Robot quadrupède à Fukushima. Cyberchirurgien en Europe, au Nevada, il prend le volant à votre place. Et ce n’est pas une blague d’ivrogne ou une histoire de science-fiction, enfin presque, il est aussi jardinier, barman et exhausteur de saveurs culinaires ! Au secours, le robot est désormais partout ! Il arrose vos plantes, assaisonne vos plats et vous sert même une canette de bière. Elle est pas belle la vie en TIC ? Robot, robotique, Robocops et robot lunaire : les dispositifs mécatroniques et la science y afférente n’en finissent plus de nous estomaquer et nous éblouir. C’est que le zigoto cybernétique, désormais une addition magique de mécanique, d’électronique et d’informatique, a fait du chemin depuis l’invention du mot robot. Grâce à un écrivain et au théâtre. Le mot robot, créé à partir de radicaux slaves rabot, rabota et rab, qui signifient travail, corvée, esclave, a été inventé en 1920 par le tchécoslovaque Karel Capek dans sa pièce R.U.R., Rossum’s Universal Robots. Depuis, le serviteur obéissant au doigt et à l’œil est même monté sur la lune, en 1970, par le biais du russe Lunokhod1 et continue de faire les beaux jours de l’automobile depuis Unimate, le premier robot intégré en 1961 aux lignes d’assemblage de General Motors. Plus près encore de nous, dans la centrale nucléaire de Fukushima, il se met à quatre pattes pour agir. Pour aller là où les techniciens ne peuvent pas se rendre, grâce à Toshiba qui vient de présenter un robot d’intervention pour les zones à fort rayonnement. Contrairement aux robots nucléaires français équipés de roues ou de chenilles, ce prototype nippon utilise des pattes articulées pour se déplacer. Les séquences dramatiques de l’accident de Fukushima avaient, en effet, révélé l’absence cruelle de ce type d’engins, alors même que le pays du Soleil-Levant se considère comme l’empire des robots. C’est pourquoi plusieurs entreprises japonaises ont entrepris, ces derniers mois, de développer des robots pour des missions à Fukushima. Et, pour mieux vous servir encore, le robot est encore au Japon un compagnon sous forme de… maître d’hôtel ! Ce phénomène de l’intelligence artificielle – qui n’a même pas encore de nom – est capable de monter des escaliers, franchir des obstacles, changer d’orientation et se relever au cas où… L’engin est piloté, via une liaison sans fil, par une manette de jeu vidéo. Equipé d’un bras manipulateur, d’une caméra et d’un capteur de radioactivité, il sait aussi porter un objet. Il est ainsi capable de poser au sol un autre robot en forme… de plateau à roulettes. Les deux lascars automatiques font ainsi la paire pour gâter vos papilles gustatives. A l’autre bout du monde, c’est sérieux, une société new-yorkaise veut développer un bras robotisé dédié à la manipulation de canettes 33 cl de blondes houblonnées. Alors, pour Noël ou même pour votre prochaine bamboula à la maison, pourquoi ne pas vous faire servir, cool zen, par un robot ? C’est l’idée, en tous les cas, de Heart Engineering qui indique sur le site crowdfundingKickstarter vouloir produire à grande échelle ce robot loufiat. Tchin-tchin, santé ! Pas loin de nous, en France, votre barman s’appelle POB et il arrose également vos plantes et assaisonne vos plats. Eh oui, c’est un maître doseur de ras él hanout pour vous épicer la vie ! Issu du monde de l’éducation, POB est désormais proposé au grand public accompagné d’une série d’applications rigolotes. Il distribue des olives et des fromages en dés, arrose vos belles gitanes en velours, sale et poivre une assiette, selon Pierre Seguin, fondateur de POB Technology, créatrice du robot éponyme. Le POB, déjà en vente dans les magasins Fnac et sur fnac.com, communique en Wifi. Il se programme grâce à Risbee, un logiciel entièrement graphique. Une version iPhone et iPad est disponible, en attendant l’application Android en cours de finalisation. Livrée avec un capteur de distance, la base peut être complétée avec différents kits : « Pince » pour attraper une canette de Heineken ou de Coca-Cola, « Poubelle » pour mettre celle-ci au rebut ou « Radar » pour être capable de se déplacer dans un labyrinthe. Elle est pas belle la vie en TIC ? Tenez encore pour votre bonheur, POB a un cousin français, chirurgien çuilà. Oui, oui, la cyberchirurgie s’implante à l’hôpital. Réalité augmentée, robot chirurgien, la technologie ne cesse de faire progresser la médecine. Ainsi quatre premières de cyberchirurgie associant robotique et imagerie numérique ont été réalisées en 2012 à Strasbourg. Un foie opéré grâce à la réalité augmentée, un œsophage réparé grâce au virtuel, un cou assaini à l’aide d’images 3D : la cyberchirurgie est probablement l’avenir de la santé. « Cette chirurgie hybride est la convergence de techniques et de spécialités (chirurgiens, gastro-entérologues, radiologues…) et un mélange de l’instrumentation, du matériel d’imagerie et de robotique », explique le Pr Marescaux à l’AFP. Cet expert s’était déjà illustré en 2001 en opérant depuis New York, à l’aide d’une console robotisée, la vésicule biliaire d’une patiente située à Strasbourg. A Nancy, c’est Da Vinci-robot qui assiste les chirurgiens pour opérer des patients souffrant de pathologies cardiaques, digestives ou urinaires. Des images 3D permettent une intervention plus précise et les bras robotisés munis de pinces, une intervention très fine. « Dans dix ans, ce type d’intervention par les voies naturelles sera la règle », estime le Pr Marescaux. Technicien en génie nucléaire, cuisinier, barman et chirurgien ailleurs, dans le Nevada, le valet robotique conduira des Google-cars, conçues par le géant informatique. Dès le premier mars dernier, des voitures sans pilote circulent déjà dans les rues de Las Vegas ! Seules obligations : une plaque d’immatriculation spéciale, rouge, pour prévenir du caractère un peu spécial de leur pilote. Quand la technologie sera tout à fait au point, les plaques vireront au vert, pour distinguer tout de même les véhicules à pilotage informatique des voitures traditionnelles. Mes respects, monsieur Robot !