Djamel Bessâa, président de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF), a choisi une heure de grande écoute sur les ondes de la Radio chaine III pour avouer que la monétique en Algérie est en retard. Ces déclarations résonnent comme un aveu d’échec. Mêmes les officiels ne peuvent plus cacher le soleil avec un tamis. Les commerçants redoutent les TPE comme la peste. Ils préfèrent le cash, le liquide, les billets de banques…Allez parler à un vendeurs de cette technique au marché « El Hamiz » ou « Dubaï » et même à Oued Kniss (Ruisseau) et il vous fusille du regard. En tout cas, il ne vous accordera aucun crédit !
En matière de paiements domestiques, « le montant des transactions en termes de monétique de paiement via les 3000 TPE installés reste loin des objectifs et avoisine le montant de 14 millions de DA.» Une goutte d’eau dans un océan. Des liasses de billets à profusion passent de main en main quotidiennement. Pourtant la monétique contribue à réduire la pression dans les bureaux de postes ou le manque de liquidités provoque souvent des scènes de pagaille, voire d’émeute.
Dans le même contexte, on a appris que la Satim a un nouveau directeur qui est une directrice. Le désormais ex-directeur général El Hadj Alouane, qui est à la Satim depuis 1999, a fait valoir ses droits à la retraire alors que Mme Benkritly, anciennement directrice générale adjointe dans la même société, a été nommée au poste de directrice générale. Du sang neuf qui va peut être propulsé la monétique au rang d’habitude de paiement. Et puis, peut être une femme à la tête de cette institution n’est pas une si mauvaise idée. Elle va pouvoir convaincre les autres femmes à utiliser ce mode de paiement et puis elles vont en parler à leurs maris, cousins, frères et amis pour suivre le même chemin. Quoi : le bouche à oreille…
En attendant, le gouvernement algérien hésite toujours entre la 3G et la 4G. Après avoir déclaré en Avril dernier que ce « n’est pas à l’ordre du jour », Moussa Benhamadi, ministre des PTIC, revient cette semaine avec une autre déclaration dans l’auguste APN où se fait la loi : « nous sommes obligés de passer par la 3G avec des possibilités d’extension ». Il dira aussi que « l’option la plus probable est de rester avec les trois opérateurs qui se sont investis et continueront à développer la 3G ». Un quatrième opérateur data serait le bienvenue pour le marché.
Alors l’Algérie basculera-t-elle vers la 3G prochainement ? Bien malin celui qui pourra nous donner une réponse définitive. 3G ? 4G ? Des chiffres et des lettres. Cela peut ressembler à un jeu télévisuel de type « qui aura le dernier mot ? ». On est vraiment dans ce cas de figure. Et même Jean-Pierre Foucault, présentateur célèbre de « qui veut gagner des millions » ne pourra pas nous éclairer davantage. Il nous faudrait peut être utilisé un joker ou appel à un ami pour tenter une réponse.
Et ce n’est pas Malik Si-Mohammed, chef du cabinet au MPTIC, qui nous donnera la réponse. En animant une conférence cette semaine, il nous a fait plutôt rêver d’une Algérie meilleure sur le plan technologique. Mais il ne comprend pas pourquoi certains sites de ministères sont encore hébergés à l’étranger alors que la e-Algérie parle de la promotion du .dz ? Il n’est pas seul à ne pas comprendre et à s’interroger. L’Algérie tourne en rond. On revient souvent à la case départ et le drame, c’est qu’on reprend les mêmes et on recommence. Un éternel recommencement…