Entre les bus et les technologies de l’information et de la communication, il y a comme une histoire d’amour. Ce moyen de locomotion a un point commun avec les TIC : la mobilité. Alors la transition est vite trouvée pour faire de la promotion. LG Algérie a choisi en pleine saison estivale de sillonner toutes les wilayas d’Algérie avec un véhicule spécial et inédit : un bus « Care & Delight » totalement habillé par les couleurs de la compagnie et doté d’une foule d’instruments et d’équipements, pour prendre en charge tous types de réparation et de maintenance des produits de la marque coréenne. LG a compris qu’il faut rivaliser d’ingéniosité dans le marché algérien, car face à des consommateurs toujours plus exigeants, la qualité de service devient un avantage concurrentiel ! Plus récemment, Samsung Mobile Algérie, filiale de Samsung Electronics Co. LTD, leader mondial des médias numériques et des technologies de convergence et numéro un des ventes de téléphones mobiles en Algérie, a lancé une caravane qui sillonnera le territoire national durant 6 mois.
Samsung veut profiter de la faible présence des smartphones dans notre pays pour trouver des relais de croissance via des modèles accessibles à toutes les bourses et encourager l’acquisition des tablettes tactiles, déjà très en vogue sous d’autres cieux. Le constructeur tente certes un pari osé mais le challenge reste cependant énorme car l’utilisation de ces smartphones et autres tablettes dépend essentiellement du réseau 3G (ou autre) et un paquet de services et de contenus dédiés à ce type de services. Sinon, il ne sert à rien de s’équiper du dernier terminal pour seulement biper avec et attendre qu’un ami nous rappelle. Un débat technologique a duré presque trois ans sur l’opportunité d’introduire la 3G ou passer directement à la 4G. Enfin, le gouvernement a fini par annoncer l’option de la 3G, annonce bien accueillie par les opérateurs de téléphonie mobile en Algérie qui semblent convaincus que cette décision va donner un coup d’accélérateur au marché. Encore une similitude avec le bus…
Et même Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des TIC, n’a pas résisté à l’attrait d’un cyberbus pour la généralisation du projet Cyber Rif en Algérie. Une manière d’atteindre le « désenclavement technologique » et permettre aux jeunes notamment des milieux ruraux, les exclus du Net jusque-là, de bénéficier des lumières des TIC. Espérons que toutes ces initiatives ne connaîtront pas le sort de la pièce « Hafila Tassir » (Et vogue l’autobus), adapté d’une nouvelle de l’auteur égyptien Ihsen Abdelqadous où un personnage déchiré veut à tout prix arriver à l’hôpital le plus rapidement possible. La vie de sa femme est en danger mais le conducteur du bus ne veut rien entendre…
L’actualité nationale dans le domaine des TIC laisse apparaître des frémissements çà et là pour laisser croire que des changements inévitables vont s’opérer où les retards et les ratés ne se comptent plus. Si l’intention est louable, c’est la concrétisation des projets qui reste sujette à tous les pessimismes dans la mesure où les obstacles sont nombreux et souvent pas apparents. Il faut aller au-delà des propos et poignées de mains des responsables lors des séminaires. A-t-on vu un jour un de ces responsables prendre le bus pour leurs déplacements ?
L’Algérie doit bien négocier le virage de l’ère informatique. Mais gare à la sortie de l’autoroute de l’information dont on peut mettre plusieurs mois à se relever. S’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation, il ne faut pas non plus rester à tourner en rond…