12 février 2025

Un forum d’affaires a réuni experts des deux pays : Les TIC au cœur d’un partenariat algéro-portugais

Moussa Benhamadi, Ministre des PTIC

La rencontre a été aussi l’occasion de créer les groupes de travail mixtes chargés de la mise en œuvre des actions inscrites dans le cadre du MoU (Memerendum of Understanding) signé entre l’Algérie et le Portugal
Les 3 et 4 avril, au Cercle national de l’armée, s’est tenu le « Forum d’affaires algéro-portugais : Opportunités de partenariat dans le domaine des TIC ». Cette rencontre s’inscrit dans la volonté de consolider les neufs accords signés entre les deux pays, dont le mémorandum d’entente sur l’économie numérique, signé à Lisbonne le 9 novembre 2010 en marge des travaux de la 3e réunion de haut niveau algéro-portugaise. A cette occasion, et en présence du ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, M. Moussa Benhamadi, initiateur de cet événement, une délégation portugaise de pas moins d’une vingtaine de chefs d’entreprises spécialisées dans les TIC, à leur tête M. Paulo Campos, secrétaire d’Etat adjoint aux Travaux publics et des Communication, ont participé à ce forum. Rappelé par le ministre lors de son discours d’ouverture, « l’Algérie veut développer des partenariats gagnant-gagnant avec le Portugal et nourrit le souhait de réussir son processus de passage à une économie fondée sur la connaissance ». M. Moussa Benhamadi a souligné l’expérience portugaise dans le domaine des TIC et particulièrement dans celle de l’éducation qui « mérite », selon lui, d’être un référent pour l’Algérie. Selon le ministre, ce forum est une opportunité pour les entreprises nationales de s’associer avec les entreprises portugaises et, de ce fait, voir valoriser les compétences nationales. De son côté, M. Paulo Campos a rappelé la volonté de son pays « à renforcer les relations d’amitié et de coopération » avec l’Algérie et son souhait de partager l’expérience et les connaissances du Portugal dans le domaine des TIC. Au programme de cette matinée, une série de présentations effectuées par des représentants d’institutions publiques et des experts nationaux qui ont permis de dresser un état des lieux du secteur des TIC en Algérie et de présenter en quelque sorte ses points forts et ses points faibles et mettre en perspective les différentes initiatives entreprises pour le développement des TIC et la mise en œuvre de la stratégie e-Algérie. De leur côté, les représentants du gouvernement portugais ont présenté la stratégie adoptée depuis l’année 2005 et qui s’est vu prolonger jusqu’en 2015 dans le domaine des TIC. Trois axes majeurs composent l’ « Agenda Digital 2015 » du Portugal, la e-Gouvernance, la e-Education et enfin les infrastructures. Pour  le projet de e-Gouvernance portugais, qui a pour nom le programme « Simplex »,  il a été initié depuis l’année 2009 et s’inscrit dans la continuité des réformes et des transformations des services publics entrepris par le gouvernement portugais pour la simplification des démarches pour les citoyens et qui a pour but de « faciliter la vie des citoyens portugais et  leur donner les moyens de se rapprocher des entreprises et des administrations publiques ». Le représentant du gouvernement portugais a cité les nombreux avantages et les gains considérables que ce projet a permis, surtout avec la mise en place de la  carte d’identité électronique, aujourd’hui détenue par près de 1,5 million de portugais. Cette dernière offre d’énormes avantages aux citoyens, comme l’accès à de nombreux services publics mis en ligne, à l’image du guichet unique pour la création d’une entreprise (en moins de 30 minutes) ou bien la déclaration des impôts. A ce sujet, l’orateur a rappelé le chiffre de 25 millions de déclarations d’impôt qui ont été délivrées sur le Net. Autre avantage et non des moindres du projet « Simplex », celui de permettre aux citoyens de participer à la gestion de leur ville et l’amélioration des services publics avec la mise en place notamment de la « boîte à suggestions en ligne ». Selon Anabela Pedroso, consultante spéciale du secteur public et entreprises au niveau du gouvernement portugais et membre de la société Deloitte, la réussite d’un projet de e-Gouvernance dépend essentiellement des questions qui sont celles du « leadership » et de la « volonté politique », de la « décentralisation » et de la « communication » entre les partenaires et, plus important, de la notion de « confiance » entre acteurs publics et privés. L’expertise portugaise s’est poursuivie avec M. Marco Franco, en sa qualité de représentant du ministre de l’Education, qui est revenu sur la stratégie e-Education entreprise par le Portugal. Selon lui, cette stratégie s’inscrit dans une volonté politique de voir émerger une économie basée sur la connaissance et le savoir : « L’apprentissage est la clé pour la modernisation du pays », a-t-il précisé. Le responsable portugais a rappelé les efforts entrepris par le gouvernement pour réaliser le programme e-Education et qui a consisté à investir pas moins de 1 milliard et demi d’euros pour équiper l’ensemble des acteurs de l’éducation en PC portables et en accès Internet. Actuellement, le Portugal compte 1,7 million d’étudiants et de professeurs qui ont bénéficié d’un équipement et d’une connexion Internet haut débit grâce notamment au programme « Magellan ». Enfin, la délégation portugaise a présenté une série de chiffres et de statistiques sur le taux de pénétration des TIC. Ils ont rappelé que le Portugal a atteint le seuil des 100% en termes de couverture ADSL et qu’il arrive à 75% pour ce qui est de la fibre optique. Le mobile atteint, quant à lui, les 150% de taux de pénétration, et en 2011, quelque 4 millions de connexions en fibre optique ont été effectuées. Les TIC représentent entre 7 et 8% du produit intérieur brut du Portugal pour l’année 2010. Le gouvernement portugais compte atteindre les 10% d’ici à 2015. Ces différentes mesures et stratégies gouvernementales ont permis au Portugal de se hisser au premier rang des pays européens en termes de services publics sur Internet.
Des opportunités pour les deux pays

Propositions sur un partenariat type Cette première journée a vu la formulation d’un ensemble de propositions concrètes de partenariat entre l’Algérie et le Portugal dans le domaine des TIC. Entre autres séries de propositions exposées, celles de M. Aïad Mokhtar, président de l’AASSEL, qui consistent basiquement à adapter les différentes stratégies portugaises en matière d’ e-gouvernement (Simplex), d’ e-education (Magellan) et en termes d’infrastructures (NGN) au contexte et aux données algériens. Avant d’entamer la dernière partie du programme de cette journée, un débat a été organisé autour des différentes présentations de la matinée où certaines questions ont été posées aux différents intervenants. Nous avons voulu savoir si l’adoption de certaines « bonnes pratiques » et « stratégies » portugaises pouvait remettre en question l’efficacité du programme e-Algerie, et un premier élément de réponse nous est parvenu et qui a indiqué que l’Algérie est en train se chercher encore pour mettre en œuvre sa stratégie TIC. Faire appel à l’expertise et à la coopération internationale s’inscrivait parfaitement dans la continuité de la mise en place du programme e-Algérie. Cette première journée s’est achevée avec une série d’ateliers portant sur les trois thématiques phares de ce forum que sont l’e-Gouvernement, l’e-Education et les infrastructures. L’ensemble des entreprises portugaises qui participaient à ce forum d’affaires ont animé avec leurs homologues algériennes ces trois ateliers, au cours desquels d’autres séries de recommandations et de partenariats B-to-B se sont dégagées. La seconde journée de ce forum d’affaires algéro-portugais s’est s’articulé essentiellement autour d’une synthèse de l’ensemble des travaux et des différentes recommandations issues de ces travaux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *