. Le troisième réseau sera lancé au cours de l’année prochaine. L’offre financière de la troisième licence de téléphonie mobile était supérieure aux prévisions des institutions spécialisées (8 milliards de livres, soit 1,3 milliard de dollars) et ce, en dépit d’une concurrence rude. Introduite en Egypte en 1997, la téléphonie mobile a attiré un nombre croissant d’abonnés ces dernières années.
Le marché égyptien compte 14 millions d’abonnés à la téléphonie mobile (soit 19,4% de la population du pays), chiffre appelé à atteindre les 18 millions à la moitie de 2007 (selon le ministère égyptien des Télécommunications – mai 2006). Il demeure prometteur et offre d’énormes opportunités de croissance. Mohammad Hassan Omran, directeur d’Etisalat, a affirmé que l’établissement d’une troisième ligne de téléphonie mobile permettrait «l’amélioration des services et des prix et élargirait le choix des utilisateurs». Le lancement offrira en outre de nombreuses occasions de travail aux Egyptiens, a-t-il ajouté. «Etisalat se concentre sur la réalisation de ses buts d’expansion afin de devenir la première force de changement dans le secteur des télécommunications de la région.»
Ce nouvel opérateur doit notamment introduire la technologie dite de «troisième génération» ou 3G grâce à la technologie CDMA (Code Division Multiple Access), également connue en Europe sous la dénomination UMTS (Universal Mobil Telecommunications System) et différente de la norme GSM (Global System for Mobil Communication), actuellement utilisée en Egypte. La CDMA permet le transfert de données à une vitesse 10 fois supérieure à celle du GSM. Elle permet également de voir son interlocuteur.
Le lancement de ce troisième réseau a été ajourné à plusieurs reprises en raison d’une conjoncture politique et économique défavorable (baisse des investissements mondiaux et nationaux sur le marché des télécommunications, guerre en Irak…). En mars 2003, Vodafone a été le premier opérateur à lancer les services multimédia en Egypte, permettant aux clients de rechercher des informations pratiques et pertinentes en surfant sur le Web. Comme dans la quasi-majorité des pays en voie de développement, l’absence de concurrence sur le marché de la téléphonie fixe a contribué au succès des services mobiles.
Après l’obtention de cette licence par Etisalat, le périodique El Ahram Hebdo avait souligné dans sa dernière livraison que «le plus dur reste à faire. Le troisième opérateur devra donc attirer à lui une partie de la clientèle de ses concurrents, en présentant les mêmes services en plus de ceux de la 3G dans 10% des grandes villes du pays. Mais la 3G ne vise qu’une catégorie sociale aisée, puisque son prix sera élevé». Si l’introduction du multimédia est un débat passionnant du côté du Nil, il n’en demeure pas moins que certains doutent de son succès commercial immédiat au regard du faible pouvoir d’achat des Egyptiens. Il ne suscitera l’intérêt que des hommes d’affaires et des riches, selon certains experts. Selon d’autres, Etisalat ne fait pas un saut dans l’inconnu car cette entreprise crédible a dû commander une étude de marché au moins pour deux raisons : mieux connaître les principaux acteurs et jauger l’état de la concurrence avant de postuler et jeter ses forces dans la bataille. Une troisième catégorie prédit que l’introduction de ce réseau de troisième génération modifiera progressivement le marché. La catégorie d’usagers de MobiNil et de Vodafone qui utilise le service «Live via le GPRS» ira vers le nouveau réseau 3G, plus performant. MobiNil et Vodafone compenseront en attirant de nouveaux abonnés dont le pouvoir d’achat est plus faible.