Selon un recoupement des chiffres exposés lors de ces deux journées, 46% du total des demandeurs d’emploi inscrits à l’Anem recherchent un poste dans le secteur des nouvelles technologies, toutes catégories confondues.
Le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, dans son rôle de catalyseur et de promoteur de la volonté de l’Etat pour la généralisation de l’usage des TIC et le développement d’une économie numérique, avait organisé les 26 et 27 mars dernier des journées d’études consacrées à la thématique centrale qui est le travail et la création d’emplois par les TIC. Baptisées « Emploi et TIC, émergence de nouveaux métiers », et rassemblés autour du MPTIC, ce sont au total cinq ministères qui ont pris part à ces deux journées de travail. Les ministres du Travail et de l’Emploi, de la Communication, de la Jeunesse et des Sports ainsi que le représentant du ministre de l’Intérieur, celui de la Formation professionnelle et enfin celui de l’Enseignement supérieur ont présenté une communication sur la question de la création d’emplois grâce aux TIC. Aux côtés des pouvoirs publics, un ensemble d’acteurs privés nationaux opérant dans le secteur a été sollicité pour discuter et débattre les meilleurs processus pour stimuler le développement et la création d’emplois dans le domaine des TIC. Le principal objectif voulu par l’organisation d’une telle rencontre entre pouvoirs publics et opérateurs privés est de pouvoir aboutir à une série de mesures et de recommandations pour lutter efficacement contre le chômage et de développer un marché de l’emploi dynamique grâce aux TIC. Les travaux de la première journée ont commencé avec le discours du ministre du Travail et de l’Emploi, qui, d’emblée, annonça la création de 7 000 PME dans le domaine des TIC grâce au dispositif de l’ANSEJ. Il a présenté les chiffres relatifs aux demandeurs d’emploi dans le domaine des TIC et a précisé que parmi les 341 764 demandeurs d’emploi inscrits au niveau de l’Agence nationale de l’emploi, il y a 220 000 universitaires et 221 000 diplômés de la formation professionnelle. Le profil des demandeurs d’emploi dans le secteur des TIC représenterait respectivement 18 et 27% pour ces deux catégories. M. Tayeb Louh a annoncé plusieurs mesures que l’Etat met ou est en train de mettre en place pour endiguer la problématique de l’emploi, comme les dernières mesures incitatives et d’encouragement pour la création de micro-entreprises ou celles directement destinées aux entreprises pour permettre l’embauche des jeunes diplômés qui manquent d’expérience, consistant à contribuer directement au niveau des salaires en versant mensuellement de 12 000 DA comme partie de la rémunération. De son côté, l’initiateur de ces journées d’études, M. Moussa Benhamadi, a rappelé les défis et les responsabilités que les impératifs actuels imposent à l’Etat et à ses partenaires vis-à-vis de la jeunesse algérienne. M. Benhamadi a invité les opérateurs nationaux à investir davantage pour favoriser le transfert de technologie et de savoir, mais aussi pour la création de nouveaux emplois. Le ministre des MPTIC, tout en reconnaissant les insuffisances en termes de coordination des actions et projets sectoriels et en termes d’exploitation des ressources en commun, a annoncé qu’il y avait plusieurs mesures qui sont en cours d’étude et qui seront très prochainement présentées au gouvernement afin de « créer des règles de fonctionnement du marché des TIC de manière à favoriser un climat d’affaires profitable au pays et aux opérateurs ». Tout en rappelant l’objectif majeur que son ministère s’est fixé dans le cadre de la stratégie e-Algérie et qui est de créer dans les trois prochaines années quelque 100 000 emplois directement liés aux TIC et 300 000 autres de façon indirecte, M. Benhamadi a affiché son souhait de voir émerger au cours de ces deux journées de travail, stratégiques pour lui, l’établissement d’une nouvelle base de travail entre les donneurs d’ordres et l’ensemble des acteurs des TIC en Algérie.
Le programme de cette première journée, à la fois riche et condensé, a donné l’occasion de connaître la vision de chacun des représentants des pouvoirs publics sur la question de l’emploi et son rapport aux TIC, qu’ils considèrent unanimement comme capitales pour le développement économique et la création d’emplois pour le pays. Cette journée a également permis de rappeler les insuffisances de l’Algérie dans ce domaine. L’ensemble des intervenants ont mis le doigt sur un certain nombre de difficultés inhérentes au développement du secteur des TIC et ainsi au développement du marché du travail. Comme l’a rappelé M. Kahlane, en sa qualité de président de l’Association algérienne des fournisseurs de services Internet, lors de son intervention, que si les diverses stratégies TIC entreprises par l’Etat n’aboutissaient pas totalement, c’est à cause de l’absence d’une structure indépendante qui aurait pour principal rôle le conseil et le pilotage, qui permettrait la synchronisation de l’ensemble des partenaires et l’interopérabilité des secteurs concernés par la réalisation des différents projets. De leur coté, les interventions de M. Nassim Kerdjoudj, directeur général de NetSkills, de M. Hacen Bensaïd, président de l’Association algérienne des technologies de l’information, de M. Abedenamane Abassi, représentant de l’Association algérienne des sociétés de services et éditeurs de logiciels et enfin celle de M. Yacine Rahmoun, à la tête de l’Algerian Start Up Initiative, ont permis de mettre en évidence les contraintes que rencontrent les professionnels des TIC, comme celles relatives à l’insuffisance des infrastructure et particulièrement en ce qui concerne les débits de connexion, les charges administratives et la bureaucratie qui entravent le développement du secteur privé dans les TIC et qui touchent particulièrement la création de PME nationales. Enfin, les difficultés financières et le manque de capitaux et de fonds d’investissement autres que bancaires dans le financement de projet TIC. Au final, cette première journée de rencontre a permis d’élaborer une série de recommandations, résultat de l’échange et de débats voulus par le MPTIC et les pouvoirs publics avec tous les acteurs publics et privés du secteur des TIC. Les recommandations qui revenaient souvent lors de cette rencontre sont, entre autres, renforcer la qualité de la formation et de l’éducation des compétences nationales dans le secteur des TIC, favoriser les partenariats public-privé par la réduction des barrières administratives, en assouplissant les règles de marché dans les appels d’offres publics, pour ce qui est de la réalisation des projets et de leur taille… L’ensemble des intervenants ont sollicité la mise en chantier de projets moyens réalisables dans des délais courts, pour pouvoir ainsi les suivre et les évaluer efficacement, soutenir la création des entreprises IT algériennes en encourageant et en accompagnant les initiatives de création d’entreprises de type start-up ou de PME, tout en renforcent le rôle des cyberparcs qui sont un élément essentiel dans le développement d’une culture entrepreneuriale chez les jeunes et, enfin et surtout, oeuvrer à changer les mentalités chez les décideurs. Enfin, et pour sa part, la seconde journée de ces travaux dédiés à l’emploi et aux TIC a été consacrée à l’organisation d’un ensemble d’ateliers qui englobaient un certain nombre d’aspects liés à la thématique générale, comme les différentes présentations qui ont eu pour objectifs de montrer les expériences et les contributions des TIC dans le développement des compétences et dans la formation du personnel chez les opérateurs téléphoniques ou celui consacré à l’environnement législatif et réglementaire, celui qui traitait des besoins du marché et des différentes mesures incitatives…