11 décembre 2024

L’entreprise et Les TIC Enjeux et perspectives

hecLe laboratoire Marketic de l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales (HEC) Alger (ex-INC) a organisé le 12 Décembre dernier, en collaboration avec Blue Corp une journée d’étude sur l’entreprise et les TIC. IT Mag revient sur cet événement et ajoute quelques commentaires pour enrichir le débat.
De prime abord, cette journée d’étude a été une excellente opportunité pour la dynamique équipe TIC de promouvoir les outils TIC qui ont largement fait leur preuve dans les marchés des pays développés et qui ont connu un succès parfois plus prononcé dans beaucoup d’économies émergentes. Parmi les questions qui ont été abordées figurent la contribution des TIC à la croissance économique, l’application des TIC au secteur bancaire, les réseaux sociaux et le marketing, la portée du géomarketing en Algérie, et l’apport des TIC dans l’application du CRM, c’est-à-dire la gestion de la relation client. Les objectifs de la journée sont de favoriser  une dynamique de recherche au sein de HEC Alger, partager des connaissances et des expériences avec des intervenants du milieu professionnel et de créer un réseau pour l’école et le laboratoire Marketic. Cette journée d’étude doit préparer l’organisation d’un séminaire national ou international sur le même thème. Amel Saidani, enseignante à HEC Alger, a fait exposé fouillé sur les réseaux sociaux en Algérie. «Aujourd’hui, l’usage des TIC a gagné en maturité et en popularité. Le marché du mobile a explosé avec 37 millions de lignes téléphoniques. Des changements profonds ont marqué notre environnement. L’usage d’Internet a donc bouleversé, si ce n’est révolutionné la manière dont nous communiquons avec nos semblables, notre apprentissage ainsi que nos relations sociales. Le paysage économique n’en demeure pas moins influencé par cette nouvelle ère dite digitale où le web facilite de plus en plus l’accès à l’information, modifie le rapport au temps qui devient plus instantanée et facilite le partage via des forums de discussions, des emails, des sites et des réseaux. Toutes cette multitude de points de contacts poussent davantage les entreprises à se soucier de leur image de marque qui à ce stade de développement devient réellement cruciale», a-t-elle mis en exergue.
Les réseaux sociaux deviennent des médias sociaux
Les réseaux sociaux, tel que Facebook, permettent une réelle interactivité avec, aussi bien, le consommateur, que le client et les fournisseurs, ainsi qu’une meilleure connaissance de leurs attentes pour appréhender l’évolution du marché. Certaines entreprises algériennes ont déjà commencé à découvrir et à exploiter les réseaux sociaux pour renforcer leurs stratégies de communication et de marketing. Près de 4,5 millions d’utilisateurs Facebook, tel est le chiffre cité lors d’une conférence-débat organisée en Octobre dernier par le cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (CARE) sur le thème de «L’entreprise et les réseaux sociaux».
67%  des utilisateurs algériens de Facebook sont des hommes, contre 33% de femmes, et environ 90% des usagers de ce réseau social ont moins de 35 ans. Pour Ali Kadi, enseignant à HEC Alger, « Les TIC représentent une chance pour les pays en voie de développement pour rattraper leur retard en termes de croissance et d’amélioration des conditions de vie des populations les plus démunies. Mais en Algérie, d’importants efforts sont à faire pour améliorer le débit d’Internet ainsi que les autres technologies de l’information pour permettre à ce secteur de jouer son rôle pleinement dans la vie économique du pays et participer à la diversification de l’économie nationale afin de réduire la concentration du tissu industriel qui reste basé sur les hydrocarbures».
En Algérie après quatre décennies de planification et après la mise en place de centaines (voir de milliers) de plans directeurs informatiques dans les organisations des secteurs publique et privé, force est de constater qu’aujourd’hui en dehors de quelques  visionnaires, nos institutions et nos entreprises continuent de fonctionner avec un déficit chronique  d’informations pour supporter la prise de décision et pour gérer leurs processus opérationnels. Il n’y a pas si longtemps encore chaque entreprise avait son portefeuille de projets informatiques avec une batterie de développeurs  et d’analystes et chacune d’elles s’attelait à construire sa propre infrastructure informationnelle mais peu avaient saisi la complexité de la tâche tant sur les plans de l’organisation et des ressources humaines que sur les plans architectural et technologique que sur les moyens à mobiliser à cette fin.
Quelques visionnaires tentent de bousculer les habitudes
Anis Bahamed, enseignant, mettra en évidence un autre aspect, les mutations du secteur bancaire : « les technologies constituent un facteur structurant pour le monde bancaire. Elles entraînent des mutations sociales, génératrices de nouvelles formes de métiers pour les banques. En ce sens, ces technologies de l’information apportent leurs contributions aux restructurations du secteur et à la diversification de l’offre, car la concurrence de plus en plus féroce entre les institutions bancaires constitue la source d’une plus grande volatilité de la clientèle ».
La technologie fournit aux banques des outils de plus en plus puissants, permettant d’une part, l’amélioration de leur compétitivité et d’autre part, le renforcement de leur rentabilité et de leur productivité. Elle oblige les banques à se tourner vers les nouvelles approches du client en remettant en cause les outils utilisés dans le passé. L’analyse des comportements réels d’utilisation de l’Internet par le client et la réflexion sur les difficultés engendrées deviennent aussi importantes qu’une étude de marché traditionnelle. La notion de «leadership » et le gain de part de marché pour le futur se substituent de plus en plus à celle de vouloir réaliser du profit à moyen terme.
Dans ce contexte, l’Algérie a engagé un projet de développement et de modernisation de son système de paiement qui vise surtout à adapter les systèmes de paiement, de compensation et de règlement interbancaire aux besoins des usagers et réduire les délais de règlement, tout en se conformant aux normes internationales en matière de gestion des risques de liquidité, de crédit et de protection contre les risques systémiques.

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