14 septembre 2025

Java a 30 ans <br> Le couteau suisse du monde numérique

Imaginez que vous voulez construire une voiture. Normalement, chaque marque a ses propres pièces et outils. Java, c’est un peu comme un kit de construction universel : une fois que vous avez conçu votre « voiture » (une application), elle peut rouler sur n’importe quelle route (ordinateur, téléphone, etc.), sans avoir besoin d’être modifiée pour chaque type de route. C’est ça, la promesse de Java : « write once, run anywhere  » ( « écrire une fois, exécuter partout »).

Comment ça marche ?
Java est un pilier de l’informatique moderne, à la fois un langage de programmation et une plateforme logicielle. Java, c’est deux choses à la fois. D’habord un langage de programmation. C’est comme le vocabulaire et la grammaire que les développeurs utilisent pour donner des instructions aux ordinateurs. Mais aussi une plateforme logicielle. C’est une boîte à outils qui contient tout le nécessaire pour que les programmes écrits en Java fonctionnent partout. La pièce maîtresse de cette boîte, c’est la Machine Virtuelle Java (JVM). C’est elle qui fait le lien entre le programme Java et l’ordinateur qui l’exécute, permettant cette fameuse compatibilité universelle.

Java a été créé en 1995 par Sun Microsystems. En 2010, Oracle a racheté Sun Microsystems, et avec elle, Java. Depuis, Java n’a cessé d’évoluer, s’adaptant aux nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle ou les systèmes qui font plusieurs choses en même temps.

Java, omniprésent dans notre quotidien
Java est partout ! Il est utilisé pour créer des sites web et des applications en ligne. Quand vous utilisez Netflix, Spotify, LinkedIn, eBay ou PayPal, vous utilisez une technologie qui tourne en partie grâce à Java. Mais aussi Java c’est des logiciels professionnels. Beaucoup de programmes que les entreprises utilisent pour gérer leurs opérations sont faits en Java.
Mais c’est surtout son rôle dans Android (le système d’exploitation de la majorité des smartphones) qui a marqué un tournant. Google a massivement utilisé Java pour construire Android, rendant cette technologie encore plus présente dans nos vies.

La grande bataille juridique : Oracle contre Google
En 2010, peu après avoir acheté Java, Oracle a poursuivi Google en justice. Pourquoi ? Oracle accusait Google d’avoir utilisé sans permission des morceaux de code Java pour créer Android. Ces morceaux de code sont ce qu’on appelle des API (Interfaces de Programmation d’Applications). Pensez aux API comme des « raccourcis » ou des « connecteurs » qui permettent à différents logiciels de communiquer entre eux.

Le nœud du problème était de savoir si ces API pouvaient être protégées par des droits d’auteur, comme une œuvre artistique ou un livre. Oracle disait que oui, c’était leur propriété intellectuelle. Google répondait que non, car ces API étaient essentielles pour que les programmes soient compatibles entre eux et pour favoriser l’innovation.

Après 10 ans de procès et de rebondissements, la plus haute juridiction américaine (la Cour suprême) a tranché en 2021… en faveur de Google! La Cour a estimé que l’utilisation par Google relevait du « fair use » (utilisation équitable). En gros, Google n’avait utilisé qu’une petite partie du code pour garantir la compatibilité et, surtout, cela encourageait l’innovation et était dans l’intérêt général.

La leçon à retenir
Même si la question de savoir si une API peut être entièrement protégée par des droits d’auteur n’est pas encore définitivement réglée, cette affaire a envoyé un message clair au monde du développement informatique qui est qu’ on ne peut pas copier le code d’un autre sans une bonne raison. Il faut respecter la propriété intellectuelle, même quand il s’agit de code informatique.

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