par L’École Nationale Supérieure de Mathématiques (ENSM) d’Alger, récemment établie à Sidi Abdellah, est rapidement devenue un pôle d’excellence stratégique. « Ce projet ambitieux, soutenu par une vision étatique forte, est crucial pour former les futurs cadres scientifiques du pays et répondre aux impératifs de la transition numérique et de l’innovation» dira Ahmed Medeghri, directeur de l’École nationale supérieure de mathématiques (ENSM) de Sidi Abdellah lors de son passage à l’émission ‘Invité de la Chaîne 3’. Créée par décret présidentiel en août 2021, l’École Nationale Supérieure de Mathématiques, a accueilli sa première promotion le 12 octobre 2021.
Un pôle d’excellence né d’une volonté stratégique
«Nous avons toujours eu de brillants mathématiciens, ici et à travers le monde», a-t-il déclaré en ajoutant que l’implantation de l’École Nationale Supérieure de Mathématiques à Sidi Abdellah ne relève pas du hasard. Elle s’inscrit dans une vision stratégique de l’État algérien visant à identifier et développer des filières universitaires d’élite, essentielles pour moderniser l’économie et la société.
Historiquement, les mathématiques sont la discipline fondamentale qui sous-tend toute l’ingénierie moderne, l’informatique, la cryptographie et, de plus en plus, l’intelligence artificielle. En investissant dans cette école, l’Algérie pose les bases d’une souveraineté technologique future.
Le directeur de l’ENSM dira que l’école a pour mission de former des cadres d’élite c’est-à-dire des diplômés hautement qualifiés, aptes à maîtriser des concepts mathématiques complexes et à les appliquer pour résoudre des problèmes concrets dans divers secteurs. Ces profils sont cruciaux pour les défis nationaux, notamment pour la Numérisation de l’Administration ou la transformation des processus publics grâce aux technologies numériques mais aussi pour l’Innovation Technologique qui est la capacité à créer de nouvelles solutions et de nouveaux produits. Pour Ahmed Medeghri, l’ambition est claire c’est à dire redonner aux mathématiques la place qu’elles méritent, notamment face aux défis des nouvelles technologies et de la transformation numérique.
Le rôle clé dans les défis de la numérisation et de l’innovation
L’Algérie, à l’instar des pays qui misent sur l’économie de la connaissance, fait face à une demande croissante d’experts en analyse de données, modélisation et Intelligence Artificielle (IA). L’ENSM joue un rôle central dans cette équation pour les Data Science où l‘École forme les futurs data scientists, capables d’analyser des volumes massifs d’informations (Big Data), compétence indispensable pour la prise de décision économique et la sécurité. Mais aussi, dira son directeur, dans le domaine de l’Intelligence Artificielle (IA) où les mathématiques (algèbre linéaire, statistiques, calcul différentiel) constituent le socle théorique de l’IA. Les diplômés de l’ENSM sont directement aptes à concevoir et optimiser des algorithmes sophistiqués. Et il terminera par la Cybersécurité qui est de la cryptographie, domaine essentiel à la sécurité des communications et des transactions électroniques, est une branche avancée des mathématiques.
Rayonnement international et partenariats
Le directeur de l’ENSM, Ahmed Medeghri, a affirmé que l’École des Mathématiques de Sidi Abdellah garantit l’excellence et l’employabilité de ses diplômés en se positionnant résolument à l’international – une orientation matérialisée par son partenariat avec le Centre International de Physique Théorique (ICTP) de Trieste qui lui a valu le label « Emerging Regional Center of Excellence » de la Société Mathématique Européenne pour quatre ans – et cette ouverture se traduit concrètement par l’établissement de programmes de coopération de haut niveau, l’encouragement de la mobilité et des échanges, ainsi que le renforcement de sa contribution à la recherche fondamentale mondiale, car, comme il l’a souligné, « Nous voulons être présents dans le développement des théories et la création de nouveaux outils mathématiques », tout en rappelant la collaboration étroite avec l’École d’Intelligence Artificielle créée en même temps.
Le Directeur de l’ENSM a souligné que les programmes de l’École sont conçus pour répondre directement aux impératifs du marché national, offrant des spécialisations stratégiques et variées. Celles-ci incluent la modélisation mathématique et la simulation numérique, ainsi que les statistiques modernes et l’actuariat, essentiels aux secteurs de la banque, de la finance et des assurances. L’École met également l’accent sur la Data science et l’intelligence artificielle (IA), abordées sous un angle mathématique et algorithmique rigoureux. Enfin, elle couvre des domaines cruciaux comme le codage, la cryptologie et la sécurité de l’information, en plus des mathématiques fondamentales, cette dernière filière s’ouvrant à l’international via un master dédié.
Pour illustrer son dynamisme international, l’ENSM accueillera cette année vingt-quatre enseignants internationaux (originaires notamment d’Italie, d’Allemagne, de Pologne, du Royaume-Uni, des États-Unis et du Brésil) pour des périodes de deux semaines, tandis qu’elle reçoit des étudiants de dix nationalités différentes (dont l’Ouzbékistan, le Pakistan, le Nigéria, le Cameroun, le Soudan, la Tunisie, Madagascar et la Suède), ce qui, selon le directeur Ahmed Medeghri, est « révélateur d’un niveau assez élevé », permettant aux étudiants algériens de bénéficier pleinement de cours et séminaires assurés par des professeurs étrangers, d’échanges scientifiques et de possibilités de mobilité, tout en assurant la formation parallèle des enseignants locaux, affirmant ainsi que « Ce rayonnement va nous amener à acquérir un niveau international et actuel dans cette science des mathématiques ».
En conclusion, l’École Nationale Supérieure de Mathématiques n’est pas seulement un établissement d’enseignement ; elle est une plateforme nationale d’investissement dans le capital humain. Elle incarne la conviction que l’avenir économique de l’Algérie, fondé sur l’innovation et la numérisation, dépend directement de la qualité de sa formation scientifique de base. Elle est bien le fer de lance de l’Algérie de demain.
