dix autres sont tous des développeurs de logiciels. Nous assurons des formations aux employés des entreprises avec lesquelles nous travaillons en partenariat. La formation est d’ailleurs l’une de nos missions principales. D’un autre côté, nous participons régulièrement à des séminaires où nous faisons un travail de vulgarisation en ce qui concerne, entre autres, notre plate-forme.
{{Comment voyez-vous le développement des logiciels en Algérie ?}}
Aujourd’hui, il n’existe aucun avantage inhérent à la création d’une entreprise spécialisée dans le développement de logiciels. Les services du fisc ainsi que les autres organismes étatiques du même genre considèrent ces entreprises comme de simples établissements commerciaux. Paradoxalement, les étrangers qui viennent s’installer en Algérie sont considérés comme des investisseurs et donc des avantages auxquels nous ne pouvons pas accéder leur sont offerts car nous ne sommes pas mis sur le même piédestal. Les pouvoirs publics, qui encouragent le développement des nouvelles technologies, doivent prendre des mesures concrètes en faveur des développeurs algériens. Aujourd’hui, nous avons environ un million de jeunes formés dans le domaine des technologies, un potentiel que nous sous-exploitons. D’un autre côté, nous voulons investir dans le domaine du tourisme alors que les gens formés dans ce créneau se comptent sur le bout des doigts.
Globalement, il existe actuellement très peu d’entreprises spécialisées dans le développement des logiciels. Certaines d’entre elles font un travail de qualité.
{{Le domaine de l’informatique nécessite une formation continue pour suivre l’évolution rapide qu’il connaît. Qu’en est-il actuellement en Algérie ?}}
Nous avons la chance d’accéder aux dernières nouveautés dans le monde à travers Internet. Cependant, les entreprises algériennes spécialisées dans les technologies trouvent beaucoup de difficultés à former les nouveaux ingénieurs qu’elles recrutent pour en faire des ingénieurs réellement opérationnels. Dans les autres pays, il faut un mois pour rendre un ingénieur opérationnel sur le terrain. Chez nous, nous avons besoin de huit mois en moyenne pour atteindre cet objectif. Cela est dû au fait que nos ingénieurs reçoivent à l’université une formation théorique. Malheureusement, nous formons dans le domaine des gens spécialisés dans la science de l’informatique et non dans le l’ingénierie informatique.
J’attire l’attention également sur le fait que beaucoup de nos ingénieurs préfèrent quitter le pays où les possibilités sont moins intéressantes en comparaison avec les pays européens par exemple.
Au niveau de MD World, nous faisons actuellement ce qu’on appelle l’apprentissage organisationnel. Suivant ce concept, c’est l’entreprise elle-même qui apprend, autrement dit tous les employés suivent la même formation en même temps.
{{Quels sont vos projets ?}}
En ce moment, nous préparons la troisième version du Maestro qui est une version plus simple que les précédentes et plus adaptée au marché algérien. D’un autre côté, nous travaillons avec des intégrateurs pour proposer notre produit à l’étranger tout en élargissant le nombre de nos clients en Algérie.