La santé des hommes et les avancées médicales étaient au cœur des discussions jeudi dernier à Constantine, où s’est tenu le 2ème colloque national de médecine rénale et urologique. Des professeurs et médecins spécialistes se sont réunis pour se pencher particulièrement sur les pathologies de la prostate, et leur message est clair : intégrer l’Intelligence Artificielle (IA) est essentiel pour améliorer le diagnostic du cancer de la prostate et accélérer la prise en charge des patients, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles perspectives thérapeutiques.
Constantine a été le théâtre, jeudi dernier, du 2ème colloque national de médecine rénale et urologique – ce domaine médical qui prend soin de nos reins et de nos voies urinaires. Organisée par l’Association Cirta des chirurgiens urologues, cette rencontre scientifique a réuni des médecins et professeurs spécialistes et a été ouverte par le Professeur Riad Sayoud, président de ladite association. Dans son allocution inaugurale, le Professeur Sayoud a souligné que cette édition était entièrement dédiée aux pathologies de la prostate, abordant des thèmes cruciaux tels que le cancer, l’hypertrophie bénigne (une augmentation du volume de la prostate non cancéreuse), les causes des mictions fréquentes, les troubles urinaires en général, ainsi que l’infertilité dans le couple.
Leur message principal, unanime ? Pour mieux combattre le cancer de la prostate, une maladie malheureusement fréquente chez les hommes, il faut faire équipe avec la technologie de pointe, et en particulier l’Intelligence Artificielle (IA). L’IA, ce ne sont pas des robots qui remplacent les médecins, mais ces systèmes informatiques capables d’apprendre et de faire des tâches qui demandent normalement de l’intelligence humaine – comme analyser très finement des images médicales (radios, IRM, images de biopsies) ou repérer des tendances subtiles dans de grandes quantités de données patients.
Les experts ont insisté pour que l’IA puisse devenir une aide précieuse pour le médecin dans le diagnostic du cancer de la prostate, pour lui donner un « coup de pouce » intelligent et puissant. Pourquoi ? Pour rendre les diagnostics plus précis (détecter ce qu’un œil humain pourrait potentiellement manquer ou confirmer rapidement ce qu’il voit) et surtout, pour accélérer les choses. Et quand on parle de cancer, gagner du temps entre les premiers examens et le début du traitement, c’est essentiel pour augmenter les chances de guérison et de rémission.
Mais l’IA n’était pas le seul sujet passionnant abordé lors de cette rencontre. Les discussions ont aussi porté sur la chirurgie robotique – imaginez le chirurgien ne tenant pas directement le scalpel, mais pilotant depuis une console des bras robotiques ultra-précis capables d’atteindre des zones difficiles et d’opérer avec une dextérité accrue. C’est une technologie qui permet des interventions souvent moins invasives et avec une meilleure récupération pour le patient, et qui révolutionne déjà certaines chirurgies urologiques. Et surtout, un point crucial a été martelé : l’importance vitale du dépistage précoce du cancer de la prostate.
C’est simple : faire les examens nécessaires (souvent une simple prise de sang et un examen clinique) avant l’apparition des symptômes, car la maladie est souvent silencieuse au début. Le plus tôt on détecte un cancer, le mieux on peut le prendre en charge et le soigner. Les médecins ont rappelé qu’il est impératif de briser les tabous sociétaux qui freinent encore trop d’hommes à parler de ces problèmes de santé et à se faire examiner à temps.
Ce colloque a été l’occasion d’un riche échange d’expériences entre spécialistes. Des professeurs et médecins algériens venus de différentes régions ont partagé leur savoir, leurs cas complexes et leurs pratiques avec leurs confrères venus notamment d’Europe. Un vrai moment pour discuter des pratiques les plus innovantes (les nouvelles techniques de diagnostic, d’opération, les derniers traitements) dans cette discipline très spécialisée qu’est l’urologie.
Le but ultime de ces rencontres ? Faire progresser la médecine urologique ici en Algérie, s’assurer que nos médecins sont à la pointe des dernières avancées technologiques et thérapeutiques, et au final, offrir une meilleure prise en charge et de meilleures chances de guérison aux patients concernés par les maladies des reins et/ou de l’appareil urinaire.
Il est à souligner que cette rencontre scientifique s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à faire progresser la médecine urologique en Algérie, en favorisant l’échange de compétences et l’échange d’expériences sur les pratiques chirurgicales et thérapeutiques les plus novatrices, avec pour finalité l’amélioration tangible de la qualité de la prise en charge des patients.