26 mars 2025

Facebook méga place Tahrir

face_bookMark Zuckerberg était loin de savoir que son réseau social, Facebook, allait servir de plate-forme revendicative aux voix étouffées dans les nations sous développées et autres pays en mal de démocratie.
L’ex étudiant d’Harvard pensait tout simplement se débarrasser de sa condition de « tête à claques » et pouvoir se faire admettre au sein d’un réseau. Il était loin de penser qu’un jour l’espace auquel il donna naissance servira à connecter des millions d’opprimés et autres révoltés de ce monde. Facebook deviendra, désormais, la Mecque de tous les mouvements contestataires et accueillera des milliers de causes. Haut lieu d’expression d’une société civile naissante et bête noire des gouvernants, « visités » par les démons du pouvoir, fb, est devenu en quelques années la hantise des dirigeants, ridiculisés, caricaturés, critiqués et dénoncés. Une opposition sans couleur ni appartenance politique est née à l’image de l’activiste algérien Yacine Zaid qui ne peut s’empêcher d’adhérer à tout mouvement de contestation.
L’on a vu souvent des pétitions lancées à travers ce site social qui a fini par prendre des allures militantistes. Face à l’absence d’une véritable société civile et de formations politiques représentatives, les canaux de communication entre le gouvernant et le gouverné étant rompus, le citoyen semble avoir trouvé réponse à ses préoccupations à travers Facebook.
Les murs du réseau social ont prouvé leur capacité à recevoir et traduire les doléances populaires au point de devenir le lieu idoine pour toute forme de mobilisation citoyenne.
Facebook assure au final les missions dévolues aux assemblées élues sur lesquelles l’opprobre est depuis longtemps jetée.
Cet ultime recours témoigne de l’échec des hommes politiques ainsi que de la déchirure née entre ces derniers, leurs-mal élus et les électeurs, devenus sceptiques face au pouvoir de l’argent et au phénomène de chkara qui galvaude la pratique politique. « Le pont électronique » souhaité par l’État afin de reprendre langue avec la population via le fameux projet e-Algérie 2013 s’est soldé par un échec, laissant le champ libre aux réseaux sociaux dont le nombre d’utilisateurs ne cesse de croitre. Des centaines de milliers « d’amis » algériens communiquent entre eux et avec le reste du monde via Linkedin, my space, Twitter et Facebook. La toile est devenue la méga place Tahrir planétaire. Ainsi donc, à lui seul, le jeune Zuckerberg aura réussi là ou tout un État semble avoir failli. Ironie du sort ou comble de l’ironie.
e-Algérie 2013 qui englobe notamment la e-gouvernance, initie par les ex ministres des télécom Boudjemaa Haichour et Hamid Bessalah ne verra jamais le jour par manque de stratégie ou faute de vision, voire même par souci sécuritaire. Des plus importants segments dudit projet, tel que les portails e-gouvernement, seuls quelques services ont pu être mis en place. Il s’agit d’internet à haut débit, de la 3G et du réseau intranet qui concerne à peine trois ministères, c’est à dire celui de la Justice, de l’Éducation et de la Sante. C’est dire le retard enregistré par notre pays. L’on vous ressassera que toute l’administration algérienne est quasiment connectée. Certes ! Mais, celle-ci n’utilise le net qu’à des fins souvent personnelles et ludiques. Pour preuve, la majorité des sites officiels des ministères et autres institutions de la république ne sont même pas mis à jour.

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